La Presse Bisontine 101 - Juillet-Août 2009

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 101 - Juillet-août 2009

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URBANISME Une agence de réflexion, de prospective et d’analyse L’Audab voit plus large L’Agence d’urbanisme de l’agglomération de Besançon étend son rayon d’action en matière de planification et d’aménagement du territoire. Au centre,

C omme un symbole. En organisant son assem- blée générale au Fort Griffon de Besançon, l’Agence d’urbanisme de l’agglomération de Besan- çon a mis en avant ce site éri- gé par Vauban, inscrit au patri- moine de l’Unesco. Car si l’agence est un lieu de réflexion et d’analyse destiné à aider les collectivités dans leurs travaux d’urbanisme et développement durable, elle a beaucoup œuvré sur le dossier de candidature à l’Unesco pour le patrimoineVau- ban. Elle a également travaillé sur les déplacements domicile- travail dans l’agglomération permettant aux collectivités de prendre des décisions sur le futur tramway. L’agence n’a aucun pouvoir opérationnel mais semble écoutée par les collecti- vités dans le Grand Besançon. Elle a notamment accompagné et guidé “ses” partenaires sur

Belfort assurant au passage une vraie cohérence en matière d’urbanisme. L’objectif étant “d’économiser l’espace et l’énergie” précise le directeur de l’Agence Michel Rouget. Ce fut notamment le cas autour de la gare T.G.V. d’Auxon où un Plan local d’urbanisme inter- communal a vu le jour. Si les collectivités de la C.A.G.B. jouent le jeu et respectent les deside- rata de l’agence, c’est moins vrai dans le Haut-Doubs où l’urbanisme répond plus à l’offre qu’à une vraie politique.

le président de l’Audab, Jean-Paul Dillschneider. Objectif de l’agence : livrer aux collectivités des messages clairs en matière d’urbanisme et de développement durable.

CULTURE

Des expositions en préparation

Des projets dans les cartons de M. Guigon

les dossiers et pro- jets engageant l’avenir de leur territoire : accueil de la L.G.V., éla- boration de leurs documents de pla- nification, réali- sation de projets urbains. L’Audab qui inter- vient sur un ter- ritoire de plus de 200 000 habitants voit sa compéten- ce grandir depuis l’adhésion de la Région Franche- Comté. Elle colla- borera avec celle de Montbéliard et

Après le succès de l’exposition Simon Vouet, Emmanuel Guigon, le conservateur du Musée des Beaux-arts et d’Archéologie de Besançon, travaille sur d’autres projets dont une exposition dédiée à Le Corbusier.

Guigon qui ne va pas en res- ter là. Le conservateur est pressé. Il avance, les sens en éveil et l’esprit ouvert à d’autres pro- jets, une dizaine à la fois. Son souci est de faire vivre ce lieu pour lui donner l’envergure culturelle qu’il mérite. “On oublie que ce musée possède parmi les plus grandes col- lections de dessins de province. Beaucoup de projets sont en cours. Il y aura bientôt une exposition sur le photographe Bernard Plossu qui a photo- graphié la Franche-Comté. Une exposition autour de Charles Fourier est aussi en préparation” promet-il. Emmanuel Guigon travaille également sur un rendez-vous culturel co-produit avec deux musées espagnols dédiés à Le Corbusier. “Comment mon- trer une œuvre d’art selon Le Corbusier” , le thème est taillé sur mesure pour ce musée qui doit son architecture inté- rieure à un élève de l’inventeur de l’Unité d’Habitation. Emmanuel Guigon est un homme de réseau qui active volontiers ses contacts pour donner corps à des idées cul- turelles. L’Espagne est un de ses terrains de prédilection. Il faut dire que c’est au pays de Dali et Picasso que

l’étudiant de la Sorbonne a façonné sa sensibilité à l’art armé d’un bagage universi- taire : un doctorat en histoi- re de l’art. Il a passé trois ans à la CasaVélasquèz àMadrid, une école française à l’étranger qui développe notamment des activités de recherche rela- tives aux arts. “J’ai ensuite été nommé conservateur en chef des expositions à l’I.V.A.M. (institut d’art moderne) de Valence.” Son périple hispa- nique va durer une quinzai- ne d’années avant que le spé- cialiste regagne la France pour occuper la fonction de conservateur au musée d’art contemporain de Strasbourg. En revenant à Besançon après sept années passées dans la capitale alsacienne, Emma- nuel Guigon se rapproche de ses racines. Fasciné par “la

“Économiser l’espace.”

“M on âge ?À peu près cinquante ans” s’amuse Emma- nuel Guigon. Sa réponse, volontairement imprécise, n’a finalement pas d’importance pour cet homme qui vit entou- ré d’œuvres d’art qui traver- sent le temps. Là où il est, l’esthétisme prévaut sur l’instant, même s’il est sou- vent le reflet d’une époque et d’un courant artistique. Emmanuel Guigon n’est pas

collectionneur mais conser- vateur en chef du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon. Il occupe cette fonction depuis deux ans. Cheveux mi-longs jetés vers l’arrière, costume gris impec- cable, langage choisi, le per- sonnage à l’allure dandy est à sa place dans ce labyrinthe de béton dont les murs sup- portent en cemoment les toiles majestueuses du peintre SimonVouet (1590-1649). Cet-

te exposition qui rend hom- mage aux années italiennes de l’artiste a un retentisse- ment national et internatio- nal. L’homme de l’art est ravi. “ C’est un grand coup d’un point de vue scientifique et humain. Cette exposition a du sens car le musée possède des tableaux de SimonVouet. Elle a réuni des publics extérieurs à la Franche-Comté (N.D.L.R. : entrée gratuite les 27 et 28 juin)” précise Emmanuel

sublimation et le désir esthétique” il savoure en silence le privi- lège que lui confère sa fonc- tion de conser- vateur. Un pri- vilège qui le lie intimement aux œuvres et à leurs auteurs qu’il met en scène dans ce musée. T.C.

“Cette exposition a du sens.”

Emmanuel Guigon est conservateur du musée des beaux-arts de Besançon et du musée du Temps.

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