Journal C'est à dire 285 - Août 2022

V A L D E M O R T E A U

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André Cote, un volontaire longue durée chez les pompiers Villers-le-Lac

Il a exercé pendant 45 ans au service des pompiers pour devenir le chef de centre de secours de Villers-le-Lac il y a plus de seize ans, fonction qu’il a occupée jusqu’à son départ l’an dernier.

familles. Il a tout juste 17 ans quand il intègre le centre de secours de Villers-le-Lac placé alors sous le commandement du lieutenant Jean Hirschy.À l’époque, le centre de secours se situe au rez-de chaussée du bâtiment du Casino situé sur la place Droz-Bartholet. Il sera transféré en 1981 sur son emplacement actuel. “Le lieutenant recrutait direc tement en appelant les familles” , se sou vient André Cote. Autre temps, autres mœurs : l’appren tissage du métier se faisait pratique ment sur le terrain.Visite de la caserne, attribution d’un casier, mise à dispo sition de la tenue et le pompier volon taire Cote se retrouve bon pour le service en une journée, contre trois mois de formation préalable actuellement. “À cette époque, il fallait respecter les anciens” , poursuit celui qui entame alors une longue carrière avec l’envie de servir, d’apprendre, d’évoluer. Il prendra du galon comme il étoffera ses compétences en passant tous les permis y compris celui de bateau bien utile pour les secours sur le lac des Bre nets et dans les gorges du Doubs. Et d’autres spécialités en spéléologie, plon gée, risque radiologie-chimique…Capo ral, sergent, adjudant, major, il termi nera lieutenant en 2013. Une riche carrière ponctuée de souve nirs forcément contrastés. “On n’oublie pas les gros incendies. Je pense à celui de l’église du Chauffaud. J’ai perdu un collègue en intervention lors d’un sau vetage en plongée. On vit parfois des moments difficiles quand on va secourir des personnes que l’on connaît et qui sont victimes d’accidents.Aujourd’hui, on peut bénéficier d’un soutien psycho

La problématique d’une caserne frontalière L e centre de secours de Villers compte actuellement 21 sapeurs volontaires. “On progresse mais

lers pendant plusieurs années.Au-delà du professionnalisme apporté dans la formation et l’organisation des secours, l’ancien chef de centre a été marqué par l’évolution des mentalités au sein des pompiers. “On a toujours ce senti ment d’être utile. C’est un plaisir d’exer cer ce métier si l’on peut appeler cela ainsi.” André Cote a transmis les rênes de la caserne à Olivier Siron le 1 er jan qui va travailler en Suisse la journée. “C’est à chaque chef de centre de se battre pour trouver des solutions et moti ver les gens.” L’activité sur le secteur de Villers correspond à plus de 300 inter ventions par an en incluant celles effec tuées en journée par le Centre de Mor teau. La ventilation est commune à celles des autres centres de secours du Doubs avec 80 % de Secours à la Personne ou S.A.P. Loin devant les incendies (15 %) et les sorties diverses. n l’évolution des mentalités. Il a su se remettre en question jusqu’au bout” , explique le nouveau chef du centre de secours de Villers-le-Lac. Depuis qu’il a pris sa retraite de pom pier,André Cote peut désormais s'adon ner à d'autres passions entre la pêche, la cueillette de champignons, les balades en montagne… n F.C. vier 2021. “Je l’ai côtoyé pen dant 33 ans. André m’a tout appris. J’apprécie beaucoup chez lui son écoute, sa patience et sa capacité à s’adapter à

S on tout premier engagement a pris forme lors de l’incendie de la ferme de Sobey survenu dans les années soixante-dix. “À l’époque, j’étais adolescent. Cet incendie

m’a marqué. C’est cela qui m’a donné envie de rentrer chez les pompiers” , rap pelle André Cote qui n’est pas issu d’une lignée de soldats du feu comme on en trouve parfois dans certaines

