La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 104

2 € Novembre 2009 Le troisième mercredi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

JEAN-LOUIS FOUSSERET : “JE NE SUIS NI ISOLÉ, NI MENACÉ”

®

MARLBORO CLASSICS

WINTER 09

BESANÇON CV CHATEAUFARINE

Quartiers : naissance du “Grand Planoise” Parce qu’ils estiment que les nou- veaux conseils consultatifs d’ha- bitants ne sont pas assez réac- tifs, des militants de Planoise viennent de créer l’association du Grand Planoise. p. 8 La vidéosurveillance arrive au centre-ville

MALGRÉ LES MAUVAISES SURPRISES, LE MAIRE CONFIRME LE PROJET DE TRAMWAY SONORAMA : 1 MILLION PAR LES FENÊTRES ? Ils réclament la démission d’Yves-Michel Dahoui Lire l’événement en p. 6 et 7

Un grand débat va s’ouvrir sur l’installation de caméras dans certains points sensibles. p. 15 La nouvelle vie de Johanne Kervella Après un an d’exposition média- tique, la page des Miss est défi- nitivement tournée pour la jeu- ne Bisontine. Elle raconte sa nouvelle vie, ses ambitions, ses projets. Confidences. p. 10

Lire le dossier p. 18 à 21

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - publipresse@wanadoo.fr

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009 2

Indécent Cʼest ce vendredi matin quʼest arrivé lʼavis dʼimposition : 1 065 euros. Oh, à peine 69 euros de plus que lʼan dernier, ne soyons pas bégueules. Cʼest cemême vendredi que Besançon se pare de quelques bizarreries drolatiques qui font juste sourire et retiennent à peine lʼattention. Lʼexplication de lʼavis dumatin éclate enfin au grand jour : cʼest pour payer le joujou de quelques élus vision- naires et éclairés que les impôts locaux ont augmenté cette année ! Raccourci facile, résumé poujadiste, parallèle bas de gamme répondra-t-on. Eh bien non : Sonorama, ce fatras avant-gardiste dont on nʼamême pas envie de saluer lʼaudace tombe bien mal en ces temps où, paral- lèle facile me direz-vous, on se déchire pour boucler les budgets des clubs ago- nisants de la ville et où les associations locales quémandent à lʼeuro près leur budget annuel. Sonorama ou lʼaveuglement dʼune ville qui nʼarrive pas encore à régler ses complexes dʼinfériorité et où lʼon croit toujours quʼen faisant décalé on se démarquera forcément des autres. Mais cʼest faux ! La ville qui a vu naître Victor Hugo et les frères Lumière nʼa jamais eu le bon sens de tirer parti de lʼœuvre gigantesque de ces créateurs universels. Besançon veut faire parler dʼelle et rayonner ?Alors quʼelle dépen- se ce million dʼeuros à inviter de vraies pointures internationales de la musique classique, une Cécilia Bartoli, un Lorin Maazel, et quʼelle sʼappuie sur le socle de son historique festival de musique pour le faire briller au-delà des frontières nationales. Et après tout, pourquoi ne pas organiser, en extérieur, aux quatre coins de la ville, des concerts classiques et donner au festival de musique de sep- tembre lʼappui quʼil nʼa jamais eu ? Si lʼon se targue de faire un festival ouvert à tous et à tous les sons à grands ren- forts demoyens, comment ose-t-on enco- re faire payer les accès à certains spec- tacles ou autres fumeuses expériences sonores sous la bâche dʼune voiture posée à Granvelle ? Ce genre dʼexpérimentation vaut certainement le coup dʼêtre tentée à Miami ou à Singa- pour. Pas à Besançon. Une telle initiati- ve confine à la vraie vision audacieuse non seulement si elle est bien conçue mais quand elle lʼest pour une cible adap- tée. Ce “paysage sonore”, tel quʼil a été posé artificiellement à Besançon, réson- ne comme un indécent signal à tous ceux qui pensaient encore que la culture devait savoir sʼadresser au plus grand nombre. Jean-François Hauser Éditorial

TÉMOIGNAGE

De la télévision au théâtre

Évelyne Leclercq, l’animatrice de l’émission culte Tournez Manège, porte un regard critique sur la télévision. Depuis qu’elle a quitté le petit écran, elle se consacre au théâtre et à l’écriture. “Je ne suis pas dans l’exhibitionnisme”

L a Presse Bisontine : Vous étiez le 11 octobre dans le Haut-Doubs à l’occasion d’une énième foire. Il vous arrive souvent de participer à ce genre de manifestation ? Évelyne Leclercq : J’ai fait ça tout au long de ma car- rière. Animer une foire fait aussi partie de mon métier d’animatrice. Je vais au-devant des gens, je fais en sorte qu’ils soient heureux de rencon-

sur cette émission ? É.L. : Je pense que lorsqu’avec Fabien- ne Égal nous animions Tournez Manège, nous étions plus naturelles. Il y avait un côté plus authentique. Là, on demande aux candidats de poser des questions “sexe”. Il y a tou- jours une séquence “cul”, la ques- tion interdite. Ils sont amenés à se démolir les uns les autres. À notre époque, les candidats faisaient ce qu’ils voulaient. Il n’y avait pas de consigne de la production. Le soir, on offrait aux gagnants une soirée à Paris. C’était leur soirée, sans caméras, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L.P.B. :Avez-vous été sollicitée pour accom- pagner cette nouvelle formule ?

trer quelqu’un qu’ils connaissent bien. Je fais un peu partie de leur famille. Ils m’ont vue à la télévi- sion, entendue à la radio, ils vien- nent voir mes spectacles, lisent mes livres, j’ai beaucoup de respect pour ces gens-là. L.P.B. :Vous restez sans doute à leurs yeux l’animatrice de l’émission Tournez Manè- ge. Est-ce qu’ils vous en parlent ? É.L. : Cela fait quinze ans qu’ils m’en parlent, depuis que l’émission s’est arrêtée. Ils me demandent si je vais revenir à la télévision ou ce que je pense de la nouvelle formule de Tournez Manège présentée par Cauet.

“Faire un livre généreux.”

