La Presse Bisontine 106 - Janvier 2010
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 106 - Janvier 2010
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Jean-Louis Fousseret se rend à Copenhague. En compagnie d’autres maires, il évoquera les réalisations bison- tines en matière d’écologie et déve- loppement durable (photo archive L.P.B.).
SOMMET DE COPENHAGUE Les 17 et 18 décembre Que va faire et dire le maire à Copenhague ? Jean-Louis Fousseret en V.R.P. de la ville lors du sommet de Copenhague où il parlera de l’expérience bisontine en matière de développement durable. Prise de notes en vue.
N’ imaginez pas Jean-Louis Fousseret à côté de Barack Obama et encore moins à la droite de Nicolas Sarko- zy. Si le maire de Besançon se rend les 17 et 18 décembre au sommet de l’O.N.U. sur le climat à Copenhague, ce n’est pas pour prendre part aux débats réunissant une centaine de chefs d’État mais pour participer à plusieurs forums et témoigner de l’expérience bisontine dans le cadre des journées d’échanges organisées par le Parti Socialiste. Dans une ville de Copenhague où paraît-il deux personnes sur trois se rendent à leur travail à vélo, où l’on se déplace avec un réseau de bus roulant au gaz naturel et électrique, Jean-Louis Fousseret ne devrait pas être dépaysé.
avaient investi ne serait-ce qu’1 % pour la recherche en développement durable, je pense que le problème de la dépendance serait résolu aujourd’hui ! L.P.B. : Les nouvelles technologies peuvent soi-disant sau- ver la planète. Est-ce un créneau économique pour Besan- çon ? J.-L.F. : Sauver la planète grâce aux nouvelles technologies nécessite une prise de conscience mais je pense que Besançon est particulièrement bien placé dans ce domaine. Tout ce qui touche aux énergies renouvelables est un créneau que je souhaite développer à fond. L.P.B. : Sur le coup, l’opposition municipale ne pourra vous taxer de ne pas faire rayonner la capitale régionale au- delà des frontières… J.-L.F. : Je l’espère (il coupe). Si je vais là-bas, c’est pour construire un avenir durable, pour parler de l’expérience bisontine. Il faut faire en sorte que Besançon demeure une des capitales fran- çaises du développement durable car comme Angers, nous sommes régulièrement cités en exemple.
d’écologie dans notre ville. On va notamment créer un plan climat en empruntant 1 million d’euros. L.P.B. : Lors du protocole de Kyoto, aucun responsable de collectivités ou maires n’avait été invité. Le sommet de Copenhague répare cet oubli. C’est un bon point ? J.-L.F. : Je pense que l’on ne peut pas parler du développement durable sans associer les maires. On ne peut pas tout inventer mais je pense que le dialogue et les échanges d’expériences sont nécessaires pour avancer. L.P.B. : Le Grenelle II fait obligation aux communautés urbaines d’élaborer des plans climat à l’échelle 2012. Quel sera celui de la communauté d’agglomération de Besan- çon ? J.-L.F. : Mon engagement est d’atteindre les 3 fois 20, c’est-à-dire 20 % de gaz à effet de serre en moins, 20 %d’économie d’énergie et 20 %d’énergie renouvelable pour notre consommation.
La Presse Bisontine : Allez-vous parler des “Vélocités”, de la future mise à disposition de voitures électriques à la demande, ou de l’eau “La Bisontine” ? Jean-Louis Fousseret : Je vais rappeler que le déve- loppement durable est historique à Besançon car institué par une municipalité socialiste dès 1974. Vous avez peut-être pris connaissance des deux pages parues dans le journal “Le Monde” qui faisait état de “Besançon, ville qui pense au développement durable”. Je vais rappeler éga- lement que Besançon est la résidence “d’Énergie cités” qui regroupe 1 000 villes, le tout mis en place par Robert Schwint (association des muni- cipalités européennes pour une politique éner- gétique locale durable). Je rappellerai tout ce que l’on a fait et ce que l’on va faire en matière
DÉBAT
Une loi sur l’euthanasie ? Mourir dans la dignité, un droit ? À Besançon, une association se bat pour que soit reconnu le droit de mourir dans la dignité. Autrement dit, il faut étendre les possibilités de la loi concernant la fin de vie.
L.P.B. : À quelle date ? J.-L.F. : D’ici 2020.
L.P.B. :Qui possédera l’énergie que nous utiliserons demain ? J.-L.F. : Si les grandes compagnies pétrolières
Propos recueillis par E.Ch.
L e débat sur l’euthanasie est régulièrement relan- cé. Récemment, un nou- veau projet de loi déposé par 150 députés majoritairement socialistes a rouvert les dis- cussions autour de l’euthanasie, en tout cas de la fin de vie. Éliane Brunel
incurable, et pour qui la loi ne prévoyait rien. L’A.D.M.D. estime aussi que “ce qui prime, c’est la volon- té de l’individu et qui doit désigner une personne de confiance” estimeM me Brunel. “Il n’est pas question de fai- re tout et n’importe quoi. Et l’intéressé peut à tout moment révoquer sa demande. Notre credo à nous, c’est la liberté.” Mais la position de l’A.D.M.D. dans ce délicat débat, ne règle pas tout. Quid des cas gra- vissimes d’Alzheimer ? “On ne sait pas répondre…” recon- naît Éliane Brunel qui avec d’autres bénévoles de l’association tient une per- manence unmardi matin sur deux à l’espace associatif “Les bains douches” à Battant. J.-F.H.
mourir. “Attention, nous ne soutenons pas le suicide assis- té, comme il peut se pratiquer en Suisse. Notre souhait, c’est que l’on autorise un médecin à administrer une piqûre “finale”, mais dans des condi- tions très encadrées” juge M me Brunel. L’A.D.M.D. estime que “tou- te personne majeure en pha- se avancée ou terminale d’une affection grave et incurable infligeant une souffrance phy- sique ou psychique qui ne peut être apaisée et qu’elle juge insupportable pourrait demander à bénéficier d’une assistance médicalisée pour mourir dans la dignité.” Dans ce cas de figure, on aurait pu aider à mourir par exemple la Dijonnaise Chantal Sébi- re, défigurée par une tumeur
est la déléguée départementa- le de l’A.D.M.D. (association pour le droit de mourir dans la dignité). Pour elle, la loi Léo- netti (sur la fin de vie, votée en 2005) ne règle pas le cas des personnes qui réclament une aide active pour
“Notre credo à nous, c’est la liberté.”
Éliane Brunel est la déléguée départemen- tale de l’association pour le droit de mourir dans la dignité.
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