La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON

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Régionales : Jean-François Humbert brouille les pistes

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Arnaud Bovigny, talent national

L e sénateur du Doubs est sorti de son silence. C’est sur son étonnant blog (www.jfhumbert.com) qu’il déclare officiellement sa candidature aux pro- chaines élections régionales : “Aujour- d’hui 17 octobre, jour de mon anni- versaire, j’ai décidé d’annoncer ma candidature aux élections régionales en homme libre et indépendant.” Signé, JFH. On ne pourra en savoir plus pour l’instant. Messagerie de portable satu- rée, permanence débordée et ne sachant que répondre aux sollicita- tions, le sénateur est resté éton- namment muet après cette simple déclaration. Fidèle à ses habitudes depuis sa défaite en 2004, le conseiller régional U.M.P. continue à entrete- nir le mystère. Il reste le leader de la droite régionale et tentera de la démon- trer encore le 30 octobre lors de la prochaine séance publique du Conseil régional. Mais sa brève déclaration sur la toile suffit à brouiller les pistes parmi la droite régionale que l’on pen- sait unie derrière son chef de file Alain Joyandet. Ce dernier, qui, mi-octobre, n’avait toujours pas été officiellement

désigné comme tête de liste. Pour l’instant, cette nouvelle est du pain bénit pour la socialiste Marie- Guite Dufay. Isolé dans son propre camp, Jean-François Humbert va devoir repartir d’une feuille blanche pour construire une liste de 43 can-

didats avant mars 2010. Il est clair que parmi les élus sortants (Annie Genevard et consorts), la plupart roulent déjà les yeux fermés pour Alain Joyandet. Jean-François Humbert compte bien bouleverser la donne.

Jean-François Humbert est enfin sorti de son silence.

de l’innovation

L e gérant de la société “365 Matins” a vu ses efforts récom- pensés par un grand prix natio- nal du concours “Talents” de la création d’entreprise, avec notamment 8 000 euros à la clé. Une belle recon- naissance pour cet entrepreneur de 38 ans qui est à l’origine de la création du bâtiment de “365 matins” à Saint-Vit, une boulangerie à dimension indus- trielle qui fabrique du pain frais à des- tination des collectivités. Le concept est basé sur “du matériel très performant et de dernière génération qui permet, tout en respectant des méthodes de fabrication

très qualitatives, de produire à des cadences plus élevées” expliquait M. Bovigny à l’occasion du lancement de son entrepri- se. L’entreprise de Saint-Vit, installée dans un bâtiment de 2 000 m 2 sur la zone des Grands Vaubrenots, travaille des blés d’origine française et fabrique également du pain bio. Le créateur a dimensionné son entreprise dans un esprit d’ouverture vers des marchés qui dépassent aujourd’hui lar- gement les frontières de la Franche-Com- té. Son grand prix sera remis à Arnaud Bovi- gny par Hervé Novelli, secrétaire d’État au Commerce, à l’Artisanat et aux P.M.E., le 12 novembre prochain à Paris.

La papeterie de Novillars en passe d’être sauvée L a transaction est en cours. Le groupe Otor s’apprête à céder la papeterie de Novillars à la société belge Soenen Golf- ait un impact sur le nombre d’emplois. Une dizaine de postes pourraient être supprimés. “Compte tenu de la pyramide des âges, une mesure d’âge pourrait être proposée (prére- traite)” précise le Groupe Otor.

karton. La direction d’Otor affirme que cet industriel apporte “un projet pertinent, sérieux et viable, qui répond aux objectifs d’assurer la poursuite de l’activité de l’usine et préserver les emplois.” Soenen Golfkarton est un car- tonnier qui ne dispose pas de papeterie inté- grée. “L’acquisition d’O.P.D. lui permettrait de répondre ainsi en partie à ses besoins de papier ondulé.” Pour atteindre cet objectif, le projet de l’investisseur belge s’articule autour de plu- sieurs points tels que réduire le coût énergé- tique du site de Novillars en passant du fuel au gaz, gagner en efficacité en réduisant le nombre de références, et améliorer l’organisation opé- rationnelle en passant de 6 à 5 équipes sur la base d’une durée hebdomadaire de 35 heures. Il est probable que cette nouvelle organisation

ESBF / MERIGNAC Samedi 7 nov. à 20h30 P ALAIS DES S PORTS

Cette réorganisation inquiète les représentants du personnel. “On respire mieux depuis que l’on sait qu’il y a un repreneur pour le site, mais on ne respire encore pas bien” estime Gérard Haulet, délégué du personnel du syndicat C.G.T. Il redoute que la suppression d’une équipe dégrade les conditions de travail. “Le rythme va changer.” Le cas échéant, en production, les salariés devront travailler plus (35 heures au lieu de 32,70 aujourd’hui). “Est-ce que cela sera compensé par une augmentation du salai- re. Pour l’instant, nous n’en savons rien.” La réalisation de l’acquisition est désormais sou- mise à l’avis du comité d’entreprise. Le 27 octobre, Louis-Philippe Soenen recueillera l’avis du C.E. sur ce projet de reprise.

