La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

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BATTANT

Trois nouvelles antennes-relais

La mairie demande à Orange de faire machine arrière Le collectif “Robin des Toits” a mis le doigt sur les incohérences du projet d’Orange d’installer trois nouvelles antennes à Besançon dont deux à Battant, un quartier où il n’y a pas de zone blanche.

Le permis de construire est difficilement visible.

L a municipalité vient de demander à Orange de surseoir à l’installation de trois nouvelles antennes microcellulaires à Besançon dont deux dans le quartier Battant, et une rue Lecourbe. Ces équipements doivent permettre de résorber des poches où le réseau de téléphoniemobile est altéré voire inexis- tant. Un argument que réfute un collectif de Battant qui réunit une poignée d’habitants. En septembre,ces riverains ont décidé d’agir ensemble en s’adossant à l’association nationale Robin des Toits qui milite pour la sécu- rité sanitaire dans les technologies sans fils, après avoir décou- vert par hasard que de nouvelles antennes allaient être fixées sur la façade des bâtiments. Un projet dont ils ont voulu démon- trer l’absurdité dans un quartier où “le téléphone portable passe partout.” Pour en attester, le collectif a lancé une pétition auprès des habitants de Battant en leur demandant s’ils rencontraient des difficultés pour communiquer avec leur mobile. Sur les 700 signatures obtenues (sans compter celles reçues par Internet), Robin des Toits affirme que personne n’a évoqué un quelconque problème de réception ou d’émission de son téléphone portable. “Nous n’avons pas d’information sur l’existence de zones blanches. Cette opération n’a donc pas d’utilité” estime le collectif qui s’interroge donc sur la volonté d’Orange dans cette affaire puisque l’offre et le service rendu sont a priori pourvus. Intérêt commer- cial, nécessité d’occuper le terrain face à la concurrence en vue d’accompagner l’évolution des technologies qui appellent de nou- velles puissances, il y a sans doute un peu des deux de la part de l’opérateur qui a agi en catimini dans ce dossier. C’est cette discrétion que lui reproche la Ville. Alertée par le col- lectif qui a déposé un recours gracieux auprès dumaire pour obte- nir l’annulation du projet, la municipalité estime désormais qu’Orange n’a pas respecté la procédure d’information du public préalable à l’installation de ces antennes. L’affichage des permis de construire sort aussi du cadre réglementaire. “Nous avons l’exemple d’un panneau affiché à 4 m de hauteur, sur lequel figu- re le nomdu propriétaire du bâtiment mais jamais celui d’Orange.” Robin des Toits de Battant a dû faire preuve de perspicacité pour découvrir la supercherie. Orange a agi discrètement sans doute pour éviter une vague de contestation compte tenu de l’impopularité de ces antennes- relais. Au-delà de l’aspect réglementaire, le collectif deman- de aussi qu’au nom du principe de précaution, l’opérateur abandonne son projet d’installation puisque ces antennes qui n’ont pas d’utilité apparente se situent dans le périmètre de bâtiments sensibles à commencer par la crèche de Bat- tant. Si Orange s’entête, les riverains sont prêts à déposer un recours au tribunal administratif, si l’opérateur ne se plie pas à la volonté de la ville. T.C. Téléphonie mobile L’Afsset recommande le principe de précaution Cet organisme estime que les radiofréquences peuvent avoir un effet sur la santé. Au nom du principe de précaution, il appelle à la prudence dans l’utilisation des téléphones portables. M i-octobre, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail (Afsset) a rendu un rapport qui met en évidence l’existence d’effets des radiofréquences sur des fonctions cellulaires. Pour établir ce constat, elle s’est appuyée sur une dizaine d’études qu’elle considère comme “incontestables.” Cet organisme indique cependant que “le niveau de preuve n’est pas suffisant pour retenir, en l’état, des effets dommageables pour la santé comme définitivement établis.” Néanmoins, au bénéfice des doutes qui subsistent, l’Afsset recommande de réduire les expositions aux radiofréquences. Les préconisations s’adressent surtout aux utilisateurs de télé- phones portables. Ces appareils sont la première source d’exposition du public. Elle demande “l’affichage intelligible du débit d’absorption spécifique (D.A.S.) qui permettrait de privilégier les téléphones portables les moins exposants.” L’Afsset recommande aussi “de rechercher les quelques points du territoire où les niveaux d’ondes de radiofréquences sont nettement plus élevés que la moyenne, de les cartographier et de proposer une procédure pour rédui- re les niveaux.” Si ce rapport de l’Afsset ne s’aventure pas à apporter des réponses fermes sur le danger des radiofréquences sur la santé, il a au moins le mérite de nous mettre en garde sur leur nocivité possible.

À Battant, le téléphone portable passe partout.

MÉDIAS Un bimensuel Alain Joyandet,

Besançon et la presse Le groupe de presse dirigé par Alain Joyandet a dû se résoudre à fermer L’Hebdo de Besançon pour cause de pertes financières trop lourdes. À 5 mois des régionales, le candidat U.M.P. garderait néanmoins un pied médiatique dans la ville.

L e numéro 243 de L’Hebdo de Besançon est paru le 30 sep- tembre dernier. C’était le der- nier. Le périodique d’informations locales lancé en 2004 par le groupe de presse détenu par Alain Joyandet et sa famille (La Pres- se de Gray, La Presse deVesoul) n’aura pas réussi sa reconversion. Payant jus- qu’en fin d’année dernière, le titre était passé gratuit pour renforcer sa visi- bilité sur la ville. Peine perdue, avec unmarché publicitaire largement insuf- fisant, la formule gratuite de l’hebdomadaire aura fait long feu. Le 4 novembre prochain, un nouveau titre viendra enrichir l’offre rédac-

Malgré la fin de son Hebdo de Besançon, Alain Joyandet ne se retire peut-être pas complètement de la presse bisontine.

tionnelle sur la capitale comtoise. Déclinaison loca- le de l’hebdomadaire dijon- nais “La Gazette de Côte- d’Or”, “La Gazette de Besançon” paraîtra à un rythme bimensuel, il sera diffusé gratuitement éga- lement, “à 40 000 exem- plaires” selon son direc- teur de la publication Thomas Barbier qui pro- met “une vraie liberté de plume.” Malgré l’échec de L’Hebdo

de Besançon, le groupe d’Alain Joyan- det serait toujours impliqué dans ce nouveau projet, malgré le fait que Tho- mas Barbier affirme “être détenteur du capital à 100 %.” Selon nos informa- tions, Alain Joyandet aurait proposé d’entrer à hauteur de 40 %dans le capi- tal de ce futur périodique bisontin, en échange de la place laissée libre et de la reprise de l’Hebdo de Besançon par La Gazette de Côte-d’Or, charge à la société dijonnaise de gérer la liquida- tion du titre bisontin et les licencie-

ments qui vont avec. Dans la balance des négociations, La Gazette de Côte-d’Or se serait enga- gée à imprimer son titre ainsi que le futur bimensuel bisontin à Auxonne, dans l’imprimerie du groupe détenu par la famille Joyandet. Ce dernier point reste à confirmer. Du donnant- donnant en quelque sorte qui permet- trait au secrétaire d’État de rester,mal- gré les apparences, bien présent dans le paysage médiatique bisontin. J.-F.H.

À hauteur de 40 %

dans le capital.

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