Journal C'est à dire 320 - Octobre 2025

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PLATEAU DE MAÎCHE

Les gendarmes financiers ont scruté les comptes de la Ville Maîche La gestion municipale a fait l’objet d’un contrôle de la Chambre régionale des comptes qui a formulé plusieurs recommandations destinées à améliorer le pilotage des finances de la commune.

Quatre questions au maire Régis Ligier “Cette école a été faite pour les 50 prochaines

C’ est à dire : Comment avez-vous pris les remarques d la Chambre régionale des comptes. Comme un aver tissement ? Régis Ligier : Avertissement, le mot est fort. On l’a surtout reçu comme un document com prenant des conseils pour amé liorer les choses dans la gestion au quotidien de notre com mune, un peu comme une feuille de route pour la suite. Càd: Les magistrats de la Chambre pointent une dette qui a augmenté de + 178 % entre 2020 et 2024. La situa tion financière de la com mune de Maîche est-elle préoccupante ? R.L. : Quand je suis arrivé à la tête de la commune en 2014, le poids de la dette était de 6,4 millions d’euros. Au 1 er jan vier prochain, on sera légère ment en dessous, à 6,1 millions d’euros. La trajectoire que nous avons prise est la bonne, avec les efforts que nous avons enga gés, on va y arriver. Càd : La Chambre vous pré conise de hiérarchiser vos investissements. Quels choix devrez-vous faire? R.L. : Dans la période observée, un élément pèse beaucoup, c’est la problématique de l’incendie des ateliers municipaux dont la priorité est aujourd’hui de

les reconstruire et forcément, tout cela à un coût que l’on devra assumer. D’autres dos siers comme le projet de réha bilitation du château du Désert devront donc attendre encore un peu. L’endettement a aug menté car nous avons dû refaire un prêt-relais de 2 millions d’euros justement à cause de ces ateliers municipaux. Càd: La Chambre des comptes a également pointé le coût du nouveau groupe scolaire dont la facture finale (11,56 millions d’eu ros) est 35 % supérieure aux estimations initiales. N’avez-vous pas vu trop grand sur ce dossier? R.L. : Sur les 9,6 millions d’eu ros H.T. du coût initial, nous avons ajouté 225000 euros d’avenants. Tout le reste de l’augmentation est dû à l’in flation et à la hausse des coûts des matériaux que nous avons subis de plein fouet. Pour le reste, nous n’avons pas de regrets par rapport à ce qui a été fait, ce groupe scolaire est plébiscité. L’éducation de nos enfants, je ne vois rien de plus important. Cet investissement a été fait pour au moins les 50 prochaines années. Et si de petites écoles des alentours venaient à fermer, nous pour rions accueillir d’autres classes en cas de besoin. n Propos recueillis par J.-F.H.

L a Chambre régionale des comptes a rendu son rapport d’observations définitives sur la gestion de la Ville de Maîche. Dans un document très étayé de près de 80 pages, les magistrats finan ciers ont épluché les comptes et le mode de gestion de la com mune de Maîche sur les exercices 2020 à 2024. D’où il ressort plu sieurs remarques, comme autant de points de vigilance et d’axes d’amélioration pour le maire et son conseil municipal. Parmi les remarques de la juri

diction financière, on peut retenir notamment trois points. Le pre mier concerne “une structuration

moyens des services adminis tratifs. Au chapitre suivant, les magistrats ont pointé “des indi

Enfin les juristes ont considéré que “la construction du nouveau groupe scolaire dans un contexte économique instable et dont le financement accentue les diffi cultés financières de la commune” avait contribué à fragiliser les comptes municipaux. Ayant pris acte de ces recom mandations et de ces remarques, le maire Régis Ligier et son équipe estiment que ce rapport “a permis de mettre en évidence les forces et les marges de progrès de la collectivité.” n J.-F.H.

administrative à un niveau de maturité hétérogène qui se fra gilise” selon l’expression policée de la Chambre. En d’autres termes, la Chambre met le doigt

cateurs financiers qui se sont dégradés sur la période analysée” , tout en soulignant “des pers pectives d’amélioration” , suite notamment à “un plan d’économies de

“Un plan d’économies de 150000 euros par an.”

sur la manière dont la commune a formalisé la passation et l’exé cution du marché du nouveau groupe scolaire ou encore les dif ficultés de recrutement de la commune qui ont fragilisé les

150000 euros par an sur deux ans” décidé par l’équipe muni cipale pour redresser la situation. La Chambre enjoint aussi la commune à “prioriser ses inves tissements” pour la suite.

