La Presse Bisontine 101 - Juillet-Août 2009

LE GRAND BESANÇON 24

La Presse Bisontine n° 101 - Juillet-août 2009

EN BREF Médecine Une première au C.H.U. de Besançon. En 2005, une patiente atteinte d’une pathologie hématologique a pu bénéficier d’une congélation de tissu ovarien, en prévision d’un traitement curatif mais stérilisant. En 2008, ce tissu ovarien lui a été greffé dans l’espoir de satisfaire à son désir d’enfant. La restauration de sa fertilité suivie d’une grossesse spontanée menée à terme. 3,7 kg, c’est le poids de la petite fille qui a vu le jour le 23 juin dernier au C.H.U. de Besançon. L’enfant et la maman se portent bien. C’est seulement la 7ème naissance après autogreffe de tissu ovarien au monde. greffe a été un succès : elle a permis une

SAINT-VIT Animation en préparation On n’arrête pas le progrès ! Collectionneur à ses heures, Jacques Lassout récupère des objets utilitaires qui ont disparu de notre vie quotidienne balayée par les évolutions technologiques. Il prépare une animation insolite sur le sujet.

A vec la technologie, de multiples objets ont été débarrassés des tiroirs des cuisines modernes car leurs propriétaires n’en avaient plus l’usage. C’est le cas par exemple de la clef à sardines autour de laquelle

ce décalage qui intéresse Jacques Lassout. Ce Saint- Vitois qui assume volontiers son statut de chineur, pré- pare une animation pour la rentrée de septembre autour d’une collection d’objets anciens qu’il constitue actuel- lement. Ils seront présentés au public qui devra tenter d’en établir l’usage. “Mon but est de faire parler les gens” explique Jacques Las- sout qui court les brocantes pour trouver la perle rare. “J’essaie tant que possible de trouver des objets qui étaient utilisés dans la région com- me un rouleau à pâtisserie que l’on trouve surtout dans le Haut-Doubs.” Le collectionneur travaille sur des thèmes comme l’école

ou la vie quotidienne, aux- quels vont se rapporter ces choses. Ce n’est pas la nos- talgie d’une époque qui ani- me la démarche de cet hom- me mais la volonté de susciter la curiosité des jeunes tout en ravivant les souvenirs des anciens qui ont pu utiliser ces ustensiles. “Je crois que l’innovation s’est faite dans les années cin- quante. Au départ, on ne par- lait pas de société de consom- mation. Ces objets étaient là pour améliorer le bien-être des gens en leur facilitant certaines tâches” estime Jacques Lassout. La confron- tation du visiteur avec les choses s’annonce d’ores et déjà ludique. T.C.

venait s’enrouler le couvercle de la boîte de conser- ve. Elle fait par- tie de ces usten- siles probablement jugés insolites par la “généra- tion dosette” qui aurait sans dou- te du mal à en déterminer la fonction. C’est justement

“Mon but est de faire parler les gens.”

Quelle est donc cette sphère étrange dans la main de Jacques Lassout ?

POLÉMIQUE

EMPLOI L’avenir de la papeterie Novillars prépare son grand virage Après l’annonce le 17 juin de la fermeture de la papeterie de Novillars, salariés et élus locaux s’accrochent au projet d’installer sur le site une centrale “bois-énergie”. Espoirs. “L a papeterie pour Novillars, c’est un peu comme laTour Eiffel pour Paris. Ils sont indissociables l’un de l’autre.” Le maire de Novillars Philippe Beluche ne veut même pas imaginer sa commune sans l’entreprise qui y est attachée depuis plus de 120 ans. L’annonce de la fermeture du site a laissé pantois la soixantaine de salariés. Du côté des élus locaux, passée la consternation, l’heure est aux discussions. Et notam- ment avec la préfecture du Doubs. C’est le préfet qui a en effet refusé un permis de construi- re à l’entreprise d’énergie Poweo qui s’est positionné pour créer à Novillars un site de production de biomasse. Le site de Novillars avait été retenu l’an dernier par le “Grenelle de l’environnement” pour la construction d’une centrale “bois-énergie” destinée à produire de la cha- leur et de l’électricité à partir de la biomasse. Si le pro- jet se dénoue rapidement, la papeterie du Doubs abri- terait d’ici 2011 l’une des 22 centrales françaises de production d’électricité et de chaleur alimentées à par- tir de biomasse.Un investissement de 90millions d’euros. Mais pour cause de P.P.R.I. (plan de prévention des risques d’inondations), le permis avait été retoqué par le préfet. Philippe Beluche attend désormais que le représentant de l’État revienne sur sa position, d’autant que Poweo a revu sa copie. “On ne peut pas à la fois lais- ser Powéo retravailler son projet et faire planer le risque que le permis soit refusé” pense M. Beluche. Le projet Poweo, s’il aboutit, permettrait la création d’une trentaine d’emplois. Il faut y voir aussi “un pro- jet magnifique en terme de développement durable.” Cet- te future centrale permettrait de fournir 100 % des besoins énergétiques de la papeterie. Actuellement, pour les seuls besoins énergétiques de la papeterie, 35 tonnes de fioul lourd sont brûlées tous les jours. Les ressources en biomasse sont constituées de tous les déchets verts, qu’ils soient issus de l’industrie fores- tière (branchages, sciures…) ou agricole (paille…). La biomasse peut être valorisée sous forme de chaleur, de carburants ou d’électricité. L’hôpital de Novillars ain- si que les bâtiments publics devraient également pro- fiter de la chaleur produite. Poweo pourra revendre une partie de l’électricité sur le réseau. J.-F.H.