É.L. : Est-ce que TF1 m’a appelé pour animer Tour- nez Manège ? Non, à moins que Cauet se plante (rires). Dans ce métier, à partir de 40 ans, lors- qu’on est une femme, on est considéré comme trop vieille pour être animatrice. L.P.B. : Le retour de Tournez Manège et du Juste Prix donne quand même l’impression que la télévision fait du neuf avec

du vieux. Le recyclage relève-t-il de la nostalgie ou du manque d’imagination ? É.L. : La première version de Tour- nez Manège était excellente. Je crois en effet qu’actuellement, nous ne sommes plus capables d’inventer. À l’exception de “Panique dans l’oreillette” de Fré- déric Lopez, un bon concept qui n’a pas été importé de l’étranger, le reste est assez pauvre. L.P.B. : Quel contact avez-vous gardé avec Fabienne Égal et les autres après que l’émission se soit arrêtée ? É.L. : Fabienne est mon amie, nous sommes très proches. Ça a tou- jours été plus qu’une relation tra- vail. Ce fut le cas aussi avec Char- ly Oleg et Simone Garnier. L.P.B. : Depuis, vous a-t-on proposé d’animer d’autres émissions ?

Évelyne Leclercq est actuellement en tournée dans toute la France avec la pièce “Le canard à l’orange.”

L.P.B. : Justement, quel regard portez-vous

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É.L. : Jamais ! La télé est un milieu où on peut gar- der les messieurs jusqu’à 80 ans. Mais les filles de 50 ans comme moi, même si nous sommes enco- re bien conservées, nous sommes des vieillardes. Il y a deux poids et trente-six mesures. L.P.B. :Aujourd’hui votre vie, c’est le théâtre. Vous êtes enco- re en tournée avec la pièce “Le canard à l’orange” qui ren- contre un vrai succès. É.L. : J’en suis à ma douzième pièce. J’ai joué avec Michel Galabru, Pierre Palmade, je suis assez fiè- re. Actuellement, je suis en tournée depuis le début de l’année avec cette pièce. Après une pause, nous l’avons reprise en octobre et nous la jouerons jus- qu’à Noël. Cela représente plus de soixante-dix dates. C’est un vrai plaisir d’être sur scène. L.P.B. : Vous avez un projet théâtral avec Raphaël Mezrahi ? É.L. : C’est plus qu’un projet. J’ai passé deux mois avec lui au Théâtre des Variétés avec “Monique est demandée caisse 12.” Nous allons reprendre le spectacle. Je vais jouer avec lui à la Cigale. L.P.B. : Et le cinéma ? É.L. : (rires). Le cinéma, ce n’est pas la même famil- le de spectacle. Dans ce métier, ce n’est pas vous qui décidez, on le fait pour vous. L.P.B. : Et l’écriture ? É.L. : Normalement, j’ai un projet de livre pour le mois d’avril dans lequel je parlerai de ma vie. Ce sera un joli bilan. Les gens que je rencontre me le demandent. L.P.B. : Qu’apprendra-t-on sur Évelyne Leclercq ? É.L. : Rien de croustillant. Je ne suis pas dans l’exhibitionnisme. J’espère simplement faire un livre généreux. Propos recueillis par T.C.

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E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

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Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2009 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.A.G.B., Carvy, Disco Vacances, M.J.C. Palente, Récidev, Théâtre musical, Ville de Besançon.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

Les vêtements Mango

L’actualité bouge, les dossiers évoluent.

habilleront l’ancien Plazza

La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. T.V.A., indigestion pour restaurateurs et consommateurs

E nfin !Après six longues années de friche, lesitede lʼancien cinémaPlazzava retrou- ver la lumière. Cʼest lʼenseigne de vête- ments “Mango” qui doit sʼinstaller dans les 450 m 2 du rez-de-chaussée bien placé à lʼangle de la rue des Granges et de la rue Morand. “Ce n’est pas encore signé préfère préciser Fabienne Bunod de la société Ségé- Les travaux dʼaménagement engagés par la Ségécé devraient être entamés avant la fin de lʼannée. Le permis de construire est dépo- sé, il est purgé de tous les recours. Parallè- lement, Mango effectuerait lʼaménagement intérieur de son futur magasin bisontin qui ne devrait pas néanmoins ouvrir ses portes avant un an. Mango est une marque espa- gnole de vêtements (comme Zara) qui pos- cé, propriétaire des murs. Mais c’est quasiment fait.”

sède désormais plus de 1 300 boutiques dans le monde, réparties dans 92 pays. Mango emploie près de 6 000 personnes sur les cinq continents. La société espagnole a été fondée par Isak et NahmanAndic, deux frères immigrés turcs

qui sont arrivés en Espagne vers lʼâge de 14 ans. Aujourdʼhui, les fondateurs de Mango font partie des plus grosses fortunes dʼEspagne. Mango est à lʼheure actuelle la seconde entre- prise exportatrice du secteur textile espa- gnol.

Stationnement : pas de traitement de faveur pour les professionnels

L a baisse de la T.V.A., suite. Après le ras-le-bol des consommateurs jugeant la baisse de la T.V.A. dans la res- tauration “trop faible” , voici le ras-le-bol des restaurateurs eux- mêmes. “Franchement, que l’État repasse à 19,6 % et nous n’aurons plus de problème” dit un serveur qui œuvre dans un restaurant de la zone commer- ciale de Châteaufarine. “Les clients ne parlent plus que de ça !” Plutôt logique à regarder la dernière étude de l’I.N.S.E.E. qui montre que les prix sont res- tés stables en septembre dans les cafés et restaurants alors qu’ils avaient connu une bais- se de 1,2 % en juillet puis de 0,2 % en août. Nous avons pu vérifier ce ras-le-bol en allant

directement nous installer der- rière une table : lorsque l’on évoque la T.V.A., le restaurateur bat en retraite. Certains ont tout de même joué le jeu : 20 cen- times sur un café ! Mais à quand le café expresso à 1 euro ? Pour se venger, des restaura- teurs tricheraient sur la mar- chandise ou su la quantité. La pizza qui passe de 20 cm de diamètre, à 15 cm, pas sûr qu’un habitué n’y voie que du feu. D’autres professionnels se retran- chent derrière des opérations que les clients ne voient pas : l’augmentation des salaires ou la réfection de la salle. Problè- me : l’addition est toujours aus- si salée et ça, le client ne com- prend pas.