Le coût final du groupe scolaire a notamment interrogé la Chambre régionale des comptes.

Quand la ruralité pénalise l’accès au transport scolaire ! Charquemont Des habitants des écarts de Charquemont se mobilisent pour que leurs enfants puissent bénéficier d’un ramassage au plus près de leurs domiciles. Pour l’instant, en vain.

S ept collégiens des Cerneux-Tis sot (2), du Boulois (2) et de la Chapelle-du-Vaudey (3) sont contraints d’aller prendre leur car de ramassage scolaire à l’arrêt du stade à Charquemont avec un départ à 7h20. Il s’agit d’un périple à pied de 4,5 kilomètres sur une voirie peu

de la Région Bourgogne-Franche Comté. “Nous avons eu un contact avec leurs services, nous appuyant sur leur règlement. Il stipule que dès que plus de trois enfants se trouvent à plus de trois kilomètres du point d’arrêt le plus proche, une solution doit être proposée. Mais un article de ce règlement spécifie

Une partie des écarts concernés situés à 4,5 kilomètres de l’arrêt au stade de Charquemont.

sécurisée, sans trottoir et sans garantie de déneigement au petit matin. “Bien sûr, nous nous sommes arrangés entre parents depuis la rentrée sco laire, mais nous travaillons tous et il ne peut s’agir que d’une solution temporaire” ,

également que la Région se réserve le droit de ne pas créer un nouvel arrêt en fonction du coût généré et de la sécurité du transport” , précise le père d’un des enfants. Ils sont donc intervenus auprès de Roland Martin, maire de

afin de pouvoir être matériellement traités pour la rentrée scolaire. Or nous n’avons reçu que tardivement la lettre d’alerte de Roland Martin, maire de Charquemont” , note-t-il. Ce courrier stipulait d’ailleurs que la commune était prête à financer partiellement les coûts liés à cette demande. “Nos services travaillent sérieusement sur ce sujet et étudient la possibilité de changer le parcours. Mais nous avons trois objectifs prioritaires : la faisabilité du passage du car sur le réseau routier qu’il devra emprunter, la sécurité des personnels et des passagers, et l’impact sur les autres enfants de l’augmentation

du temps de parcours inévitable pour desservir un écart” , précise l’élu régional. Il cite d’ailleurs un exemple récent où un changement d’itinéraire demandé par quelques parents a contraint la majorité des enfants à un temps de parcours allongé d’un quart d’heure et a suscité une réclamation de leurs familles. “Je comprends parfaitement les arguments, mais nous devons sans polémique continuer à travailler sur ce sujet dans le respect de nos règles de transport scolaire” , poursuit Michel Neugnot. Roland Martin confirme avoir eu une réunion avec Nicolas Ryser de la Région

dès le 12 août dernier. “Nous n’avons en tant que commune aucune intention d’endosser la lourde responsabilité qu’est le transport scolaire alors qu’il s’agit d’une compétence de la Région. Suite à l’obtention d’un devis de Mobigo de l’ordre de 35 000 euros, nous avons pris la décision en conseil municipal de faire un effort financier en prenant en charge un maximum de 30 % de ce devis” , affirme-t-il. La solution est donc bien entre les mains de la Région et les parents gardent l’espoir d’une déci sion favorable avant l’arrivée de la mauvaise saison. n Ph.D.

Le transport scolaire, prérogative de la Région.

regrette une des mères de famille. “J’ai trouvé un accord avec mon patron pour aménager mes horaires le matin, mais seulement jusqu’aux vacances de la Toussaint” , ajoute une autre maman. L’hiver arrivant, tous se sont mobilisés pour trouver une solution pérenne. Le transport scolaire est une prérogative

Charquemont. Michel Neugnot, vice président aux mobilités et aux trans ports à la Région Bourgogne-Franche Comté apporte des précisions. “Toutes les demandes de changements concer nant l’aménagement des lignes ou d’ho raires doivent parvenir à la Région avant le 31 mars de l’année en cours

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