COUPE D'EUROPE : CHALLENGE CUP

3 ème Tour

LE GRAND BESANÇON

LaPresseBisontinen°103-Octobre2009

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NOVILLARS Négociations ouvertes Un repreneur possible pour la papeterie Pour l’instant, aucune information ne transpire sur l’identité de l’industriel susceptible de reprendre la papeterie. Aucune décision n’a été prise. La fermeture du site est toujours possible. Les salariés sont sous tension.

Match retour HC BEREZINA ESBF Samedi 31 octobreà 20h00 Complexe "Les Merises", Luxeuil les Bains

Match aller ESBF HC BEREZINA Jeudi 29 octobre à 20h00 Palais des Sports de Besançon

L adirection du groupe Otor comme les représentants du personnelpréfèrentresterdis- crets sur son identité. Un investisseur s’intéresse de près à lareprise de lapapeterie de Novillars menacée de fermeture d’ici lafindel’année.Unecommunication trophâtive,avantmêmequelerepre- neur n’ait pris sa décision, pourrait fairecapoterleprojet.Iln’estdoncpas questiondegâcherainsilachancede voirperdurerl’activitésurcesiteindus- triel. “Àcestadeduprocessus,ilserait hasardeux de confirmer le moindre projet. Nous n’avons pas reçu d’offre ferme. Mais nous avons toujours dit quesiunesolutionviableetréalistese présentaitànous,nousl’examinerions avec attention” affirme de son côté la direction parisienne. “Ce qui estsûr, c’estque nous allons sortir du groupe Otor,resteàsavoirdequellemanière” estime Gérard Haulet, le secrétaire C.G.T.du comité d’entreprise. Pourl’instant,rienn’estréglé.L’avenir de l’usine est toujours teinté d’incertitude.Personnenesaitquand vatomber ladécision bonne ou mau-

vaise. L’attente est difficile à suppor- terpourles69salariésquiredoutent deperdreleuremploi. “C’esttenduen cemoment.Qu’ils’agissedesjeunesou des anciens, tous se posent beaucoup de questions. Il y a des signes encou- rageants,noussommespressésdesavoir à quelle sauce nous allons être man- gés” insisteGilbertArbey,déléguédu personnel. La papeterie de Novillars fête cette annéeses20anssousl’égidedugrou- peOtorquiestlui-même(encore)aux mainsdufondsdepensionaméricain Carlyle.Drôled’anniversairequipeut tourner au fiasco et mettre un terme

Repères Le groupe Otor en chiffres Il est spécialisé dans la fabrication dʼemballagesencartonondulérecy- cléàdestinationdumarchéfrançais. Ilaréaliséen2008unchiffredʼaffaires de363,81millionsdʼeurosetemploie prèsde1 700personnes.Lesiteest présentuniquementenFrance,avec 13 sites de production, dont six car- tonneries, trois sites de transforma- tion de carton, quatre papeteries et uneusinedeconstructionmécanique. OtorpapeterieduDoubsemploie69 personnes.Cesiteestspécialisédans la fabrication de P.P.O. (papier pour ondulé), un matériau dont le prix de latonnesʼesteffondrédʼenviron50% cesderniersmois,maisilrepartaujour- dʼhuià la hausse.

Gilbert Arbeyet Gérard Haulet suivent de près l’évolution de la situation pour l’ensemble des salariés.

mière fois que l’usine qui aemployé plus de 600 salariés dans les années soixante, est menacée de fermeture. En 1981, lapapeterie afailli dispa- raîtreaprèsquelegroupeLaRochet- te Cenpa ait décidé de s’en séparer “quatrejoursaprèsl’électiondeFran- çois Mitterrand” se souviennent Gil- bert Arbey et Gérard Haulet. Cette décision asoulevé une vague de pro- testation des salariés qui en réaction ontcouvertlaR.N83depapieràNovil- lars. La mobilisation générale aura payépuisque “lesiteaétéreprisunan plus tard.” Le contexte achangé. Cette fois-ci,

Otor Papeterie du Doubs ne pèse pas lourd face aux financiers américains quicoupentlesbranchesmorteslors- qu’ellessontjugéesnonrentables.En juin, Otor aestimé devoir se séparer de deux de ses papeteries les moins compétitives : celle de Saint-Michel (Charente)quiadepuisétécédéeàun papetier,etcelledeNovillars “dontle résultat d’exploitation est négatif de - 3millions d’euros” précise le service communication d’Otor.À défaut d’un repreneur,lessyndicatsdevrontnégo- cierleplansocial.Là,c’estencoreune autre histoire. T.C.

à plus d’un siècle d’activité pour cette entreprisenéeen1883. “La papeterie, c’est l’âme de ce village. Franchement, je ne le voispasfermer” lâche unsalariéretraitéqui est venu soutenir ses camarades dans ce nouveaucombatpour l’emploi. Ce n’est pas la pre-

"La papeterie, c’est l’âme de ce village."

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