La Presse Bisontine 107 - Février 2010
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 107 - Février 2010
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BESANÇON S.M.A.C. Il voyait déjà en haut de l’affiche… Franck Monneur a été désigné par le maire pour suivre le projet de Scène des Musiques Actuelles (S.M.A.C). Le chantier est en cours de réalisation aux Prés-de-Vaux. Dans un an, la structure ouvrira ses portes. Visite guidée par un conseiller municipal “culturellement débordé.”
L e bâtiment est traversé par de violents cou- rants d’air. Des plaques de bois ont été posées sur le sol couvert de nappes d’eau pour faciliter le cheminement des ouvriers. Encore ouverte aux quatre vents, la grande cathé- drale de béton a les murs qui suintent l’humidité se dressant sur 14mètres de hauteur par endroits. Bienvenue à la S.M.A.C., austère et glaciale ! Les conditions météo de cette fin décembre ne sont les meilleures pour visiter le chantier des Prés-de-Vaux, mais elles ne suffisent pas à décou- rager Franck Monneur qui, une fois par semai- ne, vient faire le point sur l’avancée de la construc- tion de la Scène des Musiques Actuelles.
est vrai que vue des alentours, cette armature qui se dresse en avant de la construction est comparable à celle supportant le trépan qui sert à forer les puits de pétrole. De part et d’autre du “derrick”, un ponton de bois de 600 m 2 se déploiera en terrasse, donnant l’impression au visiteur de surplomber le Doubs. À l’intérieur cette fois, “la salle de concert prin- cipale pourra accueillir entre 900 et 950 per- sonnes debout” ajoute-t-il. La scène est vaste. “Ne joueront ici que des groupes confirmés.” Quant aux formations qui distillent une musique plus pointu ou qui sont en quête de notoriété, elles se produiront dans le Club qui leur est réservé. C’est la deuxième salle de spectacle, plus petite que la précédente, puisqu’elle est d’une capaci- té de 350 personnes. “Environ 80 concerts seront programmés chaque année à la S.M.A.C. La pro- grammation sera très diversifiée, allant du rock à la chanson française en passant par le jazz, le hip-hop ou les musiques du monde.” Ce n’est pas tout. “Il y aura une vie en journée dans cette structure. Comme c’est un lieu res- source, les jeunes groupes par exemple qui veu- lent s’informer, chercher du conseil à projet, et ceux qui veulent travailler leur musique pour- ront le faire ici puisque deux studios vont être aménagés” poursuit Franck Monneur. Des for- mations musicales seront également accueillies en résidence. Pour toutes ces raisons, la S.M.A.C aura “un rayonnement régional” bien à sa place dans une capitale comtoise qui abrite, avec les communes de l’agglomération, “les 2/3 des 700 groupes francs-comtois.” Ce chantier qui avance, c’est un peu un rêve qui
Voici à quoi ressemblera la S.M.A.C. dans un an. Un parking de 250 places sera aménagé.
Pour l’instant, le déroulement des travaux est conforme au calen- drier qui court sur 18 mois. Si tout va bien, le concert inaugu- ral du nouveau centre d’animation culturel de Besançon aura lieu à Noël 2010. L’échéance réjouit ce prof d’histoire au lycée Pasteur qui imagine déjà “le public sor- tant d’ici, après le spectacle, face à la Citadelle éclairée. C’est quand même fantastique !” Douce rêve- rie. En attendant, un casque sur la tête, il s’improvise volontiers chef de chantier, servant de guide lors de la visite d’un bâtiment sur pilo- tis qu’il connaît déjà par cœur. “L’entrée se fera par la tour en ver- re. C’est un peu notre derrick” commente Franck Monneur. Il
se réalise pour ce garçon de 39 ans, président du groupe socialiste à la mairie, qui en est à son deuxième mandat avec Jean-Louis Fousseret. C’est le maire lui-même qui l’a nommé élu pilo- te sur le projet de la salle des musiques actuelles alors qu’il venait d’avoir trente ans. Une mis- sion adéquate pour ce Bisontin d’un genre “cul- turellement débordé” et qui a toujours pensé qu’il serait plus utile à la musique en occupant une place d’élu que derrière sa guitare. Sa connais- sance du milieu musical et des tendances qui le caractérisent lui donnaient une légitimité sup- plémentaire pour s’intéresser à ce dossier. “À la fermeture du Montjoye en 1998, l’idée a émergé qu’il fallait construire autre chose. Ce fut très exaltant d’avoir à travailler en équipe sur la S.M.A.C. qui fait partie de ces projets longs qu’on ne sort pas du chapeau.” Il a fallu tout d’abord défendre le choix de l’emplacement aux Prés-de-Vaux, proche du centre-ville, alors que d’autres suggéraient la
Bouloie, cité universitaire. “La S.M.A.C s’adresse à toutes les tranches d’âge et ne se cantonne pas seulement aux étudiants et aux jeunes. En plus, avec le Bastion et la future Cité des Arts, on crée un ensemble formidable” rappelle Franck Mon- neur. Ensuite, alors que le cabinet d’architecte avait été retenu (Denu et Paradon à Strasbourg), le dossier a manqué d’être remis en cause lors de l’établissement du Plan de Prévention des Risques d’Inondations (P.P.R.I.) qui interdisait initiale- ment l’aménagement de ce périmètre. Jean-Louis Fousseret n’a pas laissé faire. Le projet a fait l’objet d’ajustements pour tenir dans une enve- loppe de 7 millions d’euros T.T.C. (équipements compris) financés à 35 % par l’Europe. De débats en procédures, les engins de travaux publics ont fini par occuper le terrain. Une émo- tion pour Franck Monneur qui sera pleinement satisfait au soir du premier concert. T.C. “Franck Monneur n’est pas obtus” “En tant qu’adjoint en charge du patrimoine, je suis le chantier de la S.M.A.C. dans ses aspects techniques. Cela fait quatre ans que je travaille avec Franck Monneur sur ce projet. Notre col- laboration s’est toujours bien passée. Franck Monneur est un élu passionné par ce qu’il fait. Il connaît bien le domaine culturel et en partie les musiques actuelles dans lequel il s’implique. Il est sérieux, à l’écoute, même si nous avons parfois des divergences politiques, cela ne nous empêche pas de collaborer. Franck Monneur n’est pas obtus.” Édouard Sassard (U.M.P.) “C’est un élu d’avenir” “Je le connais par le biais du conseil municipal. Nous sommes de la même génération. Franck Monneur est quelqu’un que je respecte. Il a des idées. Même si nous avons parfois des échanges musclés au conseil municipal, cela ne nous empêche pas d’avoir des conservations ensemble et d’échanger sur des sujets. C’est un élu qui a une charge importante au sein de la majori- té. Il occupe désormais la fonction de président du groupe socialiste à la mairie. C’est une pro- motion pour lui. À ce titre, c’est un élu d’avenir.” Ce qu’ils pensent de lui… Christophe Lime (Parti Communiste)
“C’est quand même fantastique !”
Heureux, Franck Monneur sur le chantier de la S.M.A.C. ! Il est conseiller municipal délégué à la culture, en charge des musiques actuelles et de rues.
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