La Presse Bisontine 103 - Octobre 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 103 - Octobre 2009

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TÉMIS INNOVATION

Objectif 500 000 euros

Erdil décrypte l’information

L eroy-Merlin, Orange,Total, France Telecom,Auchan… Tous ces grands groupes français font appel à la tech- nologie développée à Besançon par les ingénieurs et docteurs de la jeune société Erdil. Deux ans et demi après sa création, l’entreprise dirigée par Séverine Vienney, ex-chercheur en linguistique, poursuit son étonnante expansion. Au départ, une poignée d’ingénieurs et de chercheurs en lin- guistique associent leurs talents dans le cadre d’un travail de collaboration avec la multinationale Nestlé pour laquelle ils créent un outil de traduction automatique en sept langues, des- tiné à traduire efficacement les messages envoyés au service “consommateurs” par tous les clients de Nestlé à travers le mon- de. “Le groupe Nestlé nous a immédiatement conseillé de com- mercialiser cet outil. Nous nous sommes aperçus qu’il y a vrai un vrai potentiel” résume Séverine Vienney. Direction l’incubateur de Témis Innovation pour la jeune start- up . Un an après sa collaboration avec Nestlé, en juin 2006, elle est distinguée par un grand prix national décerné par Oséo. En février 2007, la société Erdil est officiellement créée dans le domaine pointu de la “recherche et développement en industrie de la langue”, ou plus prosaïquement, en traitement automa- tique des langues. Huit salariés forment l’effectif de départ. Les choses s’enchaînent alors très vite pour la jeune société bisontine. En juillet 2007, elle convainc son premier gros client, le groupe Leroy-Merlin à qui elle a vendu son outil informa- tique, à destination de la direction générale mais aussi de ses 114 magasins implantés en France. “Notre logiciel permet de traiter tous les canaux d’information : le téléphone, le courrier, le fax, l’ e-mail … La valeur ajoutée de notre outil est qu’il ana- lyse parfaitement les messages, il est beaucoup plus puissant qu’un système qui fonctionne par mots-clés. Nous amenons une

La société bisontine créée en 2007 est positionnée sur l’analyse fine et automatique des messages envoyés par les clients des grandes entreprises. Seule la crise actuelle met un léger frein au développement de la start-up.

Laurent Condamine, responsable commercial et Séverine Vienney, P.D.G. d’Erdil.

dimension qualitative et non pas seulement statis- tique comme nos principaux concurrents. Pour cer- tains groupes, c’est plusieurs centaines à plusieurs millions de messages à traiter par an. Derrière, il permet à ces groupes de mettre en place des plans d’action immédiats. Notre outil offre un gain impor- tant en réactivité” détaille la jeune dirigeante. Le système mis au point à Besançon a rapidement convaincu d’autres grands groupes. Erdil vient de franchir un nouveau palier en lan- çant ce mois-ci la troisième version de son logiciel, baptisé “Erdil C.R.M. Analytics”. La société de Témis est en train de s’ouvrir aux marchés francophones voisins (Suisse, Luxembourg, Belgique). Courant octobre, Erdil quittera le cocon de la pépinière d’entreprise pour voler de ses propres ailes dans des locaux bien à elle. Non loin de là, sur le nouveau site de Témis Center. En 2008, Erdil a réalisé un chiffre d’affaires de 300 000 euros. L’objectif de l’exercice en cours est d’atteindre la barre des 500 000 euros. La crise actuelle n’a pas arrêté la marche d’Erdil, elle l’a seu- lement ralentie. J.-F.H.

“Plusieurs millions de messages

à traiter par an.”

BESANÇON

Source de pollution La chasse aux déchets toxiques est lancée Le Sybert prépare un plan de prévention pour sensibiliser les particuliers à ne plus jeter à la poubelle les déchets toxiques tels que les piles.

L a quantité de déchets résiduels, ceux qui se trouvent dans la pou- belle grise de nos habitations, continue de baisser à l’échelle du Sybert (syndicat mixte de Besançon et de sa région pour le traitement des déchets). Le recul est de 2 %, soit environ 1 000 tonnes, sachant que 53 441 tonnes de ces déchets ont été collectées en 2008. “La baisse est observée à Besançon depuis dix ans. En revanche, elle est perceptible pour la deuxième année à l’échelle du Sybert” explique Éric Alauzet, président du syndicat. Ce recul s’explique entre autres par

déchets organiques, pourrait être valo- risée différemment. “Dans les pou- belles grises, il y a 30 % de matière organique. Elle pourrait retourner à la terre” précise Éric Alauzet. Mais un tel recyclage des déchets est impos- sible pour l’instant. “Un des obstacles, ce sont les toxiques qui se trouvent éga- lement dans les poubelles grises et qui risquent de contaminer les déchets organiques” ajoute-t-il. Ces toxiques, ce sont notamment les piles jetées par négligence, et tous ces produits qui contiennent des métaux lourds, “une vraie plaie.” Le Sybert espère pouvoir assainir la situation. Un des objectifs est de favoriser la récupération du mercure des parti- culiers dans les déchetteries. Le syn- dicat prépare également un plan spé- cifique de prévention destiné au grand public dans le lequel le volet sur les toxiques tiendra une place impor- tante. 120 930 tonnes de déchets ont été collectées par le Sybert en 2008. Parmi eux, des déchets toxiques comme des piles qui n’ont rien à faire là.

un changement de com- portement des habi- tants qui ont pris l’habitude de trier. La preuve en est que la quantité de déchets col- lectés dans les déchet- teries ne baisse pas. Pour l’instant, ces déchets résiduels sont incinérés “pour ali- menter le réseau de cha- leur de Planoise” pré- cisent les services du syndicat. Ils sont donc brûlés alors qu’une par- tie d’entre eux, les

“Une

vraie plaie.”

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