À l’exception des com- merçants qui ont droit à une carte de résident par commerce ce qui leur per- met de stationner pour

1,50 euro par jour, les pro- fessionnels qui travaillent au centre-ville ne bénéficient d’aucun traitement de faveur. Le fait de payer une taxe pro-

fessionnelle n’y change rien. Eux sont soumis au plein tarif : 1 euro de l’heure dans les parkings municipaux. “Si je paie 10 euros par jour de sta- tionnement, ça fait un sérieux budget à la fin du mois. Et l’abonnement est assez cher. Il me reste encore l’option de ne plus manger pour pouvoir payer le parking” exagère volon- tairement une employée de bureau qui vient chaque jour de Vesoul pour travailler au centre de Besançon. La solu- tion la plus économique qu’elle ait trouvée est de garer sa voi- ture sur le parking gratuit de Battant. Lorsque celui-ci est fermé pour cause de manifes- tation, elle se replie sur le par- king relais de Témis. “Là, il faut jongler avec les horaires et le bus n’est pas gratuit.” En modifiant sa politique de stationnement, la Ville a retiré le droit aux professionnels

d’obtenir une carte de résident comme les commerçants. L’objectif est d’éviter que toutes les places de parking soient occupées par ceux qui tra- vaillent à Besançon au risque de nuire à l’activité commer- ciale. “Il y a 16 000 emplois au centre-ville pour deux à trois fois moins de places. Il faut essayer de réglementer cela en essayant de prendre en comp- te les contraintes de chacun” explique la municipalité. La zone payante de Chamars permet de stationner à la jour- née pour un montant maximum de 5 euros. Les artisans qui ont un chantier au centre-ville peu- vent également stationner sur une place réglementée pour 4 euros par jour. Les employés de la ville n’ont pas non plus de places réservées, en revanche le comité des œuvres social participe aux frais de sta- tionnement. L

DÉPLACEMENTS La Citadelle interdite Dossier “stationnement” : en attendant le tramway Stop à la voiture-ventouse ! C’est le principal message que tentera de faire passer la ville de Besançon cette année. Plusieurs zones pour l’instant gratuites vont passer payantes. Dont une partie du grand Chamars. Et dès ces vacances, l’accès à la Citadelle sera proscrit auxvoitures.

Q uandonabordel’épineuxsujet du stationnement à Besan- çon,onrisqueimmédiatement de tomber dans une guerre des chiffres. Desoncôté,lamairiemar- tèle ce chiffre de 8 000 places de parking disponibles au centre-vil- le dont 43 % sont gratuites. Pro- blème : dans ce pourcentage qui

mais il faut offrir aux visiteurs la possibilité de le faire. Et donc fai- relachasseauxvoitures-ventouses des résidents ou des travailleurs qui“squattent”dumatinausoirles places gratuites, Chamars en pre- mier. “Sur 1 000 à 1 200 places à Chamars, 125 seulement connais- sent des rotations dans la journée. I l d P p c

paraîtflatteursontégalementcomp- tabilisées les places privées et les garages des particuliers ! Dès lors, les arguments de la ville peuvent ne pas paraître à premiè- re vue recevables par toutle mon- de. Pourtant, selon les élus muni- cipaux, il y aurait bien assez de possibilitéspoursegareraucentre

ÉCONOMIE

LaPresseBisontinen°102-Septembre2009

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RESTAURATION LabaissedelaT.V.A.,unleurre? T.V.A. à 5,5 : ça ne prend pas… La baisse des prix concerne environ un restaurant

p v ( m j v t r e a m c d À

Lesprix auraient baissé dansun restaurant surdeux seulement.

200 places du parking Chamars pourraient passer payantes

sur deux.À Besançon,certains restaurateurs semblent avoir d’autres préoccupations…

P lacedelaRévolutionàBesan- çon.D’uncôté,uneenseigne franchiséequivientdebais- sersonplatdepâtesàempor- terde5eurosà4,20euros.De l’autre,lapizzeria“ChezPaolo”ditqu’elle abaissésestarifssurlespizzasau mêmetitrequeCléliaUrban,gérante d’unrestauranttoujoursplacedela Révolution,quiafaitdiminuerleprix dumenudujour: “Jesuispasséede 13,50eurosà10,60euros” confie-t-elle. Seloncettedernière,cesontleshabi- tuésquivoientlesbaissesetpasles gensdepassagequineregardentpas tellementlesdifférencesdeprix. “Je peuxdireleprixdemoncafé:ilestde 1,30euroetdebonnequalité.En7ans, j’aiaugmentéde5centimes.Jecrois qu’onnousendemandebeaucoupAllez

la rue Bersot note une baisse de l’attractivitéducentre-ville.Bref,pas sifaciled’êtrerestaurateur.Etencore moinsconsommateur. E.Ch.

sontaussià5,5%,s’ilsembauchent…” Selonuneenquêtemenéeauprèsde 3750professionnels,opéréeparlaDirec- tiondesfraudesD.G.C.C.R.F.,seule- mentunrestaurantsurdeuxaappli- quélabaissedelaT.V.A.surseptfamilles deproduits.Faceaucoûtdelamesure (3milliardsd’euros),onestendroitde seposerdesquestions. “Ilfautquela machinesemetteenrouteetnepasjouer lesPère-Fouettardtoutdesuite.Lesprix vontbaisser” déclarelesyndicatdes professionnelsdelarestauration(Syn- horcat)représentéparJean-PierreChe- dal. Faceàcettejungledesprix,difficiletou- tefoisdes’yretrouver.Certainsres- taurateursontdécidédefaireunavant etunaprèsT.V.A.Commepourauthen- tifierleurbonnefoienlementionnant

Jenepeuxpasremplacerunefenêtre carmonbâtimentestclassémaisen contrepartie,onvoitcegenredescène. Jesuisénervée” lâcheCléliaUrban,res- tauratrice.Enfin,unrestaurateurde

Ceciétant,lespréoccupationsdesres- taurateursàBesançonsemblentautres: “Regardezmaterrasse,ellen’estmême pasdevantmonrestaurant.Lavillea faitunebelleplaceici(N.D.L.R.:place delaRévolution)maisafaitn’importe quoidansl’attributiondesplacesdeter- rasse.Jenepeuxmêmepasmefaire livrerdelamarchandise.Jepayetout demêmeprèsde1000eurosparanpour 38m 2 ” regretteunrestaurateurquipré- fèregarderl’anonymat. “ Ç aengendre degravestensions” dit-il. D’autresrestaurateursnonloindes quaisbordantleDoubsseplaignenteux delafréquentation: “IlyalesS.D.F. quiviennenturinerprèsdemadevan-

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PUBLI-INFORMATON MICRO-MEGA achetée par un industriel dentaire allemand • Le Dr Martin Rickert propriétaire de SycoTec en Allemagne acquiert l’entreprise familiale de Besançon. • Les sociétés de Leutkirch (Allgäu : Allemagne) et de Besançon conservent chacune leur autonomie et leur site.

