La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009

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BESANÇON

Faut-il faire confiance à la vidéosurveillance ?

La vidéosurveillance arrive au centre-ville Besançon engage une réflexion sur l’installation

de caméras. Le maire n’exclut pas d’en poser dans des endroits

précis. Le débat est lancé. Zoom.

E n matière de vidéosurveillance, Besan- çon devrait emboîter le pas à d’autres villes. Plutôt utilisées par des munici- palités dites de “droite”, les caméras devraient siéger au centre-ville de la capitale régionale même si Jean-Louis Fousse- ret se refuse - pour l’instant - à désigner préci- sément les lieux et date d’arrivée. “La vidéo- surveillance, nous sommes en train d’y réfléchir mais avons une nécessité d’approfondir le débat.” Le sujet est manié avec précaution : seul le mai-

re est habilité à en parler, et encore, il prend toutes ses pré- cautions même si à terme Besançon sera effectivement équipée d’une trentaine de caméras. Coût estimatif : près de 900 000 euros. “Je suis un pragmatique et je regarde ce qui se fait ailleurs. Chacun a le droit de vivre en tranquillité. Nous les placerons dans des endroits précis” dit le maire. Lesquels ? “Des points névral- giques” répond-t-il laconi- quement. Le sujet sera débat- tu en conciliabule dans quelques semaines.Elles pour- raient prendre place Place de laRévolution,du 8-Septembre, vers le pont Battant ou encore Grande rue et parking Cha- mars. Rien d’officiel pour le moment puisque ces appareils auraient selon lepremiermagis- trat la fâcheuse tendance “à déplacer les problèmes et avoir un effet contraire.” L’étude de l’Inspection géné- ralede l’Administration (I.G.A.),

De 10 000 à 30 000 euros pièce.

Les caméras de vidéosurveillance appelées aussi vidéotranquillité vont débarquer à Besançon.

de l’I.G.P.N.(Police) et I.T.G.N.(gendarmerie) attes- te que la vidéo a un impact “significatif en matiè- re de prévention.” À Lyon, précurseur en la matiè- re, 2 700 caméras filment la voie publique. Les projets se sont multipliés : aujourd’hui 400 villes sont équipées en France. La question est d’autant plus pressante que l’État

offre un coupde pouce financier àhauteur de 21mil- lions d’euros. Pour exemple, les villes U.M.P. du secrétaired’ÉtatAlainJoyandet (Vesoul) et dudépu- té Michel Raison (Luxeuil) font partie de la liste des 75 communes prioritaires qui bénéficieront de cette enveloppe. Lons-le-Saunier va en installer douze (2 à l’impasse du Moulin, 5 au rond-point

BernardSautot,2à lapréfecture et 3 impasseSaint- Antoine) et ne transmettra pas automatiquement les données à la Police. Le prix d’installation,en fonction dumatériel et de l’endroit, s’échelonne entre 10 000 et 30 000 euros par appareil. C’est le prix de la tranquillité. E.Ch.

Le point de vue de l’opposition Jean Rosselot (U.M.P.) : “À fond pour” Il verrait la vidéosurveillance partout à condition qu’un magistrat vérifie la non-utilisation des données. “L a vidéosurveillance, je suis à fond pour.” L’étiquette U.M.P. de Jean Rosselot cieux ustensile” dans la capitale. “On paye plus de 500 000 euros (par an) pour effacer les tags dans les rues. Trois personnes sont mobili- sées… Et les résultats ne sont pas toujours là.”

Le parc actuel bisontin Vingt nouvelles

Philippe Gonon (Modem) : “Pour la sécurité en ville… et routière” Il aimerait étendre le système au réseau routier pour appréhender les chauffards de la route, notamment sur le boulevard. “E n terme de sécurité pour les personnes, je suis assez favorable à l’installation

caméras à la Bouloie B esançon utilise des caméras de sur- veillance dans deux de ses gymnases ainsi que sur le campus de la Bouloie où une vingtaine dʼautres viendront se gref- fer. Elles ont deux rôles : préserver les lieux publics et assurer le trafic routier comme cʼest le cas dans le tunnel sous la Citadel- le. Jour et nuit, les allées et venues du tun- nel sont filmées et retransmises au bureau transport de la Ville. Certains collèges réflé- chissent à cette idée à lʼinstar de Victor-Hugo (1 000 élèves). “C’est plus pour surveiller une porte de service lorsque nous avons des livrai- sons” témoigne le proviseur Jacques Péqui- gnot. Une façon dʼutiliser la technologie pour se substituer à lʼhomme. Autre débat en pers- pective…

explique en partie la position du conseiller municipal d’opposition sur l’implantation ou non de ces appareils. “J’espère que la Vil- le va se greffer au plan que l’État a lan- cé” dit ce dernier, qui pointe du doigt l’absence de “ce pré-

l’opposition aimerait étendre l’utilisation afin d’améliorer la sécurité routière : “Il y a peu, j’ai été doublé par un chauffard qui zigzaguait à plus de 100 km/h sur le boulevard. Il ne faut pas avoir peur d’en mettre sur les axes routiers. Regardez Londres ou Mon- te-Carlo. Vous êtes filmés plus de 150 fois par jour… À la fin, vous n’y faites même plus attention.”

“Les tags, 500 000 euros.”

dans les zones à risque” déclare Philippe Gonon. Quelles sont ces zones ? “On l’a vu récemment avec le magasin ED, mais aussi aux 408 ou place Cassin où il y a régu- lièrement des incivilités.” Partant du constat que les caméras offrent des résultats en matière de lutte contre la délinquance, l’élu de

Pour Jean Rosselot, la mise de pla- ce de ce système doit être régle- mentée par un magistrat afin que les informations collectées ne soient pas utilisées et que les enregistre- ments soient effacés. “Les caméras, ce sont les correspondants de nuit du jour.Voilà longtemps que je mili- te pour !”

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