La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

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COLÈRE

Les paysans dans la rue

APRÈS LA DÉMONSTRATION DE FORCE…

L’agriculture régionale et les marges : des avis très contrastés Le cortège de tracteurs qui a investi la capitale comtoise le 17 octobre sonnait comme un grand ras-le-bol d’une agriculture qui se bat pour ne pas mourir. En filigrane, des prix toujours orientés à la baisse et les marges des intermédiaires. Comment les producteurs, transformateurs ou responsables d’organisations syndicales perçoivent ces questions de répartition de marges ? Débat.

“I l y a trois ans, on vendait un bon veau 300 euros. Aujourd’hui, c’est 150 euros maxi et il faut qu’il soit nickel” rappor- te cet agriculteur venu manifester son mécontentement dans les rues de Besançon le 17 octobre dernier. “Et il arrive de plus en plus souvent que les acheteurs arrivent sur le marché du veau en disant : “Je vous donne 10 euros pour tous vos veaux.” Alors soit on accepte, soit on rentre avec nos veaux. Le problème, c’est que le groupe Bigard détient désormais le quasi-monopole, ils font la pluie et le beau temps” poursuit-il. Ce qui vaut chez les producteurs de veau ne s’applique pourtant pas dans toutes les filières. En résumé, beau fixe chez le producteur de lait à comté, ciel nuageux chez l’éleveur bovin ou porcin. Le moral dans les filières agricoles comtoises varie pratiquement en fonction du degré de libéralis- me ou de contrôle de production dans lequel elles évoluent. Les producteurs et les grossistes de vian- de font grise mine. La consommation ne décolle toujours pas et la grande distribution qui com- mercialise 80 % de la viande ne cède pratique- ment rien sur ses confortables marges. “La part de la grande distribution augmente sans cesse dans notre chiffre d’affaires, confirme Guy Belot grossiste bisontin. Les accords tarifaires qui régis- saient nos relations n’ont plus cours. On fonctionne le plus souvent sur appel d’offres.” Conséquences, les prix sont de plus en plus tirés vers le bas au

Les paysans francs-comtois ont manifesté leur colère. Qu’en reste-t-il ?

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