La Presse Bisontine 107 - Février 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010

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Jean-Yves Robert, conservateur adjoint de la Citadelle : “Nous craignons plus la canicule que le grand froid.”

NATURE À la Citadelle L’hiver, les animaux ne vivent pas au ralenti La vie continue de plus belle à la Citadelle au plein cœur de l’hiver. Tout est prévu pour que les animaux ne souffrent pas du froid. C’est aussi plus de travail pour les soigneurs.

L e week-end du 19 décembre, le thermo- mètre a chuté jusqu’à - 17 °C dans la capitale comtoise. La neige s’en est mêlée durant trois jours, donnant au ciel bison- tin des tonalités sibériennes. Début janvier, mêmes températures polaires sur la capitale comtoise. Bien calfeutré chez soi, un bon feu dans la cheminée ou le chauffage à fond, cet épisode glacial s’est passé sans drame, y compris pour les gens de la rue. Mais comment ont vécu les animaux de la Citadelle durant ces jours de grand froid, comment passent-ils l’hiver, com- ment des créatures nées pour vivre sous les tro- piques s’adaptent-ils à ces conditions extrêmes ? “Sans problème tranche Jean-Yves Robert, conser- vateur adjoint du muséum. On n’a jamais de sou- ci avec le froid, les périodes de canicule nous posent beaucoup plus de problèmes.” Les 400 animaux issus de 60 espèces ont tous à leur disposition un abri chauffé à 18 °C au mini- mum. Certains peuvent volontiers s’en passer comme les trois tigres de Sibérie, naturellement habitués à des températures glaciales. D’autres, plus fragiles, s’adaptent néanmoins sans problè- me. “Quand il fait vraiment très froid, on en lais- se certains à l’abri. Mais même les lémuriens, dont le milieu naturel est Madagascar, vivent bien avec le froid. Sur la côte Est de Madagascar, les tem- pératures peuvent tomber à 5 °C, il n’y a aucun souci pour ces animaux-là” ajoute le spécialiste. Des précautions sont prises pour certaines espèces au corps plus fragile. Comme ces ouistitis de 500 g à peine “qu’on ne laisse pas sortir quand il fait froid et humide. À la Citadelle, tous les animaux possèdent des abris chauffés, ce qui n’est pas le cas

de certains zoos dans le Sud de la France. Là, ils peuvent souffrir du froid éventuellement, pas chez nous.” Les seuls risques que courent certains animaux, ce sont les gelures, comme les flamands roses qui sont rentrés la nuit. Pour eux, les principaux dan- gers liés à l’hiver sont les risques de déshydrata- tion. “On vérifie bien que l’eau ne gèle pas dans les bassins où les animaux viennent boire. C’est pour cela qu’en plein hiver, malgré le fait que les visi- teurs soient moins nombreux, il y a presque plus de travail pour les soigneurs.” En plein hiver, l’activité du jardin zoologique ne se met donc pas en hibernation. Et les mouve- ments continuent. Cette année, 189 nouveaux ani- maux ont fait leur apparition à la Citadelle : 2/3 étaient des naissances sur place, 1/3 des animaux en provenance d’autres zoos du monde. Une cin-

quantaine d’animaux quitte éga- lement le zoo de Besançon chaque année, pour enrichir les collections d’autres zoos. “Un de nos tamarins doit partir en Australie, des lému- riens et des sapajous sont partis récemment en Algérie.” S’ils sont parés contre le froid, les animaux de la Citadelle ont aus- si leur Noël. En période de fêtes, la nourriture récupérée des inven- dus issus d’une grande enseigne bisontine est aussi alléchante pour eux : il n’est pas rare que les hôtes de la Citadelle aient à se régaler de chapons et autres dindes de Noël… J.-F.H.

“Tous les animaux possèdent des abris chauffés.”

Seul risque pour les flamands roses : que l’eau dont ils s’abreuvent gèle.

HÔPITAL 650 places publiques C.H.U. de Besançon : urgence parkings Plus d’un visiteur de l’hôpital perd patience au moment de trouver une place sur le parking public, plus que saturé. Les usagers de l’hôpital dénoncent l’anarchie.

Avec la neige,

le tigre de Sibérie est vraiment dans son élément.

Parcours du combattant pour les automobilistes qui cherchent à se garer vers le C.H.U.

La ville reconnaît les problèmes,accen- tués depuis que les travaux du nou- veau C.H.U. ont démarré. Casse-tête supplémentaire : certains parkings sont gérés par la ville, d’autre part le C.H.U., d’autres enfin par l’Université. “Au total, il y a 2 500 places de sta- tionnement, dont 650 réservées aux visiteurs. C’est vrai qu’en ce moment, c’est compliqué” reconnaît la ville qui avoue pourtant qu’aucun nouveau parking ne sera fait avant la fin du chantier de l’hôpital, c’est-à-dire pas avant 2012. “Je déplore ce parti pris de ne rien faire. Il faut que ça bouge !” termine Pierre Prost qui n’est pas le seul, hélas, à tourner en rond pour trouver une place aux abords de l’hôpital. J.-F.H.

Ville loue places de parking La ville de Besançon s’est porté acquéreur des anciens locaux de la Caisse d’Épargne à la City. Mais elle a un mal fou à louer les places de parking souterrain. 60 euros par mois. Cʼest le tarif proposé par la ville de Besançon qui cherche à louer les 100 places de parking quʼelle a rachetées en même temps que les anciens locaux de la Caisse dʼÉpargne à la City. Sur une centaine de places, seule une petite dizai- ne a trouvé preneurs. Les difficultés sont telles que, selon nos informations, la ville missionnerait des stagiaires pour faire du porte-à-porte dans le quartier afin de ten- ter de trouver des locataires. La ville a le même problème sur le parking Isenbart dont une quarantaine de places sont également proposées à la location au tarif, plus avan- tageux de 30 euros par mois. Trop chères ces places, trop éloignées du centre-ville ? Sans doute. Pendant ce temps-là, la liste dʼattente est de quasiment de deux ans pour obtenir une place en location au parking de la mairie.

D e Saint-Laurent-en-Grand- vaux, Haut-Jura, à Besan- çon. Il faut quasiment 1 h 30 de route à Pierre Prost pour rejoindre le C.H.U. régional depuis la petite commune dont il a été mai- re durant de nombreuses années. Aujourd’hui, ce sont des raisons de santé qui l’obligent à “monter” à Besançon, pour lui, pour un membre de sa famille ou simplement pour rendre visite à un proche hospitali- sé. Arrivé à l’hôpital Jean-Minjoz, c’est là que commence le casse-tête. À tel point que lors de sa dernière visite, Pierre Prost a fini par baisser les bras, est reparti sans même pouvoir

se garer ! “Je suis allé faire des courses à Châteaufarine. Une heure après, en revenant au C.H.U., j’ai enfin pu me garer mais en voulant repartir,

ma voiture était coin- cée par d’autres, le par- king était une nouvelle fois saturé” raconte l’infortuné visiteur. Les démarches auprès de la direction de l’hôpital et de la mairie n’y feront rien : “Lamairie n’a plus de sou pour faire d’autres parkings m’a- t-ondit pour seule répon- se à ma question” ful- mine M. Prost.

“Je déplore ce parti pris de ne rien faire.”

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