E n 2006, le Dr Martin Rickert a repris la Société issue du Groupe Kavo (Biberach : Allemagne) SycoTec Gmbh, spécialisée dans les applications dentaires des transmissions électriques et située à Leutkirch (Allgäu / Allemagne). A présent, cet expert du dentaire étend son cœur de métier grâce à l’acquisition de Micro-Mega, société de tradition française. SycoTec et Micro-Mega offriront ensemble plus d’attrait pour leurs clients de l’industrie et du commerce dentaire. A propos de SycoTec : La société High-Tech SycoTec, dont le siège est à Leutkirch / Allgäu est issue depuis 2005 de la société EWLdu groupe KaVo. Les 350 salariés développent et fabriquent, depuis plus de 50 ans, sur le même site, des moteurs et systèmes d'entraînement pour applications industrielles et médicales. Les activités de cette sociétéfamilialeserépartissenten3domaines:Medicalequipment (des moteurs et systèmes d'entraînement pour les techniques dentaires et médicales), Drive systems (équipements demoteurs électriques pour applications industrielles) et Components (fabrication de sous-ensembles complexes et pièces détachées). Pour plus d'informations : www.sycotec.eu.

Leutkirch, le 02 octobre 2009 : “Je suis extrêmement heureux de cet aboutissement”. C’est avec ces mots que le Dr Martin Rickert, Gérant de SycoTec à Leutkirch (Allgäu) et désormais principal actionnaire de Micro-Mega, commentait l’heureuse reprise de la société de tradition française d’environ 200 salariés. Selon le Dr Rickert, l’entreprise familiale basée à Besançon (Doubs) et SycoTec offrent une synergie parfaite. “Il n’existe pas d’interférences d’activité. Nous nous complétons à merveille” A propos de Micro-Mega : En 1907 Micro-Mega a fabriqué son premier tire-nerf et jusqu'à aujourd'hui, jouit d'une bonne réputation internationale en tant que spécialiste d'instruments dentaires. La famille du fondateur a cherché un repreneur industriel bien introduit dans le milieu dentaire et porteur dʼun projet stratégique industriel et commercial dans lequel Micro-Mega a sa place, le maintien du site à Besançon étant primordial pour la famille du fondateur. Micro-Mega a plus de 200 salariés à son siège de Besançon. Pour plus d'informations : www.micro-mega.com

Pour le Dr Martin Rickert, l’acquisition de Micro-Mega entre dans une stratégie de développement pour les deux sociétés, qui doit se traduire par une stabilisation du personnel autour de 200 emplois à Besançon. “Les deux entreprises ne sont naturellement pas épargnées par la crise économique” dit le Dr Rickert qui renvoie aux évolutions industrielles auxquelles on ne peut pas se soustraire en tant que fournisseur. Selon lui, il est important de maîtriser les coûts de fonctionnement tout en se positionnant à moyen terme sur son marché. “Mon objectif est de placer les deux sociétés sur des bases plus amples, ce qui en temps de crise assure une meilleure stabilité.” MICRO MEGA 5 et 12 , rue du Tunnel

Micro-Mega est essentiellement connue comme spécialiste des instruments à canaux dentaires, alors que SycoTec s’est imposé comme fabricant de moteurs électriques dentaires. En plus de leur complémentarité de produits, les deux sociétés sont culturellement compatibles : toutes deux sont ancrées dans la tradition des entreprises familiales. “Ne serait-ce que pour nos employés, nous nous devons de réussir” dit le Dr Martin Rickert. La famille du fondateur qui détenait Micro-Mega jusqu’à présent se déclare satisfaite du rachat par le Dr Rickert. « Au travers du partenariat avec SycoTec, nous avons trouvé un avenir prometteur qui ouvre beaucoup de perspectives àMicro-Mega » a déclaréMadame Jacqueline Baudoin-Garnier, représentante des cédants. Le prix de la transaction n’a pas été révélé, comme c’est habituellement le cas.

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L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009 SONORAMA LE GRAND DÉLIRE La première édition de Sonorama n’a pas été convaincante. Les reproches fusent de toute part et s’adressent en bloc à la municipalité et aux quatre directeurs artistiques qui n’ont fait finalement que se plier aux exigences du cahier des charges fixé par leur donneur d’ordres. Malheureusement, on retiendra de ce festival de créations les excès dans la présentation d’œuvres contemporaines dont le public peinait à comprendre le sens, le manque de cohérence et de lien dans la programmation, et ce ne fut pas le rendez-vous festif qu’on nous promettait. Les Bisontins ont des raisons d’être déçus. Les concepteurs des défuntes Musiques de Rues réclament même la démission de l’adjoint à la culture Yves-Michel Dahoui. Une vraie déception Le festival qui a fait “pschitt” HUMEUR 6

S onorama 2009 se voulait “une sorte de palette chromatique du sensible.” C’était écrit en toutes lettres sur la page de garde du programme. Quelques lignes plus loin, il était annoncé “quatre univers singuliers qui se frottent, s’entre- choquent et se croisent.” Curieux de tous poils, de tout âge, de Besançon, de l’Agglo ou de beaucoup plus loin, nous avions donc quatre jours pour trouver le sens de l’énigmatique formule et vérifier sur le terrain ce mélan- ge des genres promis par les organisateurs et ceux qui les avaient choisis. Quatre jours plus tard, force est de constater que Sonorama 09 n’a pas fait le bruit escompté, que l’interaction entre les arts n’a pas eu lieu et que l’événement est loin d’avoir séduit dans les grandes largeurs. 40 000 personnes selon les organisateurs, un comptage digne d’une intersyndicale emportée dans son élan. Et selon la police ? Sur ce coup-là, elle ne dit rien. Faute de clients, “Autoradiohotel”, hôtel éphémère composé de neuf voitures est devenu gratuit la seconde nuit (contre 30 euros ini- Ce festival a laissé perplexe plus d’un spectateur venu se distraire au centre-ville de Besançon. Réflexion autour d’un beau gâchis.

