Journal C'est à dire 320 - Octobre 2025

6

VAL DE MORTEAU

Des menaces sur le maire et un policier municipal jugées au tribunal Morteau

L e procureur Cédric Logelin avait prévenu : les agressions et menaces contre les élus ne resteront pas impunies. Le 13 octobre dernier, le tribunal de Besan çon a jugé une habitante de Valdahon, ancienne Mortuacienne, pour menace de crime ou délit contre le maire Cédric Bôle et un policier municipal. Les faits remontent à février 2024. La prévenue

plainte déposée contre le maire, à la suite d’un différend. La femme explique avoir été expulsée de son logement, puis de sa voiture sur un parking alors qu’elle dormait dedans. Lors de la pro cédure, une expertise psychiatrique indique que Madame A. souffre de délire paranoïaque, soit d’un délire passionnel, soit d’un trouble délirant persistant avec une idée de persécution.

menaces n’est pas impossible, mais minime. “Madame A. n’habite plus Morteau. Et elle n’a pas été en contact directement mais par personnes inter posées avec le maire et le policier muni cipal” , rétorque son avocate. Du fait de l’abolition de son discerne ment, la prévenue ne peut pas être condamnée pénalement. Le vice-pro cureur Julien Babe requiert tout de même une mesure de sûreté, ou une interdiction de contact pendant deux ans au bénéfice du policier municipal et du maire. Le tribunal suit les réqui sitions du procureur. Seul le policier municipal s’est porté partie civile, en raison d’une agression précédente avec insultes en 2018 de la même personne, pour laquelle il n’avait alors pas sou haité être partie civile. La prévenue est déclarée par le tribunal responsable du préjudice subi et doit verser 100 euros de dommages et intérêts au policier municipal. Aucune des parties n’était présente à l’audience, la prévenue étant repré sentée par son avocate. n L.P.

En février 2024, le maire Cédric Bôle et un policier municipal ont fait l’objet de menaces de la part d’une habitante. L’affaire a été jugée au tribunal le 13 octobre. L’abolition du discernement a été retenue.

se rend en mairie une pre mière fois demandant à voir le maire. Elle lance à l’agent d’accueil : “Le jugement der nier est proche.” La femme de 55 ans appelle dans un

Selon l’expert, l’infraction pour laquelle elle est jugée relève directement de sa pathologie. Au moment des faits, la prévenue était dans une phase délirante. Le dis

La prévenue ne peut pas être

condamnée pénalement.

second temps le service de l’état civil, souhaitant parler avec le policier muni cipal. Alors que le ton monte avec l’in terlocuteur de l’état civil, la prévenue aurait à nouveau affirmé : “Le jugement est proche pour D* et Cédric. Ouvrez bien vos oreilles, je ne vais pas le répéter trois fois, le jugement est proche.” Des plaintes sont déposées en gendar merie. La prévenue reconnaît avoir dit “le jugement est proche” , faisant référence à une procédure et une

cernement était aboli. Sa dangerosité est considérée comme modérée tant qu’existe une prise en charge psychia trique. Très fragile sur le plan social et psy chologique, comme le plaide son avocate Maître Marion Hyvron, Madame A. a été hospitalisée sous contrainte pen dant quatre mois au centre hospitalier de Novillars. Sa prise en charge psy chiatrique continue en extérieur. L’ex pert estime que la réitération de ses

Un des policiers munici paux ainsi que le maire ont fait l’objet de menaces (photo d’il lustration).

Il défend l’idée d’une horlogerie sans frontière Morteau

demain” poursuit le passionné. Au fil de l’ouvrage, il liste, à des sein sans les catégoriser dans leur nationalité, des dizaines de personnages qui ont écrit au fil de l’histoire la grande histoire de l’horlogerie franco-suisse, de Daniel Jean-Richard à Abraham Louis Breguet, de Frédéric Japy à Louis Leroy, de Nicolas-Georges Hayek à Richard Mille, Philippe Stern, François-Paul Journe ou Alain-Dominique Perrin. “Si j’ai écrit ce manifeste, c’est aussi pour inciter les acteurs actuels de l’hor logerie à inventer les coopérations de demain. Pourquoi ne pas créer un poinçon franco-suisse qui vien drait en parallèle du Swiss made ?” interroge par exemple M. Viennet. Un peu à la manière d’un lanceur d’alerte, Jean-Pierre Viennet livre ses réflexions qu’il destine aux acteurs du secteur horloger, aux élus locaux et même au grand public. Pour que se ren

Ancien cadre dans l’industrie horlogère, Jean-Pierre Viennet édite un “Manifeste pour une horlogerie franco-suisse”. Ou comment réhabiliter l’idée que la France a autant apporté sa contribution que la Suisse dans l’essor de l’horlogerie locale.

Jean-Pierre Viennet a passé 40 ans de sa vie pro fessionnelle en tant que technico- commercial en horlogerie, en France et en Suisse.

I l sait que sa thèse peut bous culer quelques certitudes, notamment de l’autre côté de la frontière. Mais lui qui a sillonné pendant plusieurs décennies le territoire français comme suisse en tant qu’ancien cadre dans l’horlogerie a décidé, cette fois qu’il est en retraite, de se lancer en publiant ce “Mani feste pour une horlogerie franco suisse”. Dans ce fascicule d’une trentaine de pages, Jean-Pierre Viennet a remonté le fil d’une longue his toire qui mêle sans cesse les deux pays voisins dans la construction d’un savoir-faire unique au monde, d’ailleurs reconnu depuis quelques années par l’Unesco sur la liste du patrimoine imma

tériel de l’humanité. “À travers ce travail que je souhaiterais dif fuser le plus largement possible, j’ai voulu un peu remettre l’église au milieu du village, n’en déplaise à certains. J’ai souhaité apporter une autre vision de l’horlogerie que je voudrais aujourd’hui par tager avec le plus grand nombre” développe l’auteur qui est aussi administrateur de l’Association Française des Amateurs d’Hor logerie Ancienne et rédacteur en chef de la revue Horlogerie Ancienne. Dans son manifeste, Jean-Pierre Viennet dit vouloir “faire recon naître l’horlogerie franco-suisse comme étant une entité singulière hors frontière. Il ne s’agit pas de défendre un héritage figé, mais

de proposer une réflexion inédite où patrimoine et créativité se conjuguent pour inventer l’avenir.” S’il reconnaît logiquement que “la Suisse est aujourd’hui le pays des montres, une lecture de son passé horloger, à l’aune du clas sement par l’Unesco des savoir faire horlogers franco-suisses en 2020, nous fait découvrir une autre histoire, celle de l’horlogerie franco-suisse. Horlogerie singu lière, portée depuis plus de trois cents ans par des personnages français et suisses hors du com mun. Connaître cette histoire, qui vient bousculer le récit horloger traditionnel, s’avère être indis pensable pour comprendre l’hor logerie d’hier et d’aujourd’hui afin d’appréhender celle de

forcent encore les liens qui ont uni, dès la naissance du savoir faire horloger, entrepreneurs, créateurs et techniciens suisses et français sur le chemin de la perfection horlogère. n J.-F.H. Le “Manifeste pour une horlogerie franco-suisse” est disponible via ce lien :

Made with FlippingBook Ebook Creator