La Presse Bisontine 107 - Février 2010

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010

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Besançon, ville de naissance de deux acteurs majeurs du rayonnement culturel mondial : Victor Hugo et les frères Lumière inventeurs du cinéma. La ville a abrité d’autres célébrités de la culture littéraires à l’image de Colette qui possédait une maison aux Montboucons. De leur passage, il reste de nombreuses traces. Paradoxalement, la ville n’a jamais su s’appuyer sur la gloire mondiale de ses personnages pour promouvoir leur image, et la sienne en même temps. En ce début d’année, plusieurs projets culturels refont surface : enfin une maison dédiée à Victor Hugo, une refonte du musée, une mise en valeur de la maison de Colette ?… Autant de chantiers que Besançon n’a encore pas eu la bonne idée de mener à bien. QU’A-T-ON FAIT DE NOS GLOIRES BISONTINES ?

BESANÇON Un projet encore embryonnaire Une maison Victor Hugo “avant la fin de ce mandat” Marie Hugo, la descente de l’auteur, est prête à aider la municipalité à concrétiser le projet d’une Maison Victor Hugo à Besançon. Un lieu qui, le cas échéant, pourrait devenir un atout majeur de l’essor culturel de la ville.

L’ idée n’est pas nouvelle, mais cette fois-ci, Jean-Louis Fous- seret semble bien décidé à concrétiser le projet d’une mai- son Victor Hugo à Besançon, la ville natale de l’auteur. Même si le conte- nu est encore à préciser, la démarche est saluée par l’opposition municipa- le. “C’est une bonne initiative” a lancé au maire Jean Rosselot lors du conseil

rôle de médiateur dans ce projet nais- sant qui visiblement lui tient à cœur. “Ce sera très positif pour Besançon. Le fait que ce soit la ville natale de Victor Hugo donne à ce projet une importan- ce particulière” poursuit l’artiste convaincue que le cas échéant ce lieu drainera des visiteurs dumonde entier. “Victor Hugo a une dimension à l’étran- ger qui tient parfois du fétichisme et en particulier en Asie” précise-t-elle. On vient de loin pour marcher sur les traces de l’auteur comme à Villequier (Seine-Maritime). Riche de son patri- moine, cette petite commune de 800 habitants nichée dans une boucle de la Seine a un musée dédié à l’homme de lettres. Il est aménagé dans la pro- priété de la familleVacquerie, qui n’était autre que la belle-famille de Léopol- dine, la fille de Victor Hugo. Pour l’his- toire, la jeune fille s’est noyée à Ville-

posé des jalons. “Il se trouve que j’ai rencontré Marie Hugo, qui s’est dite prête à nous aider” précise le maire. Il souhaite également se rapprocher d’autres musées dédiés à l’auteur dont celui de la place des Vosges à Paris qui possède du mobilier ayant appartenu à l’homme de lettres cédé au début des années quatre-vingt par la municipa- lité Schwint. En contrepartie, la Ville a hérité de deux dessins de l’écrivain. Marie Hugo, descente de l’auteur, artis- te de son état installée à Paris, confir- me avoir été approchée par la mairie de Besançon. Préférant rester discrè- te pour l’instant sur ce dossier embryon- naire qui pourrait aboutir dans deux ou trois ans, elle admet pouvoir “aider la municipalité et lui faciliter le tra- vail en la mettant en contact avec les bonnes personnes” explique-t-elle.Marie Hugo paraît donc disposée à jouer le

Pour les frères Lumière, une simple plaque sur la même place.

François Mitterrand était venu s’y recueillir. “Je ne peux qu’encourager la municipalité de Besançon à créer une maison Victor Hugo. Il ne devrait y avoir que des retours positifs” ter- mine Jacques Bardel. Jean-Louis Fousseret appréciera l’en- couragement. Le maire affirme qu’il ira au bout de la démarche “pendant ce mandat” , pour que Besançon profi- te enfin de la notoriété de Victor Hugo. Une notoriété que la ville a trop long- temps négligée sans savoir en tirer parti. T.C.

quier avec son mari. L’auteur n’a donc pas vécu dans cette bourgade dans laquelle il se rendait ponctuellement pour ces raisons fami- liales. Pourtant, lemusée Hugo accueille chaque année entre 15 000 et 25 000 visiteurs. “Villequier a cette notoriété internationale grâce à Victor Hugo. Il y a des visiteurs étrangers de très haut rang parfois qui font le déplacement. Cette maison attire beaucoup de mon- de, c’est un bienfait pour notre com- mune” observe son maire Jacques Bar- del. Des Anglais, des Belges, des Hollandais font le détour pour décou- vrir une partie de l’histoire de l’auteur.

du 9 décembre, en l’in- vitant tout de même à reconnaître que cela fait des années que l’opposition plaide “pour apporter à la pla- ceVictor Hugo la digni- té qu’elle mérite.” Le projet n’est qu’em- bryonnaire, néanmoins Jean-Louis Fousseret confirme avoir déjà

“Cette maison attire beaucoup ` de monde.”

Réaction “C’est un scandale” Le “M. Patrimoine” de lʼopposition municipale, Jean Rosselot, sʼemporte une nouvelle fois contre lʼimmobilisme de la ville à lʼégard de ses gloires culturelles : “Le cœur de la ville, c’est la Boucle. Et le cœur du cœur, c’est justement cette place Victor Hugo. Et on n’en fait rien ! La ville possède là une magnifique mai- son à arcades et tout ce qu’elle trouve à mettre dedans, c’est le Pavé dans la Mare ! Il y a 20 ans qu’il devrait y avoir à cet endroit un joyau, à la gloire jus- tement de Victor Hugo, un nom qui résonne dans le monde entier. Pourquoi ne pas y faire une maison d’écrivain, un lieu ouvert au grand public avec des films qui retracent la vie de ces personnages ? Et au lieu d’y mettre des vélos, un comble, faisons au coin de cette place une belle terrasse avec des parasols bleu clair, magnifique halte pour les touristes vers la Citadelle. Bien minérali- sée, bien identifiée, cette place peut être un joyau touristique. Aujourd’hui, il y a la plaque sur la maison de Victor Hugo, c’est insignifiant, personne ne la voit !”

La place Victor Hugo n’est pas suffisam- ment mise en valeur.

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