La Presse Bisontine 107 - Février 2010

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010

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BESANÇON Un salon de coiffure pas comme les autres Conserver sa féminité malgré la maladie À 31 ans, Céline Pellegrinelli a repris le salon de coiffure Laurenzo Serretti à Battant. Elle a étoffé l’activité en dédiant un espace aux femmes qui luttent contre le cancer. Elles trouvent perruques, prothèses mammaires, turbans, conseil en image, pour préserver leur féminité.

Céline Pellegrinelli est également vice-présidente de l’association “les Portes Bleues” qui offre un service de maquillage gratuit aux

L aurenzo Serretti, rue Bat- tant, c’est d’abord un salon de coiffure. Mais depuis que l’enseigne a été reprise le 1 er octobre par Céline Pellegri- nelli, l’adresse est devenue en plus un lieu d’accueil des femmes en cours de traitement contre le cancer qui veulent préserver leur féminité malgré la mala- die. L’entrepreneuse de 31 ans a aménagé dans la continuité du salon, un espace intime et convivial dans lequel elle reçoit, sur rendez-vous, des personnes atteintes de cette pathologie dont un des signes visibles est la perte des cheveux. “J’ai une formation de conseillère en ima- ge. Mon rôle est d’agir pour que ces femmes soient les plus jolies possibles. Nous prenons le temps qu’il faut pour cela” dit Céline Pellegrinelli. Avec elle, la clien- te choisit une perruque parmi les trente modèles différents déclinés dans une quinzaine de coloris. Mais ceci n’est qu’une partie du service proposé aux femmes malades qui existait déjà sous le nom de “Marinet- te” avant que Jean-Christophe Robelot ne cède le salon de coif- fure. Mais la nouveauté, c’est que les

clientes trouveront ici l’ensemble des produits qui leur seront utiles pendant et après la mala- die tels que des prothèses mam- maires (dont des prothèses auto- adhérentes qui ressemblent au sein existant), des sous-vête- ments, des turbans, des maillots de bain et même de cours d’auto maquillage. “C’est très important de redonner une féminité à une femme à qui il manque un sein, des cils, des sourcils.Quand vous vous sentez plus jolie, vous êtes plus sûr de vous” estime Céline Pellegrinelli. Il n’y a pas de hasard dans le pro- jet de cette jeune femme qui avait 29 ans lorsqu’on lui a diagnosti- quéun cancer dusein.Elle connaît tout des séquelles réversibles ou non propres à cettemaladie. Elle n’est donc pas étrangère au com- bat quemènent ces femmes face au cancer et leur accorde tou- jours une écoute attentive à leur demande. “Du fait de mon vécu, l’approche est plus facile. Lors- qu’on touche à l’intimité des gens, forcément, à un moment donné la conversation s’engage.Si je tra- vaille sur rendez-vous, c’est jus- tement pour accorder le temps nécessaire à chaque cliente.” Aujourd’hui,le salon emploie sept

personnes dont Françoise Berda qui est associée à Céline Pelle- grinelli. Ensemble,elles font vivre le salon Laurenzo Serretti qui a amorcé un virage économique sans s’éloigner de la coiffure, son cœur de métier. L’initiative de Céline Pellegri- nelli a été récompensée dans le cadre du concours“Entreprendre

au Féminin”. Elle a reçu le 2 ème prix du concours 2009, soit une enveloppe de 4 000 euros. Elle a également bénéficié d’une avan- ce remboursable duConseil régio- nal de Franche-Comté de 10 000 euros, ainsi que d’un prêt d’honneur de Cré-Entreprendre Initiative de 16 000 euros. T.C.

femmes malades du cancer.

Renseignements : Laurenzo Serretti 36, rue Battant - Tél. : 03 81 81 59 59

RÉACTION

François Languille

“Le système va se remettre lentement en route” Le président de la C.A.P.E.B.

