La Presse Bisontine 103 - Octobre 2009
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 103 - Octobre 2009
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SENSIBILISATION
Le don d’organes en question
80 Francs-Comtois en attente d’un rein La Franche-Comté était cette année en dessous du seuil national en matière de dons d’organes. Pour inverser la tendance, la sensibilisation est impérative. État des lieux local.
I nciter la population à réflé- chir sur le sujet, c’est une fois de plus le message que les bénévoles des “Boucles du don” ont voulu faire passer le 6 septembre dernier lors de la journée annuelle de sensibili- Dons d’organes et transplantations en Franche-Comté Transplantations du rein : 895 de 1974 à 2008 35 greffes à partir de donneurs vivants Transplantations du foie : 527 de 1986 à 2008 Greffes de cornées : 60 greffes par an 1 430 greffes de 1984 à 2008 Greffes de moelle 1 000 allogreffes et 650 auto- greffes de 1979 à 2008
sation au don d’organes. Dans l’absolu, chacun d’entre nous est un donneur potentiel. “Sauf si de son vivant on s’est opposé au don d’organe” précise Yvet- te Hudel, l’infirmière coordina- trice des prélèvements au C.H.U. de Besançon. Et pour s’opposer, il existe deux manières : l’inscription au registre des refus géré par l’agence de la biomé- decine (seuls 72 000 Français y sont inscrits à ce jour). Ou alors en transmettant sa volonté à sa famille. Et c’est bien là que la loi laisse grand ouvert le champ des possibles. Souvent, c’est la famille meurtrie par la mort encéphalique d’un proche qui s’oppose au don. Peur que le corps du proche soit “mutilé”, émotions fortes du deuil… Les raisons du refus par la famille sont multiples, parfois irra- tionnelles. Il n’empêche : 31 % de refus au don ont été enre- gistrés sur le plan national l’an dernier, 39 % à Besançon. Ce taux supérieur à la moyenne ne s’explique pas, d’autant que les années précédentes, Besançon
faisait souvent mieux que le res- te de la France. “Souvent, ce qui conduit au refus, c’est l’ignorance de la volonté de la personne” ajoute M me Hudel. Les possibilités de dons sont déjà très restreintes : il faut que le donneur potentiel soit en état de mort encéphalique, c’est-à- dire que le cerveau soit détruit totalement ou de manière irré- versible mais que le cœur conti- nue à battre. Le patient doit également être en réanimation dans un hôpital. Seuls 0,5 % des décès en France, soit 3 180 l’an dernier, étaient dans ce cas de figure de donneurs potentiels. Et sur ces donneurs potentiels, 1 562 ont été prélevés. “C’est pour cela qu’il est impératif que les familles réfléchissent en amont de manière à ce que la décision soit prise de la maniè- re la plus libre possible” com- mente Christian Magnin-Fey- sot, membre du collectif d’associations du don d’organes et lui-même bénéficiaire d’une greffe il y a 14 ans. Sachant qu’un donneur peut
Yvette Hudel, coordinatrice des prélèvements au C.H.U. de Besançon, Bernard Mismetti, (à gauche), délégué du Kiwanis et Christian Magnin-Feysot, membre du collectif d’associations pour le don d’organes.
donner jusqu’à 5 organes, donc sauver 5 vies, réfléchir sur le sujet en vaut vraiment la pei- ne. 13 000 personnes sont en attente d’une greffe en France, dont 8 800 rien que pour le rein. 230 personnes meurent tous les
ans sur les listes d’attente. En Franche-Comté, on recense 80 patients en attente de reins, 40 autres en attente d’un foie. L’an dernier, une cinquantaine de reins et une trentaine de foies ont été greffés à Besançon. “On
a quatre fois plus de risques d’être receveur d’organes que donneur. Et si on est prêt à rece- voir un greffon, alors on doit être prêt à donner” noteYvetteHudel. Alors réfléchissons… J.-F.H. Les prélèvements - 470 prélèvements dʼorganes de 1985 à 2008 - Environ 1 474 greffons pro- posés à la transplantation Les patients en attente en Franche-Comté
Les Boucles du Don, le 6 sep- tembre dernier, étaient organi- sées par le Kiwanis . C’est la principale action de sen- sibilisation de l’année. Près de 1 000 per- sonnes y ont participé.
- 80 pour le rein - 40 pour le foie
Renseignements sur le don d’organes au 03 81 66 80 80
SOLIDARITÉ 42 000 euros de loyer Les Restos du Cœur
ne seront plus à l’étroit L’association prévoit d’accueillir l’an prochain plus de 1 000 familles par semaine. Ce nombre, en constante progression, l’oblige à quitter ses locaux de la rue Haag.
I l faudrait pousser les murs des locaux de la rue Haag pour loger tout le monde. Les Restos du Cœur, sont hélas, victimes de leur suc- cès, crise oblige. 2 359 adultes et 112 bébés ont bénéficié l’an dernier de l’aide alimentai- re fournie par les Restos, soit 878 familles. C’est 12 % de
plus par rapport à l’année précédente. Et selon les béné- voles, cette hausse n’est pas terminée. Ils estiment dépas- ser l’hiver prochain le seuil des 1 000 familles par semai- ne ! Les locaux “vétustes et inadaptés” de la rue Haag, qu’ils occupent depuis 1990, arrivent à saturation. D’autre
part, l’activité des Restos doit évoluer puisque l’association est censée “développer l’aide à la personne en créant notam- ment des ateliers d’insertion” , d’où également le besoin de place. La ville a trouvé de nouveaux locaux pour la prochaine cam- pagne des Restos. L’association dispose désor- mais d’une nouvelle adres- se, rue Belin, à proximité de Planoise. Ces locaux appar- tenant à la S.C.I. Bari sont loués à la ville 42 000 euros par an. Les Restos s’y ins- talleront début novembre. Les bénévoles - et les bénéficiaires - des Restos vont un peu “respirer” dans leurs futurs locaux de la rue Belin.
3 ème journée ESBF CELLES-SUR-BELLE Samedi 26 septembre 2009
5 ème journée ESBF LA MOTTE-SERVOLEX Samedi 10 octobre 2009
(photo archive L.P.B.).
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