Le public est resté perplexe. Ici, séance de massages sonores à l’église.

tialement prévus) sans toutefois convaincre. Et la place de la Révo- lution n’a été noire de monde que le dimanche soir, lors du final. Trop tard. Quand le public est venu, il est souvent resté perplexe, dubitatif devant ce qu’on lui donnait à voir ou à entendre. Nombre de fes- tivaliers ont erré comme des âmes en peine place Granvelle, pour- tant “cœur du festival” sur le papier, se rabattant finalement sur une gaufre ou une crêpe, histoire de ne pas être venu pour rien. Pourtant, individuellement, les quatre directeurs artistiques ont respecté le cahier des charges : chacun dans sa spécialité a fait

RÉACTION Extrait d’une lettre ouverte “M. Dahoui, pourquoi vous devez maintenant démissionner”

université Diderot de Dijon qui don- nait un taux de satisfaction de lʼordre de 90%. Lʼavez-vous lu seulement ? Vous nʼétiez même pas à son ren- du en juin 2008 ! Nous vous met- tons au défi de nous trouver un nombre significatif de personnes satisfaites de Sonorama.” La lettre indique plus loin : “ Vous avez, en affichant crânement votre posture dʼélu qui prend-des-risques- et-qui-saura-prendre-ses- responsabilités, maintenant perdu toute crédibilité. Non seulement pour ce festival, mais aussi pour lʼen- semble de la politique culturelle que vous entendez mener. Quoi que vous fassiez, vous serez lʼhomme du “bilan mitigé”, le tueur de “Musiques de Rues”. La meilleure preuve est la querelle sur le coût de Sonorama. Lʼappel dʼoffres se situait à 0,75 million dʼeuros, vous avez

parlé dʼ1 million dʼeuros, le chiffre dʼ1,2 million dʼeuros sʼest imposé et maintenant, on parle dʼ1,3 mil- lion. Quʼest-ce que cʼest que cette histoire ?Deux foismoins dʼartistes, et un budget qui grimpe, qui grim- pe…Il est vrai que quatre directeurs artistiques de renom… Ainsi, quoi que vous fassiez, vous êtes en train de vous mélanger les crayons et créer le doute. Dès lors, vous êtes devenu un sus- pect, et quelle que soit votre sincé- rité, votre foi et votre engagement en la démocratisation de lʼart contem- porain comme du spectacle vivant, vous avez perdu lʼautoritédʼun adjoint au maire en charge du projet cul- turel de Besançon. Ce qui veut dire que vous nʼêtes plus en position de force pour les arbitrages budgé- taires et que toute décision même pertinente que vous prendrez vous

sera à présent contestée.” Et de conclure : “Réglons aussi une ambiguïté : nous souhaitons àSono- rama la pérennisation que nous nʼavons pas eue et qui nous semble nécessaire au développement cul- turel de cette ville.” Mais pour cela, Pascal Esseau et François-Xavier Ruan invitent Yves-Michel Dahoui à quitter “la scène de la culture” pour laisser “ à quelquʼun dʼautre le soin de “reprendre” Sonorama et par là même relancer le développement culturel de Besançon. Et cʼest par- ce que nous aimons Besançon et ses habitants, dont nous avons été citoyens, quʼil nous semble impor- tant de vous demander de laisser la place à plus averti.” La lettre est publiée sur www.musiquesderues.com

Pascal Esseau et François-Xavier Ruan, les deux directeurs de feu le festival Musiques de Rues, estiment dans une lettre ouverte qu’Yves-Michel Dahoui n’est plus crédible.

budgétaires, ni pour porter la secon- de édition de Sonorama” juge Pas- cal Esseau. Ces deux acteurs culturels qui ont suivi avec attention la première édi- tion de Sonorama, rappellent dans leur courrier que “malgré quelques réussites (la Friche, par exemple, mais quelle originalité ?) qui ne sau- vent pas le reste, le chiffre de 40 000 personnes nʼest que la moitié de lʼaffluence estimée pour la premiè- re de Musiques de Rues (…). En 2007, la Ville a commandé une étu- de des publics à la très sérieuse

P armi les réactions à Sonora- ma, il y a celle plus retentis- sante de Pascal Esseau et de François-Xavier Ruan. Les deux directeurs deMusiques de Rues, le festival populaire qui a dû sʼeffacer prématurément après la troisième édition pour que puisse émerger un paysage sonore placé sous le signe

de lʼart contemporain, se fendent dʼune lettre ouverte adressée direc- tement à lʼadjoint à la culture Yves- Michel Dahoui. Ils demandent à lʼélu de démissionner. “Nous ne réglons pas nos comptes. Il faut que Besan- çon se dote dʼune politique cultu- relle. MaisYves-Michel Dahoui nʼest plus crédible ni pour les arbitrages

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COMMENTAIRE

Bilan mitigé

“J’aurais pu faire une fête de la merguez !”

Pour ce qui est de l’exigence artistique, la feuille de route a été remplie à l’excès. Mais le côté festif et populaire tant attendu du festival a été inexistant. Yves-Michel Dahoui s’explique.

