La Presse Bisontine 110 - Mai 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 110 - Mai 2010

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sacré pari “pas impossible car nous sommes déjà à 100 000 lecteurs depuis le début d’année” indique confiante la directrice générale. Bref, en journa- lisme comme en politique, il faut savoir rassurer. Et ce même dans l’adversité. E.-Ch. Soir et directrice de la publication de France Soir. Secrétaire généra- le du quotidien depuis 2006, elle prend la direction opérationnelle du titre depuis 2010. Journaliste diplô- mée du Centre universitaire dʼenseignement du journalisme (C.U.E.J.) de Strasbourg en 1973, elle a exercé comme journaliste et grand reporter pour lʼEst Républi- cain de 1974 à 1981 puis comme directrice régionale de lʼAlsace de 1981 à 1985. Elle a rejoint Radio France Outre-Mer (R.F.O.), a tra- vaillé comme grand reporter pour lʼAgence France Presse (A.F.P.), jus- quʼen 1995, avant dʼintégrer le minis- tère de la Culture puis de la Coopé- ration en qualité de chargée de mission. De 1999 à 2004, elle a été secrétaire générale du Centre natio- nal de la cinématographie. Elle a démissionné de ce poste pour se présenter aux législatives. Son parcours C hristiane Vulvert est directrice générale déléguée de France

MÉDIAS Finie la politique ? Une Bisontine à la tête de France-Soir Directrice générale du quotidien France-Soir, Christiane Vulvert se dit “prête à ouvrir son carnet d’adresses” pour aider au rayonnement de Besançon, ville où elle avait été sèchement battue aux élections législatives de 2002.

D epuis son bureau situé 100, ave- nue des Champs-Élysées à Paris, Christiane Vulvert pourrait toi- ser les Bisontins que nous sommes. Pire, elle pourrait nourrir de la ran- cœur huit ans après son échec aux élec- tions législatives de 2002 où elle n’avait recueilli que 1,58 % des suffrages dans la première circonscription du Doubs

grâce à mon carnet d’adresses, je le ferai avec plaisir… mais je ne garan- tis pas le résultat” lâche-t-elle. Cela n’a rien d’un coup politique, encore moins d’un effet d’annonce. Car de reconnaissance, Christiane Vulvert n’a nullement besoin. “Je ne veux pas fai- re de peine mais il faut bien avouer que Besançon n’a aucun rayonnement depuis Paris. La force de notre région, c’est sa capacité de production…Avoir un cadre géographique agréable est une chose, mais il faut avant tout du travail pour nourrir sa famille. Il ne faut pas vou- loir implanter à tout prix du tertiaire ou des métiers intellectuels mais s’appuyer sur les compétences de pro- duction de la Franche-Comté. Et il ne faut pas croire que l’arrivée du T.G.V. changera tout.” Ce “coup de pouce relationnel” n’est pas un calcul politique pour une fem-

Christiane Vulvert revient régulièrement à Besançon rendre visite à son fils et petit-fils.

me davantage préoccupée par la péren- nité du journal qu’elle dirige que par une nouvelle ambition d’élue. Si elle avoue “ne pas avoir pas fait de croix sur une nouvelle carrière politique” , l’ex-Bisontine exclut tout retour tant qu’elle continuera à travailler pour un organe de presse : “Le jour où je n’aurai plus de carte de presse, alors peut-être me relancerai-je car j’ai beaucoup appris et apprécié la campagne” dit cette jeu- ne grand-mère qui rend régulièrement visite à son fils et petit-fils domiciliés à Besançon.

À la tête d’un titre en pleine recon- quête, Christiane Vulvert a néanmoins gardé une ressemblance avec le poli- tique : un emploi du temps de ministre. Après la nouvelle maquette, les nou- velles rubriques, un prix à la baisse (50 centimes), la création d’emplois, l’autre chantier à France-Soir est le développement du site Internet et la création d’un studio-télé. Une hyper- activité pour ce grand reporter obligé d’abandonner - à son grand regret - le terrain pour réussir sa mission : fidé- liser 200 000 lecteurs d’ici 2011. Un

sous l’étiquette du Pôle Républicain. Rien de tout cela en fait ! Aujour- d’hui directrice généra- le déléguée du quotidien national France-Soir, ChristianeVulvert se dit prête à donner un coup de pouce à Besançon dans sa quête de rayon- nement : “Si je peux aider enmatière d’emploi et accueil d’entreprises

“Il ne faut pas que du tertiaire Besançon.”

