La Presse Bisontine 110 - Mai 2010

LE GRAND BESANÇON 26

La Presse Bisontine n° 110 - Mai 2010

CONSOMMATION

Qui fait de l’agriculture biologique ? Avec le bio, tout n’est pas rose Produire ou consommer bio, c’est tendance mais parfois

Les clés pour un jardin bio Jardinière au musée des maisons comtoises de Nancray, Marie-Christine Jacquet délivre des astuces pour réussir sans utiliser de pesticides. Le 9 mai, le musée troque ses plantes. Le printemps arrive, préparez votre jardin

un casse-tête. À Besançon, l’association “Jardins de Cocagne” est victime son succès. Économiquement, le vert a besoin de mûrir.

À écouter les jardiniers, produire bio- logique n’est pas insurmontable. Commercialiser ses produits ledevient un peu plus si on ne choisit pas les circuits courts comme la vente sur les mar- chés. En général, l’ensemble des produc- teurs ont banni les grandes enseignes pour récolter financièrement le fruit de leur labeur. Peut-on gagner beaucoup d’argent en faisant ce choix ? “C’est souvent une idée préconçue” témoigne Roland Jouffroy, agri- culteur biologique à Pelousey. Il s’est sépa- ré définitivement des engrais et du ren- dement pour la qualité de produit. Il vend du lait en direct et de la viande. “Le biolo- gique est un choix, j’aspire à vivre de mon métier” dit-il simplement. Installé en zone péri-urbaine, il confie que la pression fon- cière ne lui permet pas de se développer. Conséquence, les orientations pour l’avenir en matière de développement économique sont limitées pour son exploitation com- posée de 60 bêtes et 141 hectares en bio- logique. En chiffres Mieux que la moyenne. La Franche-Com- té comptait 335 exploitations en agricul- ture biologique dont 47 dans le Doubs en 2009. Ces 335 exploitations cultivent 25 283 ha en agriculture biologique qui représentent 3,8 % de la surface agrico- le totale franc-comtoise. Sur lʼensemble du territoire national, cela représente 2 % de la surface agricole. Podium. La Franche-Comté est la troi- sième région française avec 3,8 % de la surface agricole consacrée à la culture biologique, derrière la région Provence Alpes Côte dʼAzur (5,5 %) et Languedoc- Roussillon (4,8 %). Source des données : Interbio Franche-Comté (2008) Répartition. La surface cultivée est répar- tie comme suit : 21 300 ha de production fourragère, 3 650 ha de céréales, 253 ha de fruits et légumes, 139 ha de vigne. Animaux. Les animaux élevés selon le cahier des charges : 7 200 vaches lai- tières, 1 000 vaches de race à viande, 1 400 brebis, 845 chèvres, 8 000 volailles Rendez-vous. Printemps du bio du 8 au 9 mai place de la Révolution à Besançon. Contacts : Interbio au 03 81 54 71 72.

L a première règle pour se convertir au biologique, “c’est se passer des produits chimiques” annonce Marie- Christine Jacquet, animatrice et jardinière aumusée des mai- sons comtoises de Nancray. “Il faut partir avec l’idée que l’on va perdre une partie de sa pro- duction, qu’une autre partie sera mangée par les limaces… Il faut l’accepter. Petit à petit, les insectes vont revenir et les plantes seront plus solides.” Laissez donc le temps au temps. Le 17 avril dernier, le musée a organisé un stage dédié aux “astuces du jardinage bio”. À apprendre : les techniques d’amélioration de la terre, savoir utiliser les bons ustensiles “et ne pas chambouler la terre” pré- cise Marie-Christine Jacquet. La recette étant de ne pas retour- ner trop souvent la couche de

terre arable mais d’aérer et désherber son espace avec une grolinette.Autre point à ne pas négliger : le compost. Lui four- nir les bons produits et bien l’entretenir sont les clés du suc- cès pour espérer récolter de belles tomates ou de splendides carottes. Pour lutter contre les limaces, il existe pas mal de pro- cédés comme la pose de planches en bois à retourner chaque jour. Les limaces viennent s’y coller. Efficace à en croire la jardiniè- re en chef. D’autres astuces sont à décou- vrir. Pour cela, rendez-vous au musée des maisons comtoises de Nancray qui organise le dimanche 9 mai l’opération “Tous au jardin !”. C’est le qua- trième troc aux plantes : appor- tez vos boutures, graines, semis, plantes en trop pour les échan- ger.

Ce constat d’un manque de place en péri- phérie bisontine, l’association des Jardins de Cocagne située à Chalezeule en fait l’amère expérience.Elle produit des légumes et des fruits biologiques vendus ensuite à des clients du Grand Besançon qui achè-

Les Jardins de Cocagne vendent des colis légumes bio. Ne cherchez pas à en acheter : la demande est plus importante que l’offre.

