La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

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POLÉMIQUE Chasse, 2 accidents depuis l’ouverture Une première dans le Doubs pour les chasseurs ? L’accident de chasse mortel survenu le mois dernier à Pontarlier plombe la crédibilité des chasseurs du Doubs. La Fédération imagine une mesure, unique en France.

Dans le Doubs, 10 000

chasseurs raquent le gibier de

L a Fédération départementale des chasseurs du Doubs travaille actuellement sur un sujet sen- sible qui l’oblige à prendre des précautions. Selon nos informations, elle pourrait obliger l’ensemble des ses chasseurs (environ 10 000) à suivre une journée dite de “sécurité” et ce, dès l’année prochaine. Si elle existe déjà, cette remise à niveau n’est pour l’heure qu’optionnelle. En la rendant obligatoire, le Doubs devien- drait alors le premier département à prendre cette mesure radicale. Ima- ginez tous les possesseurs du permis de conduire obligés de suivre une remi- se à niveau du code de la route ou de conduite ! Directeur de la fédération

septembre à janvier. Dès l’an prochain, la journée de sécurité pourrait être rendue obligatoire.

des chasseurs du Doubs (F.D.C. 25), Raphaël Savignat avoue que la fédé- ration réfléchit sur le sujet dans le cadre de l’établissement de son nou- veau plan départemental cynégétique mais reste prudent : “Pour le moment, nous n’avons aucun cadre juridique pour obliger un chasseur déjà posses- seur du permis à suivre une formation de sécurité” dit-il. Selon ce dernier, l’accident mortel de chasse survenu à Pontarlier n’a pas de conséquences directes avec cette déci- sion. Disons que l’événement accélère les choses. Sur cet accident, Raphaël Savignat demeure intransigeant : “Une telle accumulation de fautes ne peut laisser indifférente la fédération com-

me elle ne laisse pas non plus indiffé- rent un grand nombre de chasseurs.” Rappelons qu’il a coûté la vie à un chas- seur pontissalien de 86 ans et son chien. Pour autant, il ne veut pas que l’on “dia- bolise la chasse” même si dans ce cas précis, les erreurs de sécurité se sont accumulées (tir sans avoir identifié le gibier, à proximité d’une zone de pro- menade). D’où l’interrogation du direc- teur : “Que se passe-t-il ?Alors que depuis de nombreuses années notre départe- ment n’a pas connu d’accidents graves, il serait particulièrement dommageable de connaître une augmentation.” Un mail a d’ailleurs été envoyé à 3 000 chasseurs pour rappeler les consignes. Il a même été demandé aux présidents

de société de chasse de signaler et cor- riger sur le champ les comportements dangereux. “La chasse n’est pas une acti- vité dangereuse, ni un western. Seul le comportement de certains chasseurs peut l’être” conclut Raphaël Savignat. L’autre mesure. Demander aux prési- dents de chasse de“condamner”un chas-

seur qui ne respecte pas les règles (tir en direction d’une voie de circulation, sans identification certaine, sans visi- bilité, tir hâtif dû à l’excitation (fréné- sie), déplacement intempestif du chas- seur et abandon de poste au cours d’une battue…). E.Ch. unmontant de 5millions d’euros. Les travaux devant commencer en 2014 - après la déclaration d’intérêt publique - pour un chantier de 90millions d’euros. - R.N. 1057-R.N. 273 : régulation dynamique du trafic de lʼagglomération bisontine (1 mil- lion). “Cette opération consiste à déployer un dispositif de régula- tion dynamique du trafic avec des panneaux routiers pour détecter les événements routiers oumétéo- rologiques” précise Joël Périllard, directeur de lʼÉquipement. - Mise à 2 x 2 voies entreAmblans et Lure (20 millions) - Aménagement de lʼéchangeur de Sévenans et R.N. 19 (20 mil- lions) - Déviation Sud-Est de Vesoul (5 millions) cer ? E.R. : Non, car nous aussi nous nous sommes adaptés aux nou- velles techniques. Le bracon- nage reste un marché écono- mique. L.P.B. : En tant que force de police, relevez-vous plus d’infractions de chasse qu’avant ? E.R. : Nous avons un très bon bilan policier. L’augmentation des procédures n’est pas due aux infractions de chasse mais par rapport à la protection de l’environnement. L.P.B. : Avez-vous des difficultés à contrôler les chasseurs ? Coopèrent- ils ? E.R. : Le chasseur est assez res- ponsable mais je ne vous cache qu’il nous arrive de rencontrer des gens belliqueux, qui parfois ont bu. Cela reste très minori- taire. Propos recueillis par E.Ch.

Entretien avec l’O.N.C.F.S. “Le téléphone a bouleversé les habitudes de chasse”

l’année, nous mènerons une opé- ration coup-de-poing.

