La Presse Bisontine 106 - Janvier 2010

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 106 - Janvier 2010

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BESANÇON Emmanuel Dumont Le jeune loup qui n’en est plus un… L’engagement en politique de l’adjoint au maire en charge de la communication et des nouvelles technologies ne prend pas de rides. À 38 ans, l’élu socialiste ne souhaite qu’une chose : continuer à évoluer. Jusqu’où ?…

EN BREF

Photo Le Club photo de la M.J.C. Palente expose un travail sur le mouvement réalisé sous la direction artistique professionnel. À découvrir à “La maison de verre”, 26, rue Bersot à Besançon jusqu’au 19 décembre de 14 heures à 18 heures Renseignements : Michel Chapuis au 06 66 09 52 33. d’Yves Petit, photographe 16 h 30, concert de Noël proposé par l’association La Porte Ouverte au Temple de Saint- Esprit (rue Goudimel). Concert gospel avec “Cœur de blues” dirigé par Marie Beaud. Les chants des esclaves noirs américains interprétés par un ensemble vocal constitué d’amateurs et de professionnels. Et des chants africains, orientaux et reggae. Sans réservation. Entrée : 6 euros. Rens. au 03 81 52 49 06. Gospel Dimanche 20 décembre à

D ans la salle de l’école de l’Helvétie, parmi la cin- quantaine de parents pré- sents, une maman avoue n’avoir jamais touché un ordi- nateur. “Je n’y connais strictement rien” annonce franco Martine, sans honte. Jusqu’à ce soir, elle n’imaginait pas que l’informatique ferait son entrée dans le cercle familial avant fin de l’année grâ- ce à ses enfants. En tout cas, l’idée la réjouit. “On peut toujours s’énerver après la Ville quand on reçoit la taxe d’habitation.Mais quand il y a des choses bien qui se font, il faut le dire aussi. Lorsque la mairie vous annonce qu’elle vous prête un ordinateur, c’est quand même royal ! Pour moi qui suis novice, c’est du bonheur car je vais pouvoir apprendre enmême temps que mes petits

ateliers du Centre des Handicapés au Travail de Besançon (l’affaire mobilise du personnel pendant près de huit mois), et équipées de logiciels éducatifs connus des élèves puisque ce sont ceux qu’ils utilisent à l’école. Ainsi, 1 200 ordina- teurs sont distribués à chaque rentrée. En plus, les micros nouvelle génération ont les écrans plats ! “Nous le mettrons sans doute sur ton bureau” annonce Nadine à sa fille qui lui répond d’une mine réjouie : “On va peut-être même pouvoir installer Internet à la maison…” En écoutant ces réactions, Emmanuel Dumont le sait. Il vient de faire un pas de plus vers la réduction de la fractu- re numérique à Besançon où plus de 8 000 familles ont déjà bénéficié de l’opération. Ce soir de novembre, l’adjoint au maire en charge des nouvelles tech- nologies et de la communication ainsi que du quartier Battant, est venu lui- même exposer le principe de “Besan- çon Clic” aux parents. L’élu de 38 ans connaît le sujet sur le bout des doigts. Normal, puisqu’il est à l’origine de ce concept précurseur, innovant, qu’il défend toujours avec enthousiasme, et qui est reconduit (une fois de plus) par la majo- rité. Après quinze ans passés en politique, ce garçon ne change pas. Il est toujours sympa, volubile, avenant, plutôt éner- gique et ne s’offusque pas du tutoie- ment, après tout, la pratique est usuel- le entre les camarades socialistes. Cette attitude un peu rock’n’roll le sert sur

Emmanuel Dumont lors de la réunion de présentation de “Besançon Clic” à l’école de l’Helvétie.

