La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

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PORTABLES

Nouvelles technologies, entre dérives et conciliation Pas de friture sur la ligne à Victor-Hugo

Principal du plus grand collège de Besançon, Jacques Péquignot a créé un système pour réglementer l’utilisation du téléphone portable. La loi pourrait néanmoins le contraindre à supprimer sa bonne idée.

C’est ici que les

collégiens ont le droit de téléphoner

ou recevoir des appels.

U ne immense fourmilière. De 8 heures jusqu’au coup de sonnette marquant la fin des cours, les murs du col- lège Victor-Hugo de Besan- çon ne cessent de résonner aux sons des pas et cris des 1 070 élèves. Bizar- rement, aucune sonnerie de télépho- ne portable ne trouble ce dynamisme quotidien. Les collégiens bisontins res- pecteraient-ils l’interdiction d’utiliser le téléphone dans l’enceinte de l’établissement ou auraient-ils mis sur silencieux leur bip ? Un peu des deux. S’ils sont aperçus en train d’appeler, c’est la confiscation du matériel avec retrait de l’objet par les parents, sui- vi d’une leçon de morale. Pas d’heures de colle. “Depuis le début de l’année, j’ai confisqué quatre portables” calcu- le Jacques Péquignot, lequel a trouvé une méthode “conciliante” pour régle- menter l’utilisation du téléphone por- table, qui rappelons-le, devrait être définitivement banni de la cour d’école. “Confisquer un portable chez un collé- gien est vécu comme un drame. C’est un fait culturel. Nous avons trouvé un équilibre en créant un espace où les

sur cette annonce : “S’il faut appliquer la loi, nous l’appliquerons.” En revanche, il a conscience que son pouvoir est limi- té car il ne peut fouiller dans les sacs, d’où l’impossibilité de respecter ladi- te loi. Victor-Hugo et les autres collèges devront-ils s’équiper de matériel de détection à l’entrée de l’établissement ? Sans doute que non car trop coûteux. Si 47 % des adolescents affirment uti- liser leur téléphone portable en clas- se et 54 % reçoivent des appels pen- dant les cours, il semble difficile de lutter “contre un fait culturel.” D’autant que les professeurs oublient parfois de montrer l’exemple… en laissant leur portable allumé ! E.Ch.

Jacques Péquignot, secrétaire académique des principaux et proviseurs de Franche-Comté a mis dans son collège un système qui semble fonctionner sans la loi du Parlement

La dérive technologique Dédipix, la base de données pour pervers

S’afficher sur son blog avec un message écrit sur une partie intime : c’est la nouvelle mode chez les ados et un tracas de plus pour les parents.

élèves peuvent télépho- ner. Il se situe près de l’accueil, à proximité des adultes.” Ce lieu pourrait être sup- primé si d’aventure le Parlement venait à confirmer l’interdiction pure et simple des télé- phones dans les établis- sements. Le principal de Victor-Hugo et égale- ment secrétaire acadé- mique du syndicat natio- nal des personnels de direction de l’éducation nationale (S.N.P.D.E.N.) ne souhaite pas réagir

“Quatre portables confisqués.”

“D édipix”. Non, ce ter- me n’est pas le pré- nom d’un ami d’Astérix ou d’Obélix mais la nouvelle tendance des ado- lescents (moyenne d’âge entre 12 et 16 ans) pour récolter davantage de commentaires sur leurs blogs. Le “Dédipix”, kesako ? Une dédicace par l’image, une photo de soi, avec un pseudo marqué au feutre sur le corps. Souvent sur une partie intime d’ailleurs. En

échange d’une telle dédicace, les autres blogueurs doivent laisser une série de commen- taires sur le blog de l’auteur. Plus la photo est coquine, plus grand le nombre de commen- taires sera important ! Autant dire que les jeunes - souvent des filles d’ailleurs - redou- blent d’ingéniosité et de créa- tivité afin de faire exploser les commentaires sur leur réseau. Cette nouvelle course à la gloi- re numérique engendre des

dérives. Outre la question de l’image chez unmineur, la pho- to une fois postée n’a plus aucun contrôle sur le net . D’où l’inquiétude des services de police qui ont déjà fort à fai- re avec les bases de données pour pédophiles. Le “Dédipix” a surtout permis à “Skyblog” de relancer sa marche en avant pour retrou- ver sa place de numéro 1 déte- nue depuis le début de l’année par Overblog (TF1).

Écrire un message sur son corps : la nouvelle mode chez les adolescents. Inquiétant ?