La Presse Bisontine 101 - Juillet-Août 2009

La Presse Bisontine n° 101 - Juillet-août 2009

7

fère un sprinter qui gagne deux ou trois étapes et qu’il arrive aux Champs-Élysées qu’un sprinter commeCippolini qui gagne quatre étapes de suite qui ne passe pas les Alpes. Quand on fait le Tour, c’est pour aller jusqu’au bout ! J’ai envie que les baroudeurs soient récompensés. L.P.B. : Y a-t-il encore des baroudeurs français, ou un Français capable de gagner le tour ? C.P. : AucunFrançais n’est capable de gagner.S’il y avait unBernard Hinault dans le peloton, cela se saurait. Des baroudeurs, il y en a : Stéphane Augé, Voeckler… L.P.B. : Et Christophe Moreau, notre Franc-Comtois ? C.P. : On n’a pas un coureur com- me Christophe qui dans son meilleur niveau était tout proche du podium. Une étape c’est pos- sible. L.P.B. :Le retour d’Armstrong,c’est une bonne chose pour le vélo… C.P. : Ce n’est ni une bonne, ni une mauvaise chose. L.P.B. : Peut-il gagner ? C.P. : J’ai été stupéfait de sonretour. Il est monté en puissance sur le Giro (Tour d’Italie) et notamment dans ladernière semaine de cour- se. Il sera là. Peut-être pas en dominateur mais avec des ambi- tions. Je suis curieux de voir ce qui va se passer dans son équipe. L.P.B. : Quels sont vos rapports avec lui ? C.P. : Je l’ai relativement peu vu, seulement durant deux ans. La réalité d’un directeur du Tour : c’est que l’on voit plus les élus que les coureurs.

positif à la cocaïne,sera-t-il au départ ? C.P. : Je suis d’accord avec le pré- sident de l’U.C.I.(PatMac Quaid) pour dire qu’il a sali l’image du cyclisme. L’U.C.I. doit trancher… L.P.B. : Vous préparez déjà les autres Grandes boucles ? C.P. : Nous avons trois Tours d’avance. L.P.B. : Le maire de Besançon Jean- Louis Fousseret a évoqué l’idée d’un prologue dans la région à court terme (entre 5 et 10 ans). Est-ce possible ou utopique vu l’investissement financier ? C.P. : Besançon est la capitale du temps. On a 230 candidatures (180 en France, 50 à l’étranger) de villes sans compter les conseils généraux.Là-dessus,unbonquart veut un contre-la-montre mais c’est vrai que Besançon est plus légitime que d’autres. Quand Jean-Louis Fousseret parle de prologue, je l’écoute… L.P.B. :Vous l’avez écouté. Reste à savoir si vous l’avez entendu… C.P. : (rires) Je l’ai écouté mais je ne peux pas en dire plus. L.P.B. :Quelle est votre position concer- nant l’utilisation des oreillettes en cour- se ? C.P. : Daniel Bilalian (directeur des sports à France Télévision) a demandé à l’UCI de supprimer les oreillettes. On pourrait avoir une voire deux étapes sans oreillettes sur ce Tour. L.P.B. : Sur quelles étapes ? C.P. : Je ne peux pas le dire mais sûrement sur des étapes de moyenne montagne. En haute montagne, il n’y aurait pas d’intérêt. Propos recueillis par E.Ch.

Le directeur du Tour de France se confie avant l’arrivée de la 14 ème étape à Besançon, le samedi 18 juillet. Parcours, dopage, retour d’Armstrong et possibilité d’accueillir un prologue dans la capitale bisontine sont passés au crible. CHRISTIAN PRUDHOMME Le directeur du Tour de France “Besançon est plus légitime que d’autres”

L a Presse Bisontine : Revenir à Besançon après la fabuleuse fête que fut le contre-la-montre rem- porté par Lance Armstrong en 2004, était-ce voulu ? Christian Prudhomme : C’était un choix.Il y avait une volonté dema part d’aller dans les Vosges car j’aime lesmassifs intermédiaires. En sortant des Vosges pour aller dans les Alpes, il y avait un che- min naturel…C’était Besançon. L.P.B. : Parce que vous y êtes bien accueilli ?

derniers kilomètres sont splen- dides en termes d’images avec la vallée du Doubs mais j’ai bien peur que les échappés voient arri- ver un tsunami derrière eux.Car rappelons que la veille dans les Vosges,les sprinters n’auront pas été à la noce et le lendemain au départ de Pontarlier, ils ne le seront pas… L.P.B. :Il y a peu d’étapes pour les sprin- ters. C.P. : Il y enaautant qued’habitude mais elles sont espacées. Je pré-

C.P. : Besançon est une ville qui aime le sport et le vélo,on s’y sent bien.On sera là avec leTourmais aussi avec le Tour de l’Avenir (mois de septembre). Il y a une tradition qui perdure, avec Mor- gan Kneisky notamment, votre champion du Monde sur piste. Le vélo a reconquis sa place dans la ville et c’est le cas ici. L.P.B. : En terme d’organisation, jugez- vous la ville prête et au vu des condi- tions économiques, était-il plus diffici- le de trouver des partenaires ?