logique pour surmonter ce type de situa tion”, souligne André Cote. Il n’y a pas que des épreuves. Le pompier retraité a aussi sauvé des vies, accom pagné des accouchements en urgence… Des grands moments de bonheur. Cet engagement n’est pas sans consé quences. “Le pompier a deux vies. Il doit accepter de faire des sacrifices sur la vie familiale et compter aussi sur la lers en avril 2006.Un nouveau challenge impliquant davantage encore de pré sence avec le souci d’organiser aumieux la vie de la caserne. Sur le plan pro fessionnel, André Cote a toujours tra vaillé en Suisse en tant que monteur de machines dans le médical. Un poste qui lui a permis de voyager dans le monde entier. Son fils Alex exercera aussi comme pompier volontaire àVil Comme beaucoup de casernes sur la bande frontalière, celle de Villers est aussi amputée d’une partie de son effectif compréhension de son épouse. À la maison, on n’évoque jamais les interventions” , pour suit celui qui prendra le com mandement du centre de Vil c’est encore insuffisant car on a seule ment 12 pompiers opérationnels toutes missions. Les autres sont encore en cours de formation ou d’acquisition des compétences. C’est encore là que le bât blesse” , estime Olivier Siron.

“Le pompier a deux vies” dit-il.

André Cote totalise plus de 45 ans au service de la collectivité au sein des pompiers de Villers-le-Lac.

Le petit paradis des skateurs Les Gras

Depuis qu’il est opérationnel, le skatepark des Gras est fréquenté tous les jours par des skateurs. Cet équipement créé dans le cadre d’un projet participatif, grâce à la mobi lisation de bénévoles, explique en partie son succès.

voles bâtisseurs de différentes générations, venus apporter leur contribution à la création du bowl. “La mobilisation est incroyable ! Sur le plan social et humain, ce projet est une réus site dont les gens des Gras peu vent être fiers” ajoute-t-il. Côté technique, l’équipe a reçu un appui de choix, celui du Savoyard Jérémy Durand, un autre passionné de skate, expert dans la conception de ce genre d’équipements. L’un des éléments essentiels de la conception est le béton. “Il faut trouver le bon dosage pour le faire tenir dans les courbes. La formule chimique est très spécifique” souligne Jérémy Durand. La société S.B.M. a fait le nécessaire pour préparer le béton le plus équi libré, et le livrer chaque fois que nécessaire, au petit matin sou vent, avant les fortes chaleurs. Sous les grandes bâches qui les protégeaient du soleil, les béné voles ont taloché le ciment pour donner au skatepark des courbes parfaites. À l’évidence, si la municipalité avait dû financer ce projet en dehors d’un cadre participatif,

E n quelques semaines, le skatepark des Gras est devenu l’attraction du village. “Tous les jours il y a des skateurs et pas seulement des jeunes d’ici. Ils viennent de Morteau, de Pontar lier, de Suisse aussi, pour beau coup. Il y a des gens de partout qui s’installent, pique-niquent, profitent de la structure. On voit vraiment contents” se félicite le maire Bernard Jacquet. Sa satis faction est d’autant plus forte que ce skatepark est le fruit d’un projet participatif initié parTris tan Moreale. Lui-même pas sionné de skate, il est parvenu à fédérer autour de lui une équipe de bénévoles qui se sont relayés plusieurs semaines durant pour donner corps à ce des camping-cars qui restent une partie de la journée. C’est une vraie dynamique, ça fonc tionne. Nous sommes

bowl (skatepark en cuvette aux parois arrondies). Mais avant de donner le premier coup de pelle, il a fallu convaincre le conseil municipal que le chan tier était réalisable sur le prin cipe du Do it yourself (D.I.Y./ Fais-le toi-même). “J’ai fait une maquette et j’ai présenté le projet au conseil municipal. Les élus ont adhéré. Ils nous ont fait pour organiser le chantier afin que la structure respecte les normes en vigueur pour la pra tique de cette discipline. “La création des courbes est la partie la plus complexe du projet” dit il. Les fondations ont démarré fin avril. Ensuite, les opérations se sont enchaînées mobilisant chaque jour une dizaine de béné confiance, et ça c’est super” reconnaît Tris tan Moreale qui a fait tout le travail de pré paration en amont

“Les élus nous ont fait confiance.”

Tristan Moreale est à l’initiative de ce projet participatif. Il a fédéré autour de lui une équipe de bénévoles pendant plusieurs semaines pour construire le skatepark.

et du conseil municipal dans cette opération. Le bénéfice de ce projet est aussi important sur le plan financier que sur le plan humain. n T.C.

il ne serait sans doute jamais sorti de terre. Le maire, Bernard Jacquet, le mesure bien. “Pour un projet comme celui-ci de 320 mètres carrés, le prix au mètre carré est de 900 euros, soit un

coût global de presque 300 000 euros. Là, il coûte 25 000 euros, et nous avons obtenu 70 % de subventions” indique l’élu soulignant l’impli cation du personnel communal

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