le terrain, mais elle lui joue des tours face à d’autres élus qui estiment en aparté qu’il “manque de crédibilité” et ce, malgré ses résultats. Emmanuel Dumont n’est pas dupe. “Mon enthou- siasme déplaît peut-être. Mais je crois que c’est la personnalité qui dérange plus que la personne” dit-il. Ce proche d’Arnaud Montebourg en est à son troisième mandat à Besançon. Les coups bas éventuels n’affectent pas l’énergie qu’il déploie pour avancer en politique depuis 1994. À l’époque, l’animateur des jeunes socialistes s’était engagé à relayer la campagne de Robert Schwint auprès des jeunes Bisontins, distribuant un peu partout avec ses aco- lytes un autocollant sur lequel était écrit “Pour nous, c’est Bob”. Son inves- tissement au côté du candidat réélu lui a valu sa première place de conseiller municipal délégué à la jeunesse. La communication lui va bien à “Manu”, enseignant et dessinateur de “crobards” à ses heures perdues. Elle lui va com-

me un gant, mais depuis le temps, elle colle un peu trop à la peau de cet adjoint qui se verrait bien enfiler un autre cos- tume. “J’imagine, c’est vrai, des délé- gations qui me conviendraient” confie- t-il sans s’étaler davantage sur ses ambitions. Plusieurs pistes sont pos- sibles pour un homme qui souhaite que Besançon ait une filière universitaire dédiée aux nouvelles technologies, que la ville développe l’industrie nécessai- re à son essor futur, et qu’elle crée toutes les conditions pour accueillir de nou- veaux habitants., En bref, que “Besan- çon change d’échelle. Tout ce que Jean- Louis Fousseret met en place aujourd’hui doit nous permettre d’aller dans cette direction” estime Emmanuel Dumont qui songe à un prochain mandat sans connaître les contours qu’il pourrait prendre, mais il y défendrait des pro- jets. “Pour toucher la lune, il faut viser les étoiles. Sans idéal, il est impossible d’avancer.” T.C.

loups.” L’opération “Besan- çon Clic” vient de faire une heureuse. Ce dispositif dans lequel la municipalité investit chaque année entre 180 000 et 200 000 euros consiste à doter tous les enfants du primaire, sans distinction, (C.E.2, C.M.1, C.M.2) d’un ordinateur. La collectivité achète les machines auprès de grandes entreprises qui renouvellent leur parc informatique. Elles sont remises à niveau dans les

“Sans idéal,

impossible d’avancer.”

Ce qu’ils disent de lui…

“Ce n’est pas un homme de prospective” “E mmanuel Dumont amontré tout d’abord sa capacité à se ranger derrière les hommes qu’il fallait. Il a eu l’astuce de faire la dernière campagne de Robert Schwint en le rajeunissant. C’est aussi je crois le fils spirituel de Robert Lecoq, qui fut directeur dépar- temental de Jeunesse et Sports. Emmanuel Dumont a de l’enthousiasme. Il peut aller plus loin. Il a porté des projets populaires comme Besançon Clic. C’est un élu sympa- thique, mais pour l’instant ce n’est pas un homme de prospective. Il lui restemalgré tout du chemin à faire pour être un leader politique qui a une pensée plus large. Pour com- parer, je dirais qu’il faudrait qu’Édouard Sassard (U.M.P.) ait un peu de la chaleur humaine d’Emmanuel Dumont, et qu’Emmanuel Dumont ait un peu de la pensée syn- thétique et de la hauteur de vue d’Édouard Sassard. Emmanuel Dumont est un hom- me qui vient de loin en politique tout en étant jeune.” FANNY GERDIL,ADJOINTEAUX RELATIONS INTERNATIONALES “Une vraie capacité à fédérer autour de lui” “C e qui caractérise Emmanuel Dumont, c’est son énergie et la passion qu’il a su mettre au service de ses mandats et notamment au service du quartier Bat- tant. La fougue de la jeunesse lui a peut-être porté préjudice. Mais cette énergie lui sert désormais à aller au contact des habitants et ça paie. Je n’ai jamais connu quel- qu’un qui ait une telle capacité à fédérer autour de lui. C’est une personne que j’admire beaucoup car il sait communiquer sa passion et son émotion. Cette pas- sion en énerve certains. Mais il est entier. Par rapport à son mandat précédent, Emmanuel Dumont est quelqu’un qui a mûri. Il fait moins d’interventions au Conseil mais il est beaucoup plus pertinent.” JEAN ROSSELOT, LEADER DE L’OPPOSITION MUNICIPALE

Peinture originale de Nathalie BAS

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