L e pari de Sonorama est de “réussir l’exigence artis- tique et l’événement popu- laire” estimeYves-Michel Dahoui. Pour l’adjoint à la cul- ture, c’est l’heure du débriefing et d’une nécessaire “remise en cause” à la suite de la première édition de cet événement cultu- rel qui n’a tenu qu’à moitié son pari. “Il y a des déceptions, des échecs et des réussites” admet l’élu. L’exigence artistique de Sonorama était indéniable. Elle était même souvent excessive, confrontant le visiteur à des concepts d’art contemporain sta- tiques qui échappaient à sa com- préhension. À l’inverse, l’évé- nement populaire et festif attendu n’a pas eu lieu à l’ex- ception de quelques rendez-vous marquants comme le spectacle de Pierre Giner place de la Révo- lution, les concerts de la Friche Culturelle au Prés-de-Vaux, et ceux de CitronVert dans la cour duMusée duTemps ainsi que la parade finale du dimanche de Xarxa Teatre - Generik Vapeur. Seuls ces spectacles du soir sont parvenus à rassembler le public (40 000 personnes selon lamuni- cipalité sur les quatre jours.) La ligne artistiquemusicale s’adres- sait surtout aux jeunes, et aux amateurs de culture électronique. Mais pour les familles qui vou- laient voir à quoi ressemblait

Sonorama en journée, rien. À part quelques installations étranges comme au parc Gran- velle transformé en parking pour les besoins “d’autoradio-hôtel”. Ces voitures couvertes de bâches grises, dans lesquelles on pou- vait passer la nuit, ont laissé pantois plus d’un visiteur qui s’attendait à trouver des ani- mations musicales dans un des lieux les plus conviviaux de la ville. “Sonorama, c’est beaucoup d’argent investi (1 million d’eu- ros dont 750 000 de laVille) pour un service rendu qui est moyen. Il faut repenser les choses. La cul- ture, ce n’est pas l’aventure” esti- me Jean Rosselot, leader de l’op- position municipale. Tout n’est pas à jeter dans cet- te première édition, heureuse- ment d’ailleurs, mais des amé- liorations sont à prévoir. Yves-Michel Dahoui en est convaincu. Ouvert à la critique, il est disposé à reconnaître les défauts de Sonorama. “Nous devons peser les plus et les moins. Un événement comme celui-ci se construit aussi par l’échec. Il faut être capable de l’analyser. Le pre- mier point négatif est la com- munication. Il y a eu un défaut d’information sur les lieux, les heures, et les modalités d’accès au spectacle.” L’excellente trou- pe Télé-Choc’ qui avait installé ses studios place Pasteur, a témoi-

“Ce qu’il faut juger, c’est le potentiel de ce festival.”

tives. Ce qui ne changera pas, selon l’élu, est l’exigence artis- tique de ce rendez-vous. “Ce qu’il faut juger, c’est le potentiel de ce festival. Il existe contrairement à Musiques de rues qui avait un côté festif plus riche, mais dont le contenu artistique ne lui per- mettait pas d’évoluer. Aucun fes- tival ne fonctionne du premier coup. L’image d’une ville passe par l’ambition culturelle. Je suis adjoint à la culture et pas celui de la convivialité. J’aurais pu faire une fête de la merguez qui aurait sans doute été très popu- laire. Mais qu’en aurait-il été de l’exigence culturelle ?” Pour la fête de la merguez, il ne man- quait que le chapiteau place Pas- teur où il y avait déjà les bra- seros … T.C.

gné malgré elle de ce manque de communication. Le vendre- di, ses comédiens-reporters ont demandé en substance à des Bisontins pris au hasard ce qu’évoquait pour eux Sonora- ma. La plupart s’interrogeaient sur le principe et le contenu. “L’espace public n’a pas été inves- ti si ce n’est par quelques spec- tacles poursuit l’adjoint à la cul- ture. Il faut être capable de se remettre en cause. Les direc- teurs artistiques ont la lucidité de le faire. Je fais aussi confian- ce aux Bisontins pour s’appro- prier cet événement.” L’année prochaine, les installa- tions statiques comme les voi- tures de Granvelle disparaîtront des lieux de passage - et sou- haitons-le de Sonorama pour ce qui est de celles-ci. Les efforts porteront sur les animations fes-

Dur dur de s’y retrouver...

Seuls les spectacles du soir ont eu du succès (photo Carvy).

venir les “pointures” qu’il avait déjà dans son carnet d’adresses. Mais on ne peut s’empêcher de penser que Troisième Pôle (nom du quatuor) a loupé la marche. Par manque de connaissance de la ville ? Par élitisme ? Par manque de travail d’équipe ? Les mercenaires ont frappé mais peut-on leur en vouloir quand la ville elle-même leur apporte sur un plateau d’argent une si bel- le occasion de le faire en jetant son dévolu sur quatre noms et un dossier vide ? La notoriété justifiée et acquise ailleurs ne fait pas tout et l’addition de talents n’est pas l’assurance d’une réus- site. La preuve est faite. Le grand vainqueur de cette première édi- tion (et le seul) est Vincent Carry et ses nuits de la friche (de 22h30 à 5 heures). Elles ont fait salle comble mais l’entrée était payante. Mais est-ce vraiment cela un grand festival pour tous et quatre jours de fête dans toute la ville ? On nous annonçait de la conti- nuité avec un événement plus grand, plus beau, plus fort. Nous n’avons rien eu de tout cela. Dommage pour nous. A.B.

COMMENTAIRE Jean-Marie Songy “Peut-être que nous

nous sommes éparpillés” Avec Vincent Carry, Jérôme Delormas et Philippe Franck, Jean-Marie Songy est un des quatre directeurs artistiques qui interviennent sur Sonorama. Pour lui, le cahier des charges a été rempli.

L a Presse Bisontine : Sonorama fait l’objet de nombreuses critiques notamment sur la programmation qualifiée parfois de trop pointue. Pour une première édition, n’êtes- vous pas allés trop loin dans l’art contemporain ? Jean-Marie Songy : Sonorama est une formi- dable expérience. Je rappelle que nous avons annoncé qu’il s’agissait d’un festival de créa- tion. Autoradiohotel, place Granvelle, est une œuvre qui n’avait jamais été présen- tée, qu’elle soit réussie ou ratée. Nous avons rempli notre cahier des charges. Nous sommes allés au bout de la proposition qui a été contractualisée avec la ville. Je pré- fère la critique vive plutôt que l’ignorance ou le désintéressement à l’œuvre publique. Pendant Sonorama, j’ai discuté avec beau- coup de gens qui étaient dans le rejet immé-