Rififi au camping d’Osselle

L’ affaire aurait pu faire les choux gras de l’émission de Julien Courbet ou Jean-Pierre Pernaut. De l’argent public jeté par les fenêtres, c’est toujours vendeur en terme d’audimat. ça l’est nettement moins pour les collectivités locales, Conseil géné- ral du Doubs en tête, préfecture, Commu- nauté d’agglomération du Grand Besançon et mairie d’Osselle. C’est à Osselle qu’a été érigé en 2007 un bâtiment sanitaire (douches et W.C.) desti- né à accueillir les campeurs et utilisateurs Vagues à la plage Un conflit entre le maire d’Osselle et l’exploitant de la plage tourne au vinaigre. L’accès au camping est tou- jours fermé. Bonne nouvelle : le bloc sanitaire est ouvert !

de l’Eurovéloroute. Le lieu est d’ailleurs inscrit sur les guides touristiques. Son coût : 245 000 euros, financé à hauteur de 50 000 euros par la préfectu- re, 55 000 par la Communauté d’agglomération, 72 000 euros par le Conseil général et le res- te par la commune. Durant deux années, le site a été fermé aux vacanciers venus faire “bron- zette” ! Un coup dur pour de nom- breux touristes qui voulaient satisfaire un besoin naturel. Aujourd’hui, l’erreur est réparée depuis que la mairie a décidé de le rouvrir il y a quelques semaines. “Je ne pouvais pas l’ouvrir avant car il y avait de gros problèmes notamment en matière d’électricité” se défend Michel Lartot, le maire d’Osselle. Pour le gérant de la base nau- tique, locataire des lieux, la rai- son serait différente : “Vu que

“Le camping reste fermé.”

enmissionnant des huissiers. Seulement, elle n’a pas mis les formes juridiques et a été condamnée à verser 1 500 euros. Si le gérant a rem- porté une première bataille juridique, il ne peut en revanche exploiter le cam- ping. Lemaire a en effet pris un arrêté dans ce sens. “Je ne veux pas prendre la res- ponsabilité d’ouvrir le cam- ping. Il restera fermé. Si une branche tombe sur une ten-

c’est à la commune de payer les charges (eau et électricité), elle n’a pas forcément envie de l’ouvrir.” Cette affaire reflète la relation - délicate - entretenue entre le maire, pro- priétaire de la base nautique, et Frédéric Michel, l’exploitant des quatre fonds de com- merce : camping, baignade, bar-restaurant et droit de pêche. L’édile souhaite revoir le bail qui le lie avec son locataire en le trans- formant “en délégation de service public”. Rappelons que le site avait été confié à un premier exploitant en 2000, pour un loyer annuel d’environ 19 000 euros. En 2005, ce dernier cédait les quatre baux commerciaux. “Je les ai achetés 95 000 euros il y a quatre ans… Je pense avoir développé l’activité. Aujourd’hui, onm’en propose 30 000 euros !” note l’exploitant. La mairie a tenté de mettre fin au contrat de location pour récupérer la gestion du site

Le différend oppose le gérant Frédéric Michel au maire propriétaire.

te, c’est moi qui vais en prison, pas lui. Je veux bien l’ouvrir à condition que ce soit un vrai camping avec des bornes électriques, des emplacements…” répond Michel Lartot. Au bord du lac, les vagues s’agitent… E.Ch.

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