La Presse Bisontine 107 - Février 2010

LE GRAND BESANÇON - SPÉCIAL TEMPÊTE

La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010

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10 ANS APRÈS, LES LEÇONS DE LA TEMPÊTE

Lothar et Martin. À eux deux, ces prénoms symbolisent la tempête du siècle qui a balayé la France d’Ouest en Est entre les 26 et 28 décembre 1999, avec des vents dépassant parfois les 130 km/h sur les crêtes du Doubs. Après la catastrophe, des enseigne- ments en matière de prévision des risques ou de gestion de la forêt ont été tirés. Dans certains villages, les plaies sont encore visibles dans la forêt… et dans les finances. Bilan, leçons et perspectives.

PLUS FORTS FACE AUX RISQUES Les enseignements d’une catastrophe Il y a l’avant et l’après 26 décembre 1999. E.D.F. a protégé ses réseaux électriques, les assureurs ont réagi rapidement, Météo France a prévu un plan d’alerte et les mai- sons de retraite devront être équipées de groupes électrogènes d’ici 2012.

sont investis dans cet enfouisse- ment… forcément répercuté sur la facture d’électricité.“ Plus nous investirons, plus l’électricité sera coûteuse” , déclare-t-il. Du coup, les travaux sont engagés en fonc- tion des besoins et du nombre d’abonnés. Le Haut-Doubs est choisi en premier car sujet aux grands vents. Le département compte 5 200 kmde réseau à bas- se tensionet 5 600postes de trans- formation. La prévision météo. L’installation d’une carte de vigi- lance (vert, orange, jaune rou- ge) permet de mieux appré- hender les risques climatiques

(lire par ailleurs). Les liens entre la préfecture, les services de secours et de sécurité et laMétéo sont euxmieux coordonnés depuis 10 ans. Les maisons de retraite au courant pas avant 2012. Les structures médicalisées ont été les premières à souffrir de l’absence d’électricité.D’ici 2012, un texte de loi imposera à toutes les maisons de retraite de pos- séder ungroupe électrogène.Dans le département, peu ont investi dans cematériel. “Il faut trouver la place et le budget” commente la directrice d’un établissement. Tout sera prêt en 2012.

taire. Les professionnels de la filière ont estimé les dégâts à 1 500 000 m 3 pour la forêt publique et 1 million de m 3 pour les propriétaires privés. Même les arbres fruitiers arrachés peu- vent être indemnisés par le fonds national de garantie des cala- mités agricoles (F.N.G.E.A.). Nouvelle vie pour les sentiers. Le fameux GR5 qui traverse la Franche-Comté pour la Mer du Nord ou la Méditerranée ou la GrandeTraversée duJura (G.T.J.) ont mis plusieurs mois avant d’être sécurisés en raison de bois tombés sur les sentiers. Près de 300 km ont été réhabilités. Des reconstructions rapides. Au collège de Maîche, on se sou- vient très bien de la tempête. Le toit de l’internat avait été com- plètement arraché mais rapide- ment changé grâce à la célérité des services départementaux et des entrepreneurs dès le 3 jan- vier. À l’époque, il avait fallu 1 500 000 francs (environ 228 600 euros) pour reconstrui- re les 1 200 m 2 de toit. Assurances : la rapidité. C’est la priorité que se sont fixés les assureurs pour gérer les sinistres provoqués par les tem- pêtes (celles de 1999 puis Klaus dans le Sud-Ouest). Les compa- gnies allongent par exemple le délai de déclaration de sinistre. Les mesures prises sont les sui- vantes :la prolongationdes délais de déclaration de sinistres, l’instauration d’un seuil en des- sous duquel les assurés pourront être indemnisés sans expertise, fixé à 2 000 euros pour les habi- tations. Il est porté à 3 000 euros pour les P.M.E., les artisans et les commerçants. La prise en charge de la repose des antennes de télévision et des paraboles arrachées lors de la tempête, l’élaboration d’une convention entre assureurs, destinée à évi- ter les procédures judiciaires longues, lorsque les dommages subis sont causés par un tiers responsable (dommages causés par un arbre ou une tuile d’un voisin…), la non-fourniture d’attestation de vitesse du vent normalement obligatoire pour les assurés,les données deMétéo France faisant foi dans les dépar- tements concernés par la tem- pête. Plusieurs compagnies mettent à disposition de leurs clients les numéros suivants pour déclarer les sinistres (GMF :0820 809 809, MMA : 0825 096 096, MAAF : 0820 300 820). E.Ch.

La forêt a des anges gardiens. Assailli au lendemain de la tem- pête par une pluie de questions des propriétaires privés, le ser- vice forestier de la Chambre d’Agriculture a distribué de nom- breux conseils, grâce à un ren- forcement de ses effectifs. En Franche-Comté, le Centre régio- nal de la propriété forestière (C.R.P.F.) a été un interlocuteur privilégié pour aider les pro- priétaires désemparés suite à la destruction d’un capital familial. Dans le Doubs, 40 703 proprié- taires se partageaient en 1999 94 586 hectares, soit unemoyen- ne de 2,13 hectares par proprié-

Elle n’a pas un objectif chiffré à atteindre. “Notre but est d’investir dans l’intérêt collectif” précise Alain Pilat qui sait pertinem- ment qu’il ne pourra pas satis- faire les 594 maires du Doubs. Chaque année,2millions d’euros

Sécurisation et enfouissement des réseaux électriques. En choisissant d’enfouir ses lignes électriques, E.R.D.F. veut mini- miser les aléas climatiques. Pour l’heure,E.R.D.F. possède 40%de lignes souterraines dans leDoubs.

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