diat. Je n’y suis pas insensible. Nous sommes un objet public, les gens jouent au football avec, je ne me laisserais pas abattre par trop de retours négatifs. Nous ne fermons nos oreilles, mais nous allons construire Sonorama en tenant compte de ces retours. L.P.B. : Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? J.-M.S. : La question est posée sur le ryth- me général de la manifestation lié à la dis- ponibilité du public. En journée, nous avions misé sur le fait que le public fasse la démarche de visiter les installations et que le soir soit un événement populaire. Je pense que nous avons été faibles le samedi et le dimanche après-midi sur les rassemblements artis- tiques. Nous n’avons probablement pas assez occupé le terrain sur des créneaux

horaires où la population entre dans l’es- pace public en pensant qu’il s’y passe quelque chose. L.P.B. : Quel avenir a Sonorama ? J.-M.S. : Nous sommes très excités à l’idée de faire cette manifestation. C’est un chan- tier d’expérience et d’expérimentation. C’est une formule atypique qui est de donner une manifestation d’envergure nationale et inter- nationale. Peut-être que pour cette pre- mière édition nous avons été trop généreux dans la programmation et que nous nous sommes éparpillés. Désormais, nous allons nous tourner vers quelque chose de plus festif. Propos recueillis par T.C.

Le parc Granvelle transformé en parking pour une performance artistique.

BESANÇON

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EN BREF

QUARTIERS

Les conseils consultatifs d’habitants en question Le “Grand Planoise” est né

Busy Marché de Noël à Busy les 5 et les

6 décembre prochains. 35 exposants environ présenteront déco bois, céramiques, sculptures et mosaïques, textiles et vannerie… mais aussi vins, miel et confiseries. Et soupe offerte autour du chaudron. Le samedi, soirée cabaret dans la salle des fêtes avec un répertoire de chanson française pour accompagner le repas. Renseignements au 03 81 57 27 32. alternatif de l’art et de la création qui se tient place Pasteur à Besançon (10 heures- 19 heures) vendredi 23 octobre. Peinture, accessoires de mode, photographie, sculpture, bijoux, textile, céramique… 26 artistes et créateurs bisontins sont présents. Biennale La 4 ème biennale des arts plastiques de Franche-Comté a lieu à Micropolis du 23 au 25 octobre. À voir notamment l’œuvre de la Bisontine Maud Riffay, “Comme médusé”, une interprétation saisissante et contemporaine du célèbre Radeau de la Méduse. Micro-crédit L’Adie, premier opérateur de microcrédit en France, recherche des bénévoles pour accompagner les micro-entrepreneurs dans la région de Besançon. Renseignements : Sébastien Morel au 06 76 72 06 06. Zone Art Zone Art est le premier marché

Les membres fondateurs de ce

nouveau collectif

comptent bien faire avancer les choses à un rythme plus soutenu.

Parce qu’ils estiment que les nouveaux Conseils consultatifs d’habitants mis en place par la Ville ne sont toujours pas efficaces, des habitants de Planoise lancent le club “Le Grand Planoise”. Pour que les problèmes aboutissent plus rapidement à des solutions.

sous-entend Rolande Bellonet. “Les C.C.H. ont créé une rupture dans la pra- tique de la démocratie de proximité, mais cela ne va pas dans le bon sens” insiste Jean-Claude Moreau, ancien membre du conseil de quartier. À peine créé, le club “le Grand Planoi- se” a déjà de nombreux dossiers sur la

que nous discutions des problèmes au cours de réunions que nous organise- rons une voire deux fois par mois” ajou- te-t-il, lui qui fait pourtant toujours partie des nouveaux C.C.H. Tous sont d’accord pour traiter les C.C.H. de “structures fantômes” tant ces conseils mettraient du temps à traiter des vrais dossiers planoisiens. Selon Jacques Bar- bier, autre Planoisien à l’initiative du club, “en mettant tout ce temps à lan- cer les C.C.H., la Ville a voulu étouffer la dynamique qui a été créée par les anciens conseils de quartier. Il faut aller droit au but sur les vrais problèmes de Planoise.” Jacques Vuillemin, autre membre du club, enchérit : “Pour moi, les C.C.H., c’est un recul par rapport à ce qui existait avant. En réalité, les habi- tants ne sont pas impliqués” avance-t- il. “C’est un échec, mais pas forcément pour la ville, ça les arrange peut-être”

table : le contournement, le tramway, la place Cas- sin… Les membres de ce nouveau collectif comp- tent bien travailler en pro- fondeur tous ces sujets et surtout travailler avec les services de la ville pour les faire avancer. “Nous ne voulons pas concur- rencer ce qui existe, mais aller de l’avant” arguent- ils en chœur. J.-F.H.

“Pour moi, les C.C.H., c’est un recul.”

A h la démocratie participative, ce grand dessein, fer de lance de toutes les municipalités dites évoluées ! Mais des beaux discours à la réalité, le chemin est parfois long. Impa- tients, un collectif d’habitants du quar- tier de Planoise a décidé de ne pas attendre que les nouveaux Conseils consultatifs d’habitants (C.C.H.) se met- tent réellement en route pour créer ce qu’il faut bien appeler un collectif paral-

lèle, “le club du Grand Planoise”. Le principe n’est pas de court-circuiter les C.C.H. mais plutôt de “poursuivre l’action qui avait été engagée au sein des anciens conseils de quartier” se défend Jean-Noël Fleury, un des fon- dateurs de ce tout nouveau “club”. “Notre démarche est de trouver des correspon- dants dans tous les secteurs de Planoi- se, de Châteaufarine, des Hauts-de-Cha- zal, qu’ils récupèrent l’information et

RETOUR EN ARRIÈRE 15 ans de procédure Les grands dossiers du Grand Planoise

- Le parcurbainet la Polyclinique. Les membres du Grand Planoise réclament “une nouvelle desser- te filant en pied de colline, puis longeant le parc et débouchant sur la route d’Avanne.” Les nou- veaux lotissements en cours et les parkings engorgés de la Poly- clinique augmentent lʼinsécurité des lieux. - Le contournement. Selon eux, il faut dʼabord terminer le contournement de Besançon, et notamment lʼépineuse question du passage de Micropolis, avant dʼengager des sommes exorbi- tantes sur un tramway. “Finissons ce que nous avons commencé avant de commencer ce que nous ne pourrons peut-être pas finir”

disent-ils. - Le centre Mandela.