L.P.B : Quand ? E.R. : Je ne peux pas le dire.

L’Office national de la chasse et de la fausse sauvage (O.N.C.F.S.) mènera une opération coup-de-poing dans le monde de la chasse. Et cela n’a rien à voir avec l’accident tragique.

respecter le gibier.

La bonne nouvelle est pour Besançon puisque que les études pour le tronçon Beure-Planoise du contournement de Besançon seront financées en 2010 pour - Mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre Devecey et A36 - Accès de la future gare T.G.V. de Besan- çon (29,98 millions dʼeuros) : La première tranche permettant de traiter les problèmes de conges- tion aux heures de pointe à lʼentrée nord de Besançon et la sécuri- sation de secteurs (traversée des hameaux de Cayenne, accès rou- tiers non aménagés) seront réa- lisés avant lʼarrivée du T.G.V, en 2011. - R.N. 19 : déviation de Port-sur- Saône (9 km - 100 millions dʼeuros) L.P.B. : Le braconnage est-il fortement présent ? Dans quel secteur du dépar- tement ? E.R. : Il y a du braconnage mais je ne peux pas vous dire où. Je peux vous dire que nous avons interpellé une personne qui posait des collets dans la forêt de Chailluz (proximité de Besan- çon). C’est illégal et dangereux. Les braconniers sont en géné- ral des non-chasseurs et çamobi- lise beaucoup de temps et de filature de notre part mais nous arrivons toujours à trouver des indices. L.P.B. : Les braconniers ont désormais des outils performants avec les canons silencieux ou les lunettes infrarouges. Votre métier est-il plus difficile à exer-

L.P.B. : La chasse aux sangliers est à la mode. De plus en plus de chas- seurs utilisent leur voiture ou leur por- table pour “couper” les chasses. Est- ce vrai ? E.R. : C’est un fléau que nous ten- tons de combattre aumême titre que la sécurité. La voiture et le téléphone ont bouleversé les habitudes de chasse. On ressent cette dérive mais le délit est dif- ficile à matérialiser. Les chas- seurs s’exposent à une contra- vention de classe 5 (jusqu’à 3 000 euros d’amende). Le gibier n’a plus aucune chance. Le deuxième sujet : c’est l’incursion dans les réserves de faune, pas forcément des chasseurs, mais des chiens. Cela peut constituer une infraction. D’ici à la fin de

R esponsable de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, Emmanuel Renaud évoque son métier de “police de la chasse”. Chef du service départemental basé àVercel, il dirige onze per- sonnes, toutes habilitées à la même tâche : faire respecter la loi en matière de chasse et de protection de l’environnement. L’environnement,un thème deve- nu prépondérant. Entretien. La Presse Bisontine : Avec l’accident mortel survenu en octobre à Pontar- lier, allez-vous multiplier les contrôles

chasse en 2007 dans le Doubs, deux en 2008, malheureuse- ment un cette année. L.P.B. : On a souvent décrit les jeunes chasseurs comme les plus dange- reux. Or, l’accident mortel de Pontar- lier a impliqué deux personnes expé- rimentées. E.R. : Nous avons environ 10 000 chasseurs dans le Doubs et la pyramide des âges ne cesse d’augmenter. Les anciens sont plus nombreux.Mais il nous est arrivé récemment de contrôler des jeunes qui allaient à la chas- se juste pour “ferrailler” sans

auprès de chasseurs du Doubs ? Emmanuel Renaud : Non, nous n’augmenterons pas le nombre de contrôles. L.P.B. : Pourquoi ? E.R. : Depuis plusieurs années, nous travaillons en étroite col- laboration avec la Fédération départementale des chasseurs du Doubs. C’est presque unique en France. La fédération fait un gros travail en matière de sécurité en incitant ses chas- seurs à suivre des formations de tirs et de sécurité. D’ailleurs, il n’y a pas eu d’accidents de

TRANSPORT

Financement des opérations routières Bonne nouvelle pour les Mercureaux Les études pour le tronçon Beure-Planoise du contournement de Besançon sont financées à hauteur de 5 millions d’euros.

Les opérations inscrites au P.D.M.I.

“L e maire de Besançon va être content car sa demande est prise en compte.” C’est par cette phrase que Jacques Barthélémy, pré- fet de Région a commenté le pro- gramme de développement et de modernisation des itinéraires du réseau national (P.D.M.I.). Envoyée par le secrétaire d’État aux transports Dominique Bus- sereau et cosignée par leministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo, la lettre confirme que la Franche- Comté bénéficiera de l’appui financier de l’État pour réali- ser ou mettre fin à 7 opérations de programme routier sur son territoire. L’enveloppe globale s’élève à 203 millions d’euros dont 157,52 millions sont finan- cés par l’État.

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