RELIGION La campagne du denier de l’église a débuté L’Église ne connaît pas la crise La campagne du denier de l’église est lancée. Les catholiques donnent toujours autant, voire plus. Trois millions d’euros récoltés l’an passé. Le point avec l’économe diocésain. “L a campagne du denier, c’est une histoire d’hommes et de femmes qui par- courent le diocèse, déposent les enveloppes dans les boîtes aux lettres…C’est grâce à ce maillage que notre diocèse parvient à recueillir plus de 3 mil- lions d’euros de collecte” dit Claude Gonin, l’économe diocésain. “Et pour- tant, c’est vrai, la collecte 2009 avait mal démarré dans une période difficile pour les chrétiens, quelque peu troublés par des décisions et des propos de Benoît XVI mal com- pris ou mal interprétés”, ajoute le membre du clergé. Les quelques réactions n’ont cependant pas perturbé la collecte puisqu’elle enregistre une hausse de 5,36 % par rapport à celle de 2009. Le diocèse n’a pas procédé à un deuxième appel à l’automne, mais adressé, pour la première fois, une lettre d’informations à un large public composé de tous les dona- teurs recensés au cours de ces dernières années. “Par cette lettre, nous souhaitions que les donateurs ne soient pas simplement contactés pour les appeler à donner. Nous leur devons certaines informations, à commencer par l’utilisation qui est faite de leurs dons, mais aussi de vraies nouvelles diocésaines : année sacerdotale, ordinations etc. Le prin- cipe de cette lettre sera reconduit” annonce Claude Gonin. La force du diocèse de Besançon est que - pour l’instant - le budget du denier de l’église (qui paye le traitement des prêtres) et toujours couvert par les recettes. “Notre chan- ce est que notre budget n’explose pas” conclut l’économe qui espère que le denier du culte 2010 sera aussi bon que le dernier cru. E.Ch.

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins. Conseil municipal du 22 mars 2010 Jean Rosselot déplore que dans son nouveau plan de développement touristique la majorité municipale ne drague pas plus les touristes du Nord : “On dirait que l’Ognon est aussi étanche que le Rhin au temps de Bismarck…” Jean-Louis Fousseret en réponse à Jean Rosselot : “Ce qui me désole, c’est cette capacité que vous avez à toujours vouloir détruire cet- te ville…” Philippe Gonon à propos du plan de développement touristique qu’il aurait aimé plus ambitieux pour la Citadelle : “Imaginez Roberto Alagna à la Tour du Roi… ” “J’admire l’art consommé qui est le vôtre de retourner une situation à votre avantage.” Christophe Lime à propos de l’aménagement du quartier des Vaîtes : “Il faudra faire attention à ce que le prix du foncier ne devienne pas un obstacle pour acheter du terrain. Il y a un attrait pour ce quartier, je ne voudrais pas qu’il devien- ne un quartier de privilégiés. ” Benoît Cypriani répond : “Il ne s’agit pas de faire un quartier pour bourgeois. On est toujours le bobo de quelqu’un.” Jean-Louis Fousseret à propos du tramway et d’un tracé par les quais qui obligerait sans doute de couper 37 arbres : “Est-ce qu’on préfère conserver des platanes ou avoir un T.C.S.P. qui permettra d’économiser des milliers de tonnes de CO2 ? Je n’arrive pas à vous convaincre. Si personne ne veut du tram à Besançon, je ne veux pas me battre seul contre tous…” Édouard Sassard, à propos du débat sur le tracé du tramway qui n’était pas prévu et qui d’un coup partage la majorité : “J’hallucine qu’on arrive à cette situation-là. Ç a ne me fait pas rigoler. Les perles du conseil Jean-Louis Fousseret à propos de la fin de Sonorama : “On n’est pas là pour s’obstiner. Quand ça ne va pas, on arrête.” Jean Rosselot répond :

Résultat du denier 2009. Une progression de la collecte avec 3,015 millions dʼeuros, soit + 153 500 euros par rapport à 2008, soit + 5,36 %. Donateurs. Le chiffre est en progression. On en comptait 38 600 fin 2009 au lieu de 37 351 en 2008, soit plus 1 249 (+ 3,4 %). Le don moyen progresse de 77 à 78 euros. Prélèvement automatique. 1 078 per- sonnes prélevées pour 215 259 euros. + 13,3 % par rapport à 2008. Cʼest 7,1 % de la collecte. Don moyen : 200 euros. Internet. Le démarrage du don en ligne fonctionne. 50 donateurs pour 7 865 euros en 3 mois. Un don moyen élevé : 157 euros. www.catholique-besancon.cef.fr

Le denier en chiffres Prêtres. Le diocèse de Besançon comp- tait au 1 er janvier, 246 prêtres dont 15 de moins de 49 ans et 179 de plus de 70 ans. Casuel. Il est de 115 euros : il concerne mariage et enterrement. 15 euros sont ver- sés au prêtre, 50 euros à la paroisse, 50 euros au diocèse. Traitement. Les prêtres du diocèse de Besançon perçoivent un traitement men- suel de 580 euros, auquel il convient dʼajouter 390 euros dʼoffrandes de messes qui leur sont personnelles. Tous les prêtres ont le même traitement, et ils sont tous logés gra- tuitement.

Que vous soyez passé outre vos convictions, ça me choque.” Jean-Louis Fousseret agacé par ce débat répond :

“J’ai été cool ce soir. Mais je n’accepte pas de me faire traiter de menteur. Arrêtez de jouer les vierges effarouchées. Le courage politique n’est pas de votre côté.”

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