marche arrière par les autorités. Problème : dans la seule la rue Dürer, trois marches arrières sont indispensables dans cette impas- se qui interdit toute zone de retour- nement possible. - Marché. Les membres du club revendi- quent la création dʼun grand mar- ché unique sur la future place qui se situera, après la fin des tra- vaux, entre Mandela et la place Cassin, précisément entre la rue de Cologne et le boulevard Allen- de. - La place Cassin. Les membres de ce nouveau col- lectif déplorent lʼétat de la galerie marchande du centre Cassin. Ils

revendiquent aussi lʼidée de “rapa- trier la Poste, le Point Public et le poste de police place Cassin” pour redonner aux habitants un meilleur sentiment de sécurité. Cette pla- ce, estiment lesmembres duGrand Planoise, doit être caractérisée par “une diversité commerciale cosmopolite et non communau- taire.” Ils pensent aussi que la créa- tion de commerces au pied des futurs immeubles qui se construi- ront le long du futur mail (entre Mandela et Allende) nʼest pas une bonne idée. “Avec cette idée et la proximité du futur centre com- mercial d’Avanne, comment vou- lez-vous inciter les commerçants à s’installer à Cassin ?” se deman- dent-ils ?

Le Grand Planoise estime que le centre Mandela “n’est pas le pôle de rencontre à la hauteur du Grand Besançon promis par les élus. Depuis un an, les jours d’ouverture et les plages horaires dépendent plus de l’Éducation Nationale que des besoins de convivialité des Bisontins et des habitants des vil- lages environnants.” - Le ramassage des ordures. Grave problème selon le Grand Planoise : les impasses qui pul- lulent dans la plupart des secteurs de Planoise. Les nouveaux camions de collecte, qui mesurent 11 m de long, sont interdits de

L’attractivité de la place Cassin, un des nombreux dossiers que souhaitent traiter les membres de ce nouveau club.

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BESANÇON

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DÉBAT

Une question d’honnêteté ?

Faut-il filmer le conseil municipal ?

Le coup prémédité du MoDem Philippe Gonon au dernier conseil municipal de Besançon a fait mouche. Le maire a piqué une colère noire. Il n’a pas accepté d’avoir été filmé “à l’insu de son plein gré”.

re. “Si juridiquement on ne peut peut-être rien faire contre M. Gonon, sur le plan de l’honnêteté, ce n’est pas accep- table” dit-on dans l’entourage du maire. Mais le principal intéressé n’en démord pas et assume pleine- ment : “C’était prémédité, bien sûr. Si j’ai fait cela, c’est pour montrer qu’avec peu de moyens (mon I-Phone me coûte 50 euros par mois), on peut donner accès à la démocratie au plus grand nombre. Dans le cas présent, je voulais prendre l’adjoint Patrick Bontemps en flagrant délit de mauvaise foi. Il y a tant de sujets capitaux pour les habitants de cette ville, le tramway, le bud-

get, le sport… Qu’on ne me dise pas que la ville n’a pas les moyens en interne de mettre en place un petit système qui soit efficace !” ajoute M. Gonon dont la petite vidéo (la qualité de l’image res- te médiocre) a été visionnée plus de 2 000 fois sur Internet. Le conseiller MoDem affirme que depuis un an, son groupe et l’U.M.P. ont réclamé plusieurs fois la transmission vidéo des conseils. Philippe Gonon dénon- ce aussi l’hypocrisie du maire qui “a décidé il y a un an, sans rien demander à personne, d’enregistrer les débats sur un support audio. Je pense que Jean- Louis Fousseret veut contrôler à 100 % la communication de

D ijon le fait, le Conseil général du Doubs le fait, le Conseil régional et de grandes villes françaises aussi, alors pourquoi pas Besan- çon ? Parce qu’à en croire le mai- re, “c’est une solution trop coû- teuse pour le nombre de connexions à prévoir. Nous vou- lons avoir tous les éléments en

main avant de décider. Le dos- sier va faire son chemin” assu- re-t-on néanmoins à la mairie. À l’issue du conseil municipal du 28 septembre dernier, Jean- Louis Fousseret a menacé d’un procès le conseiller municipal Philippe Gonon qui avait filmé son intervention avec un I-Pho- ne. Inadmissible selon le mai-

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Philippe Gonon persiste et signe : “S’il faut le refaire, je le referai.”

c’est peut-être aussi que la piètre qualité de certains débats et de certaines interventions ne don- neraient pas une image flat- teuse de la démocratie locale… J.-F.H.

la ville. La démocratie, elle est dans le débat. S’il refuse, alors autant ne pas faire de conseils !” ajoute l’élu qui promet que “si ça en vaut la peine, je le referai.” Si Jean-Louis Fousseret paraît si hésitant à ouvrir les portes du conseil à tous les internautes,

Besançon et les autres D e plus en plus de villes ont recours à la vidéo-transmis-

régional de Franche-Comté retransmettent également leurs sessions publiques. Depuis mars 2005 au Conseil général. “On a commencé à 200 visites uniques par session, on est aujourd’hui à 900. Ensuite, les archives des sessions sont consul- tées environ 2 000 fois par mois.” Coût de la prestation au Dépar- tement : 2 000 euros par ses- sion, grâce à un matériel plus léger (caméras automatiques). À la Région, les sessions sont également filmées depuis trois ans grâce à un discret dispositif de caméras sphériques. La dif- fusion est gérée en direct par la régie de lʼinstitution. Le Conseil régional estime à “environ 400” le nombre de connexions par assemblée plénière.

sion des conseils municipaux. Cʼest notamment le cas de Dijon depuis presque quatre ans. Et la voisine bourguignonne y a mis les moyens : un prestataire exté- rieur installe trois caméras fixes dans la salle du conseil, un réa- lisateur est présent et la retrans- mission se fait en direct. Coût de la prestation : 7 500 euros par conseil. Une moyenne de 500 Dijonnais suit le conseil en direct sur Internet et “on enre- gistre entre 2 000 et 2 500 connexions dans les jours qui suivent” assure-t-on à Dijon où cʼest le maire socialiste qui a ini- tié cette nouveauté. Plus près de nous, le Conseil général du Doubs et le Conseil

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