Doubs (chambre des artisans et des petites entreprises du bâtiment) estime que le plus dur est derrière les entreprises du bâtiment. Le temps s’éclaircit petit à petit sur la conjoncture.

particuliers puisqu’elles n’en avaient pas. L.P.B. : Vous êtes optimiste mais néanmoins le marché de l’immobilier est en recul. La situation doit se ressentir sur l’activité des entreprises du bâtiment. Pourtant vous ne parlez pas de véritable crise. Pourquoi ? F.L. : Aujourd’hui, la plupart des entre- prises du bâtiment ont des carnets de commandes qui courent sur un mois. Nous n’avons jamais été habitués à cela puisque régulièrement nous dis- posions de stocks de 6 mois. Donc nous disposons d’une lisibilité plus faible mais nous n’avons jamais manqué de travail. L.P.B. : Est-ce que, comme dans les transac- tions immobilières, les particuliers négocient les prix des prestations des artisans ? F.L. : Les travaux représentent des sommes d’argent importantes. Mais il faut savoir que la marge bénéficiaire des entreprises artisanales est faible, et nous permet de gagner notre vie correctement, sans plus. Si vous enle- vez 5 % à un artisan sur sa marge, il court à sa perte. Les baisses tarifaires de 10 à 15 % auxquelles nous pouvons assister ont lieu dans l’immobilier ancien, un marché de spéculation. L.P.B. : La T.V.A. à 5,5 % a-t-elle permis aux entreprises du bâtiment de tirer leur épingle du jeu ? F.L. : C’est une mesure qui est toujours très intéressante. Ce serait merveilleux si elle était étendue à toutes les com- posantes du bâtiment. Une grande part de notre clientèle s’engage dans des projets de rénovation. La T.V.A. à 5,5 % encourage les clients car elle augmente leur marge de manœuvre financière. Propos recueillis par T.C.

La Presse Bisontine : Comment s’en sort le bâtiment dans le contexte actuel ? François Languille : Il n’y a pas eu de véri- table crise dans le bâtiment. La secous- se ressentie est la conséquence de la crise financière qui a engendré une crise de confiance chez les investis- seurs. Les banques refont surface après avoir mis à bas le moral de tout le monde. C’est par elles que la confian- ce peut revenir. Il faut être optimis- te, nous sommes dans une situation où le système va se remettre lente- ment en route. Les entreprises com- mencent à reconstituer leurs stocks, la consommation revient. Le contex- te n’a jamais été aussi favorable pour lancer un projet immobilier. Les entre- prises du bâtiment vont sans doute ramer encore un peu mais nous allons refaire surface. L.P.B. : La période est donc propice pour concrétiser un projet de construction ? F.L. : Les taux d’intérêt sont au plus bas. Les entreprises du bâtiment n’ont pas augmenté leurs prix, voire les ont légèrement baissés. C’est le meilleur moment pour construire. La situation est favorable mais elle ne durera pas. Au fur et à mesure que la conjonctu- re retrouvera des couleurs, les condi- tions financières seront moins avan- tageuses. L.P.B. : Comment est le moral des artisans en ce début d’année 2010 ? F.L. : Ils n’ont pas le moral dans les chaussettes. C’est vrai, des entreprises ont rencontré des difficultés ces der- niers mois. Il s’agit surtout de pro- fessionnels qui travaillaient en sous- traitance pour de grandes sociétés. Ces entreprises ont perdu des mar- chés du jour au lendemain et n’ont pas pu s’appuyer sur une clientèle de

CHAMPIONNAT DE FRANCE PALAIS DES SPORTS À BESANÇON

NATIONALE 1

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ESBM - MARTIGUES Samedi 09 janvier à 18h

François Languille est optimiste, convaincu que l’on assiste aujourd’hui à un retour de la confiance.

14 ème journée

ESBM - NANTERRE Samedi 13 février à 20 h 30 Lever de rideau à 18 h 30 - Nationale 3 ESBM B / FLORANGE

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