La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

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TRAMWAY : IL LE VEUT COÛTE QUE COÛTE

Début octobre, le préfet du Doubs jetait un froid sur le grand projet du mandat actuel de Jean-Louis Fousseret : le tram- way. Le représentant de l’État s’opposait à l’alimentation du tramway par lignes aériennes de contact (L.A.C.) au centre-ville. Résultat attendu de ce couac : un dérapage de plusieurs millions d’euros pour ce projet dont le coût est déjà montré du doigt par l’opposition. Autre ombre au tableau : la crise actuelle qui frappe le monde économique bisontin. Et ce sont justement les entreprises de plus de 9 salariés du Grand Besançon qui doivent financer l’infrastructure. La C.A.G.B. a dû revoir sa copie et réviser à la baisse les recettes attendues du “versement transport”. Malgré tous ces avatars, le président de l’Agglomération persiste et signe : le tramway se fera. Et si l’enveloppe promise de 220 mil- lions d’euros risque d’être dépassée, Jean-Louis Fousseret promet de “revenir devant les élus.” Seul risque - assumé - pour lui : que le tram

ne soit pas terminé avant les municipales de 2014.

LES DÉBATS L’opposition bisontine

Malgré les difficultés, le tramway Les contraintes techniques et la crise économique qui fait craindre le pire pour le versement transport ne remettent pas en cause le projet de tramway. Les élus communautaires l’ont réaffirmé (presque) tous en chœur. Zoom Les autres solutions techniques

C’ est le 2 octobre dernier à 23 h 29, soit 31 minutes avant le délai maximal du recours, que la préfecture du Doubs a transmis à Jean-Louis Fousseret par e-mail l’avis défavorable à l’installation des lignes aériennes de contact (L.A.C.) dans les rues du centre ancien. Par précaution, la préfecture a envoyé le courrier par porteur le lendemainmatin au maire de Besançon. Pourtant, le dossier avait reçu un accueil très favorable du préfet et avait

Pour le passage du centre-ville, trois ou quatre autres possibilités seront étudiées pour résoudre l’interdiction du préfet d’installer des lignes aériennes de contact (L.A.C.). La première solution, nécessairement plus coû- teuse est lʼA.P.S. (alimentation par le sol) qui nécessiterait la création de deux rails plus un rail central. Deuxième possibilité : lʼalimentation par “capa- cités”, des condensateurs super-puissants qui emmagasinent de lʼélectricité et qui fournissent lʼénergie dans les parties où il nʼy a pas de L.A.C. Le système, développé par Alstom, est actuellement en test à Paris sur le boulevard des Maréchaux. Troisième hypothèse : lʼinstallation de batte- ries. Inconvénient : leur autonomie est limitée. Dernière piste dʼétude : la pile à combustible mais la solution technique ne sera pas dispo- nible avant 4 ans, au plus tôt, ou 10 ans.

qui n’est pas mineure” avoue M. Fousseret. Mal- gré tout, le président de l’Agglo réaffirme que “ces éléments nouveaux ne remettent pas en cau- se le tracé ni le projet. On va demander aux ser- vices d’étudier d’autres modes d’alimentation.” Mais forcément, il est bien obligé de reconnaître que “ça va prendre du retard. Et bien sûr, ça risque de se télescoper avec les prochaines élec- tions municipales” ironise-t-il. Et si les budgets explosent comme le prédisent des observateurs ? Alors Jean-Louis Fousseret promet de “revenir vers vous (N.D.L.R. : les élus de la C.A.G.B.) pour vous dire la vérité.” De son côté, Gabriel Baulieu, le grand argentier de l’Agglo, reconnaît que les comptes n’y sont pas non plus quant au versement transport (V.T.), la fameuse taxe payée par les entreprises de plus de 9 salariés et qui permettra de financer le tramway. “Avec la crise, il y a un écart de 13 mil- lions d’euros par rapport à nos prévisions de juin 2008” reconnaît M. Baulieu. Cependant, il estime que “même sur des bases dégradées sur lesquelles on a réévalué les choses, l’opération est financièrement réalisable.” J.-F.H.

été jugé “exemplaire” par le minis- tère de l’Écologie de Jean-Louis Borloo qui avait décidé d’attribuer une enveloppe de 30,1 millions d’euros au projet bisontin. Bou- lette, négligence de l’administration ? Sans doute. La méthode paraît “limite” mais le résultat est bien là : Besançon doit revoir sa copie. Une difficulté de plus dans le dos- sier “tramway” qui, bien avant que le premier coup de pioche soit donné, s’apparente à un vrai casse-tête. “C’est une difficulté

“Un écart de 13 millions d’euros.”

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