Si les magasins griffés “A.B.” ont des diffi- cultés à éclore, le nombre de producteurs est en revanche en pleine floraison (lire par ailleurs). La boulangerie des Carmes située 88, Grande rue à Besançon fut pionnière en 1996 en produisant du pain bio.Aujour- d’hui, “1/4 de nos ventes sont faites ce type de produit” calcule Jocelyne Mesnier à la boulangerie des Carmes. “ a progressemais ce n’est pas explosif” nuance-t-elle. Une baguette bio coûte 1,28 euro contre 0,85 euro pour une normale. “Beaucoup de clients sou- haitent avoir des renseignements sur la pro- venance de la farine. Ils sont intéressés.” Plutôt bien pourvu en offre et en qualité, le secteur biologique bisontin semble se por- ter bienmais l’équilibre demeure précaire. Pour rentabiliser leur affaire, les produc- teurs sont contraints de faire confiance aux marchés ou ventes en direct.Ouvrir un pas- de-porte au cœur de Besançon ferait cou- ler leur ferme ! E.Ch.

tent un nombre de paniers à l’année. “Actuel- lement, nous sommes “au taquet” au niveau de la vente de fruits et légumes. Nous ne pouvons plus accepter de nouveaux clients” dit Damien Vauchier, chef de service des jardins de Cocagne. L’idéal serait de trou- ver de nouveaux terrains pour s’étendre. Impossible car devenus trop prisés. Pire, les Jardins de Cocagne vont se séparer de 3 hectares puisque la communauté d’agglomération du grand Besançon (C.A.G.B.) souhaite récupérer sa proprié- té foncière pour assurer le développement de la zone artisanale et commerciale de Thise-Chalezeule. “LaC.A.G.B. nous a assu- ré de nous donner un terrain de remplace- ment. On l’espère…” Si ce n’est pas le cas, les 400 abonnés déboursant 606 euros à

Marie- Christine Jacquet organise des ateliers de jardinage au musée des maisons comtoises.

Les restaurateurs Besançon : Qui lʼeût cru, 3 rue Chifflet. Cuisine végéta- rienne, sandwiches… Besançon : Lʼentrepôt-café restaurant, 57 chemin de Casa- mène. Ouvert vendredi, samedi et dimanche. Lavans-Vuillafans : La ferme du Rondeau. Tous les jours midi et soir sur réservation. Les magasins et boulangeries Miserey-Salines :Au Miserouley, rue du 9 septembre. Bou- langerie. Besançon : Au fournil Comtois, 23 rue Pasteur. Boulan- gerie. Besançon : Boulangerie des Carmes, 88 Grande rue. Bou- langerie. Besançon : Du pain à conter…Lʼatelier du boulanger. Bou- langerie 100 % bio. 3, chemin de Casamène. Vente sur le marché bio mensuel de Besançon. Besançon : la Huche à pains, 11 rue Rivotte. Boulangerie. Besançon : La Canopée, 3 allée de lʼÎle aux Moineaux. Ali- mentation générale, cosmétiques, produits bébés, produits dʼentretien… Besançon : comptoir de la nature, rue du commandant Marceau. Alimentation générale, cosmétiques, produits bébés, produits dʼentretien… Besançon : boucherie Carquille-Jacquet, 42 rue du pro- fesseur Haag. Renseignements : “Tous au jardin !” le dimanche 9 mai au Musée des maisons comtoises de Nancray. Tarif spécial troqueur : 4 euros au lieu de 7,50 euros. www.maisonscomtoises.org

l’année pour recevoir chaque semaine leur colis de salade, carottes, radis…ne pourront plus être approvisionnés. À suivre. Le biologique arrive lente- ment dans l’assiettedesBison- tins même si “aucune nou- velle adresse demagasin n’est enregistrée depuis cette année à Besançon” note Interbio Franche-Comté, association née en 1997 et qui a pour objectif le développement et l’organisation de la filière régionale.

“Le pain bio,

aujourd’hui 1/4 de nos ventes.”

Les producteurs et transformateurs Besançon : marché des beaux-arts les mardis, jeudi, ven- dredi et samedi. Besançon : Michel Picard, rue Leverrier. Viande bovine. 03 81 50 56 52 Burgille : Les jardins sous les vignes. Légumes, pommes de terre, courges, plants de légumes. 03 81 58 11 96. Ven- te à la ferme le vendredi soir. Burgille : La ferme des Craies. Œufs, poulets prêts à cui- re, plats cuisinés. 03 81 58 12 53 Chalezeule : Les jardins de Cocagne. Légumes de saison, plants, jus de fruit. 03 81 61 22 76 Pelousey : Ferme de Barband. Lait cru de vache, viande de bœuf, miel. 06 87 41 17 41. Vente à la ferme tous les jours. Mamirolle : E.N.I.L. Yaourts. 03 81 55 92 00. Vente aux professionnels. Saint-Vit : Jean Regnier. Lait cru de vache. Vente à la fer- me tous les jours. 03 81 55 18 41 Saint-Vit : Étienne Thiebaud. Vins de pays. 03 81 87 73 76 Montrond-le-Château : Jacques Delongevelle. Viande de bœuf et agneau. 03 81 86 77 57 Montfaucon : Les vergers de Montfaucon. Confitures. les- confituresdepierre@laposte.net Lavans-Vuillafans : Ferme du Rondeau. Lait, yaourts, fro- mages, farines, pains, légumes, viandes, charcuterie de chèvre et sanglier… 03 81 59 25 84

À Pelousey, une ferme “A.B.”

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