La Presse Bisontine 107 - Février 2010

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010

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ALAIN JOYANDET : ENQUÊTE SUR LE “SARKOZY FRANC-COMTOIS”

OUVERT DU LUNDI AU VENDREDI DE 7H30 À 18H30 NON-STOP AVEC OU SANS RENDEZ-VOUS 10, Rue Edouard Belin (Face à l’hopital Minjoz) 25000 BESANÇON Tél. 03 81 41 34 34

Jonglant entre ses fonctions de secrétaire d’État, de maire et son habit de candidat U.M.P. aux Régionales de mars 2010, le Vésulien Alain Joyandet est sur tous les fronts. À peine rentré de République Dominicaine d’où il a ramené les deux Bisontines emprisonnées, il s’apprête à dévoiler sa liste et sa stratégie pour le scrutin régional des 14 et 21 mars. On le sait énergique, on le dit ambitieux, on le présente souvent comme un animal politique, un homme d’affaires… Qui est-il vraiment ? Que veut-il pour la Franche- Comté ? Comment prépare-t-il déjà sa succession ? Enquête sur un homme hautement médiatisé… mais peut-être encore méconnu.

PARCOURS

Une candidature très bien orchestrée Alain Joyandet, l’homme pressé Poussé par les militants de droite autant que par son tempérament, le secrétaire d’État a deux mois pour convaincre les Francs-Comtois qu’il est le meilleur candidat pour sortir la région de son quasi-anonymat.

Révélations Françoise Branget n° 2 de la liste Joyandet A vant la présentation officielle de la liste Joyandet “aux alentours du 20 janvier”, La Presse Bisontine révèle quelques-uns des prin- cipaux noms. La députée bisontine figurera en très bonne place dans la liste tirée par Alain Joyandet dans le Doubs. Numéro 2, elle héritera dʼune position particulièrement favorable. Le ministre-candi- dat a voulu jouer lʼéquilibre entre les trois pôles du département, avec la Bisontine, suivi en numéro 3 du député montbéliardais Marcel Bon- not et dʼune jeune élue du Pays de Montbéliard en 4ème position. Non loin derrière, cʼest le Haut-Doubs qui sera représenté avec respective- ment en numéro 5 le maire de Pontarlier Patrick Genre. Il sera suivi en numé- ro 6 par Annie Genevard, maire de Morteau. Dans le Territoire-de-Belfort, outre Damien Meslot en numéro 1, le second député Michel Zumkeller sera également partie de la liste régionale. Alain Joyandet réserve aussi quelques surprises avec des candidats issus des forces vives. Exemple dans le Jura avec la présence de Michel Dieu- donné, le volubile président de la Chambre Régionale de Commerce et dʼIndustrie de Franche-Comté.

S amedi 17 octobre 2009,Villers- le-Lac. La Peugeot 607 d’Alain Joyandet se gare devant la sal- le des fêtes de la ville. À l’intérieur, un parterre de personnali- tés attend fébrilement le ministre. La star du jour, ce n’est pas lui. C’est Annie Genevard, maire de Morteau, élevée au rang de chevalier de la légion d’honneur. Mais la “guest star”, l’invité d’honneur, c’est bien lui. La veille, missionné par l’État français, Alain Joyandet assistait au “sacre” du nouveau président gabonais Ali Bongo. Il fera le voyage de nuit entre le Gabon et laFrance pour être à l’heure àVillers- le-Lac et ainsi pouvoir remettre l’insigne en mains propres à sa future co-listière

aux régionales de mars prochain. Depuis avril 2008, l’agenda d’Alain Joyandet est réglé au rythme des voyages incessants qu’il effectue en tant que secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie. Un jour à Vesoul, le lendemain à Paris, le surlendemain à Haïti, àNew-York ou à Beyrouth, avant une escale à Besançon. Alain Joyandet est dans les pas de son ami et modèle en politique, Nicolas Sarkozy. Il en a l’énergie, la démarche et les idées. Maire de Vesoul à 41 ans, sénateur de laHaute-Saône quelques semaines plus tard, il a bâti sa carrière politique à rebours du schéma classique. Sénateur avant d’être député, il a pris la chambre haute pour un tremplin plutôt que pour

une confortable maison de retraite. La reconquête de la Région Franche- Comté, il y a immédiatement pensé quand le 18mars 2008 il est appelé par Nicolas Sarkozy pour entrer au gou- vernement. Mais il attendra que 11 des 13 parlementaires francs-comtois vien- nent le solliciter pour sortir du bois. En décembre 2008, il officialise son statut de “chef de file” de la majorité avant de déclarer officiellement sa candidature le 21 novembre dans un grand show sarkozien à Besançon-Micropolis. Ses affinités avec le président de la République, il les revendique plus que jamais. Même quand le chef de l’État est au plus bas dans les sondages, c’est lui qui l’invite à Vesoul, juste avant les

municipales de mars 2008. Aujour- d’hui, il assume sa “filiation” avec le chef de l’État dont il est l’aîné d’un an. Alain Joyandet exhorte ses partisans de “regarder le chemin parcouru depuis deux ans et demi, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. Nous avons remis la France en mouvement avec près de 90 réformes accomplies. Les Français, au- delà de l’écume des choses, savent que nous travaillons sérieusement. Enmars prochain, nous confirmerons ces résul- tats” assure le candidat U.M.P. Les vrais adversaires pour lui, ce sont “les socialistes.” Jean-François Humbert, le grain de sable dans l’engrenage bien huilé, il n’en fait plus grand cas. Il a reçumission de reprendre à la gauche la région de Franche-Comté. Il affir- me avoir répondu à l’appel des mili- tants et des sympathisants de droite. Mars 2010, c’est une nouvelle étape inscrite dans son agenda. Une marche de plus dans sa carrière politique presque sans faute. Et s’il échoue ? Il l’assume par avance. Car au vu des actuels sondages d’opinion, la droite ne devrait pas reprendre beaucoup de

régions à la gauche au soir du 21 mars. Si Alain Joyandet parvient à faire bas- culer la région à droite, le secrétaire d’État qu’il est aura tous les arguments pour convaincre son ami président de la République de rester en poste dans son secrétariat d’État. Mener de front la présidence de Région avec son por- tefeuille ministériel n’effraie pas ce boulimique d’action. Il affirme faire de la Franche-Comté sa “priorité.” Ce qui ne veut pas dire qu’il n’acceptera pas de mener de front sa carrière minis-

Les deux députés bisontins, Françoise Branget en tête, feront partie de l’équipe d’Alain Joyandet dans la course à la

térielle enmême temps que la présidence de Région en cas de suc- cès. Les Francs-Comtois préféreront-ils un pré- sident à temps plein ou un homme d’État qui portera les couleurs de la Franche-Comté à Paris et dans le mon- de ? C’est la principa- le inconnue du scrutin de mars. J.-F.H.

S’il échoue ? Il l’assume par avance.

Région (photo Fabrice Barbier).

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