C.P. : Avec Micropolis, il y a déjà un espace préétabli pour la sal- le de presse, ce lieu s’imposait. Je ne suis pas inquiet pour l’organisation et il n’a pas été plus difficilede trouver despartenaires. L.P.B. :Doit-on s’attendre à une arrivée au sprint à Besançon après 199 km de course ? C.P. : : Il faudra que le groupe d’échappés profite des routes étroites de la mi-étape pour prendre beaucoup, beaucoup, d’avance sur le peloton. Les 50

nce a

SON PREMIER TOUR DE FRANCE EN 2005 Francis Mourey, l’enfant du pays Retenu pour participer au Tour 2009, le Bisontin Francis Mourey raconte sa pre- mière Grande Boucle, en 2005. Quel sera son rôle, les étapes visées ? Réponse du coureur de la “Française des Jeux”.

L’ étape Colmar-Besançon, sûr que FrancisMourey n’a pas eu besoin de la reconnaître. “Elle passe à quatre kilomètres de mon lieu de nais- sance (N.D.L.R. :Chazot dans leDoubs) et arrive à Besançon, où je m’entraîne souvent” dit le cycliste franc-comtois, passé professionnel en 2004 à la “Fran- çaise des Jeux”.À l’heure où nous écri- vons ces lignes, Francis Mourey n’est pas encore certain de disputer la deuxiè-

berger : “Si je fais le Tour, c’est tant mieux. J’espère vraiment le faire car il passe dans notre région. Si je ne suis pas retenu, tant pis. Je serai en vacances…” schématise le sympathique papa d’une petite fille âgée de deux ans et demi. Sacré quatre fois champion de France de cyclo-cross (2005, 2007, 2008, 2009), troisième aux Mondiaux en Italie en 2006, Francis a gardé la tête froide com- me si ce maçon de formation n’avait pas oublié d’où il venait. Autre chose qu’il n’a pas oubliée : la magie du Tour de France. En 2005, son équipe le lan- ce dans le grand bain après un bonTour d’Italie (104 ème en 2004). Le début d’une vraie carrière sur route pour un cyclis- te plutôt habitué à rouler dans l’herbe et la boue avec son vélo de cyclo-cross. “Le Tour, j’en ai de très bons souvenirs. C’est super bien organisé avec beaucoup de public autour de nousmais d’un autre côté, c’est fatigant moralement. Je n’aime pas trop ce côté super-médiatique. C’est un tout : il y a la pression de la course, ça roule vite et il y a peu de répit. Pour les spectateurs qui aiment le vélo, ce n’est

L.P.B. : Le Belge Tom Boonen, contrôlé

Sandy Casar, notre leader , dans les étapes de montagne” répond le cycliste âgé de 29 ans qui voit bien Contador s’imposer même s’il ne faut pas oublier Armstrong, “qui n’a pas fait le Giro à fond” selonMourey.Concernant le dopa- ge, Francis a été contrôlé à maintes reprises avec un résultat toujours néga- tif : “Il y a encore une semaine, on est venu me contrôler à 6 heures du mat’ chez moi. Quand quelqu’un est pris, il faudrait le radier ! La lutte avance.Nous sommes contrôlés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Le cyclisme est le seul sport à vouloir se sortir du dopage.” Dis- cret mais talentueux, Mourey espère prouver qu’il est multicartes. E.Ch.

pas sur leTour qu’il faut venir pour dis- cuter avec nous. On reste abordables mais il faut déjà 36 badges pour accé- der au village pro.” Francis, qui a l’habitude de s’entraîner à Besançon, a-t-il prévu un coup pour l’arrivée dans “sa” ville ? “ Ç a risque d’arriver au sprint” dit-il. En clair, une victoire d’étape à Besançon n’est pas imaginable. La précédente (Vittel-Col- mar) est davantage dans ses cordes. Il l’a d’ailleurs reconnue avec ses coéqui- piers. Elle pourrait lui convenir à mer- veille sachant que ses qualités de rou- leur-grimpeur ne sont plus à prouver. Quel sera son rôle s’il a le bonheur d’être retenu ? “Ce sera celui d’équipier pour les sprinters en début de semaine et pour

me Grande Boucle de sa carrière. S’il est retenu dans la “short- list” de neuf coureurs, c’est à Marc Madiot - le directeur sportif - de décider s’il sera ou non du voyage. Les noms seront dévoi- lés après le 28 juin, date des champion- nats de France sur route.Une attente tou- jours longue, difficile. Mais le Doubiste domicilié à Saône n’est pas du genre à gam-

Le cycliste franc-

comtois Francis Mourey

espère être en selle sur ce Tour 2009.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker