Journal C'est à dire 285 - Août 2022

D O S S I E R

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La question des mobilités au cœur des prochains débats Avec l’augmentation du nombre de travailleurs frontaliers, il deviendra impératif de revoir le mode de déplacements des pendulaires dans un Haut-Doubs où la voiture continue à se tailler la part du lion. Aménagement du territoire

La création d’un pôle multimodal à la gare de Morteau avec la création éven tuelle d’une aire de covoiturage pourrait être un début de réponse. L’A.U.D. plaide enfin pour que les liai sons routières s’améliorent. Pendant que de leur côté, les Suisses ont entamé le très attendu évitement du Locle dans le but de finaliser leur route H 20 (qui doit être terminée d’ici la fin de la décennie), du côté français, le dossier piétine. Seul motif de satisfac tion de l’A.U.D. : que la route des Micro techniques, la R.D. 461, ait été récem ment déclarée route d’intérêt régional. Mais c’est encore trop peu aux yeux du président de l’A.U.D. qui déplore que “ce dossier piétine depuis trop long temps.” Sur ce point, le Département du Doubs gestionnaire de cet axe ne semble pas vouloir donner de signe de bonne volonté… Prochaine piste de travail pour l’A.U.D. : la création, en lien avec les agences d’urbanisme française (A.U.D.A.B.) et suisse (Objectif:ne) d’un schéma de coopération transfrontalière pour écrire, en lien avec la société civile concernée, une vision claire et des orientations précises de ce territoire transfrontalier pour les années futures. Les concer tations démarreront dans les prochains mois. n J.-F.H.

L e Haut-Doubs bénéficie abon damment de la manne fron talière depuis plusieurs décen nies. Mais l’opulence de ce territoire ne doit pas faire oublier le revers de la médaille en matière de consommation de foncier pour accueillir cette population en hausse, et égale ment les problématiques de circulation et de mobilités. Ces questions occupent depuis sa créa tion en 2006 l’A.U.D. (Agglomération urbaine du Doubs). Regroupant les huit communes de la communauté de communes du Val de Morteau ainsi que les deux communes suisses du Locle-Les Brenets et de La Chaux-de Fonds, l’A.U.D., présidée par le Mor tuacien Pierre Vaufrey, est un espace de réflexion et de lobbying qui s’est fixé comme principale mission d’amé liorer l’accessibilité et la mobilité en son sein, que ce soit par les infrastruc

tures routières, ferroviaires ou par la mobilité douce. En effet, plus des deux tiers de l’emploi de cette zone franco suisse sont en Suisse et ils mobilisent un tiers de la population active de ces huit communes françaises. “Une de nos principales actions est donc de faire du lobbying auprès des instances poli tiques départementales et régionales côté français et auprès du canton de Neuchâtel côté suisse pour aboutir à l’amélioration des déplacements” note Pierre Vaufrey, le président de l’A.U.D. Sur le plan ferroviaire, l’A.U.D. a déjà obtenu des succès. La ligne des Hor logers, qui était encore menacée de disparition en 2015, est non seulement sauvée mais a fait l’objet d’importants travaux de rénovation (55 millions d’euros) pour améliorer son efficience. “Et 30 autres millions devraient être investis à partir de 2024 pour terminer le chantier” se satisfait Pierre Vaufrey.

Améliorer les axes de circulation transfrontaliers, en ne misant plus seulement sur le tout-voiture, c’est un des axes de travail de l’A.U.D.

Reste pour l’A.U.D. à convaincre les autorités organisatrices des transports, et en premier lieu la Région Bour gogne-Franche-Comté de l’utilité d’ajou ter des allers et retours supplémen taires entre Morteau (voire Gilley) et La Chaux-de-Fonds aux horaires des frontaliers, le matin et en fin d’après midi. Pierre Vaufrey y croit. “Il y a déjà une nouvelle liaison Valdahon-La Chaux-de-Fonds le matin. Nous tra vaillons actuellement à monter un dos sier que nous présenterons au comité de ligne créé ce printemps. Je pense que

la Région sera sensible à nos arguments si notre dossier est bien ficelé” estime le président. Le covoiturage est une autre piste de réflexion pour l’A.U.D. Si le Covid a sans doute entraîné un recul dans la pratique du covoiturage, ce dossier res surgit logiquement. “Avec les coûts de l’énergie qui augmentent, les macarons de stationnement instaurés au Locle et à La Chaux-de-Fonds (1 200 euros à l’année, N.D.L.R.), le covoiturage finira par convaincre.” Manquent encore les parkings prévus à cet effet.

Une nouvelle route des Microtechniques peut-elle voir le jour ? Avec une perspective d’un doublement des travailleurs frontaliers entre la France et la Suisse, les routes et les infrastructures pourront-elles absorber ce flux supplé mentaire de travailleurs ? Cette augmentation signe-t elle le retour d’une route des Microtechniques ? Mobilités transfrontalières

C’ était un rêve de quelques élus com tois qui a occupé pendant près de 20 ans le Conseil général (futur Conseil départemental). La fameuse route des Microtech niques, dont il reste aujourd’hui un panneau défraîchi à Étalans, n’a pas atteint sa destination. En 2008, après plus de 68 mil lions d’euros déjà investis, le projet de relier Étalans à la fron tière suisse du Col des Roches par une grande bande de 2 X 2 voies prend fin. Les raisons ? Un gouffre financier et trop de complexité en termes de fon cier. En 20 ans, la R.D. 461 a tout de même changé de visage avec notamment la mise à 2 X 2 voies entre Valdahon et Fuans. Trois

précise Florence Rogeboz, 2 ème vice-présidente du Département en charge des mobilités et des infrastructures. Quant à la renaissance d’une route des Microtechniques ? L’élue botte en touche. “Il n’y a pas que la voirie, il faut avoir une vision de tout ce qui gravite autour” , relève-t-elle en vantant l’inter modalité avec le ferroviaire, les transports en commun, les modes doux, et les parkings de covoiturage. “C’est avec la com plémentarité de nos actions qu’on obtiendra le plus de fluidité dans la circulation” , poursuit-elle. Les voisins helvètes ont quant à eux pris à bras-le-corps l’aug mentation actuelle et annoncée du trafic. En 2018, le projet de contournement de la ville du Locle est acté. Le chantier a été

projets ont été abandonnés en 2008 à des endroits qui restent encore près de 15 ans plus tard, les points durs du trafic pendu laire frontalier. La route des Microtechniques prévoyait initialement la dévia tion de Valdahon, de Fuans et de la côte de Fuans, ainsi que celle de Morteau et des Fins. À l’heure où la Suisse voisine estime que son besoin en main d'œuvre étrangère va doubler d’ici dix ans, le Département poursuit son travail de main tenance et de sécurisation des routes départementales avec un budget global de 40 millions d’euros par an. “Sur les routes frontalières, nous accordons une attention particulière à la via bilité hivernale, les axes sont dégagés à partir de 5 heures” ,

estimé à plus de 450 millions de francs suisses. Avec 13 000 véhicules par jour au Col des Roches, et plus de 23 000 au Crêt du Locle, l’axe qui traverse le centre de la première ville suisse après la frontière était sous-dimensionné. Le projet d’évitement du Locle prévoit un contournement de la ville par le Nord pour désen gorger le centre-ville et “absorber l’augmentation du trafic prévue pour la prochaine décennie” , selon l’Office fédéral des routes. Cela nécessite de percer un tun nel de 4 km (pour un diamètre de 12 mètres). En juin dernier, les travaux préparatoires ont enfin démarré. Le chantier devrait durer une dizaine d’an nées. n L.P.

Les travaux préparatoires au contournement du Locle ont débuté en juin dernier.

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