Journal C'est à dire 318 - Juillet-Août 2025
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PLATEAU DE MAÎCHE
Le logement des personnes défavorisées mobilise l’État et le Département Frambouhans
ment et l’Hébergement des Per sonnes Défavorisées). “Nous sommes sur un secteur très tendu au niveau de l’immobilier et sans logement on n’est rien. C’est fon damental pour faire vivre sa famille et obtenir un travail. Je souhaite aussi que notre jeunesse puisse être logée dans de bonnes conditions pour démarrer dans la vie” , déclarait en préambule Christine Bouquin. Ce sont l’État et le Département qui ont élaboré ce travail, en concertation avec les collectivités
Un nouveau plan en vigueur jusqu’en 2028 a été validé par l’Assemblée Départementale en décembre dernier et signé à Frambouhans au début de l’été.
C’ est Franck Ville main, en tant que maire de Frambou hans, qui accueillait Nathalie Valleix, la secrétaire générale de la préfecture du Doubs, Christine Bouquin, la présidente du Département ainsi que Jacqueline Cuenot Stalder, la vice-présidente en
charge du logement. La com mune rénove dans le cadre de ce plan un appartement d’une centaine de mètres carrés des tiné à abriter une famille aux revenus modestes. C’était le cadre idéal pour la signature officielle de ce nouveau P.D.A.L.H.P.D. (Plan Départe mental d’Action pour le Loge
Franck Villemain (président de la C.C.P.M.), Nathalie Valleix (secrétaire générale de la préfecture), Christine Bouquin (présidente du Département) et Jacqueline Cuenot-Stalder (vice-présidente du Département).
locales, les C.C.A.S. (Centres Communaux d’Action Sociale), la C.A.F. (Caisse d’Allocations Familiales), la M.S.A. (Mutualité Sociale Agricole), les bailleurs sociaux et de nombreuses asso ciations. Pas loin de cent struc tures ont participé activement à ce projet. “Je souhaite souligner la qualité de la collaboration entre tous ces partenaires dont la majorité sont quotidiennement sur le terrain” , ajoutait Nathalie Valleix. Ce nouveau plan se veut simple, efficace, pragmatique et mise sur l’anticipation. Ses grands axes couvrent l’accès et le maintien dans le logement et l’hébergement temporaire pour des personnes éprouvant des difficultés particulières. Il s’adresse prioritairement aux ménages sans domicile ou vivant à l’hôtel ou dans une structure d’hébergement temporaire. Peu
vent également en bénéficier les familles en procédure d’ex pulsion ou souffrant de pro blèmes de santé mentale ou d’ad dictions, ainsi que les personnes en parcours d’insertion profes sionnelle. L’accent est également
Entre 2018 et 2023 (plan pré cédent) 18 625 ménages ont été aidés par le Fonds de Solidarité pour le Logement qui a accordé 22 074 aides financières. Durant cette même période, entre 850 et 1 300 familles par an ont été
mis sur les jeunes de 18 à 25 ans identifiés par l’aide sociale à l’enfance ou les missions locales. Les solutions apportées
mises à l’abri dans des dis positifs d’hébergement d’urgence alors qu’entre 1 000 et 1 200 étaient en logement d’insertion.
“Sans logement on n’est rien.
Le plan permet par exemple de rénover ce logement d’une centaine de
sont nombreuses. Accompagne ment et aides financières indi viduelles sont bien sûr indis pensables. Mais l’action passe également par la prévention des expulsions ainsi que la lutte contre l’habitat indigne et la précarité énergétique. La réser vation de logements du parc social et la mobilisation des bail leurs privés sont également des leviers utilisés pour fournir des solutions aux problèmes urgents.
Ces chiffres reflètent une réalité surprenante sur un territoire réputé riche. “Quand on est pau vre dans ce secteur frontalier, on est très pauvre. Il ne faut pas oublier que l’on peut basculer très vite dans une situation de précarité. C’est pour ces raisons que la solidarité humaine reste le socle de nos compétences au Département” , concluait Chris tine Bouquin. n Ph.D.
mètres carrés destiné à
abriter une famille aux revenus modestes.
Le lycée a définitivement fermé ses portes Les Fontenelles C’est une page de plus d’un siècle d’histoire qui se referme avec la fermeture du lycée privé des Fontenelles. Effectifs en baisse et manque d’attractivité des formations ont eu raison de l’institution.
L a décision a été un crève-cœur pour tous les membres du conseil d’administration du lycée mais l’établissement était au pied du mur et n’a eu d’autre choix que de fermer définitivement ses portes en juin, après une dernière année sco laire. En 2019 déjà, l’institution s’était résolue à fermer l’école élémentaire déjà en proie à des difficultés financières,
ce genre de décision” poursuit M. Gaiffe. La baisse régulière des effectifs scolaires a été fatale au lycée. Des formations comme le service à la personne dispen sées ici n’attiraient plus grand monde. Le relatif isolement géographique du collège et lycée des Fontenelles était aussi un frein à son développement. La formation de C.A.P. jardinier-pay sagiste avait été gelée dès l’an dernier.
Le lycée- collège des Fontenelles a définitivement fermé ses portes au début de l’été.
l’établissement cumulant alors un passif de 300 000 euros. “Depuis de nombreuses années déjà, l’établissement accusait un déficit financier important, confirme Florian Gaiffe, le président du conseil d’admi nistration des Fontenelles.
Une formation ouverte en 2020 au moment de la crise sanitaire mais qui n’avait jamais vraiment décollé. 95 élèves étaient encore sco larisés aux Fontenelles, 45 collégiens et une cinquantaine de lycéens. “Un tel effectif n’est
ou en difficulté scolaire. Une psycho logue scolaire travaillait d’ailleurs aux Fontenelles. Les élèves encore en cours de formations ont été redirigés pour cette nouvelle année scolaire au lycée Jeanne-d’Arc à Pontarlier pour poursuivre leur cursus. “On a essayé d’accompagner du mieux possible les élèves et les parents” poursuit le président. Un ancien chef d’établis sement était d’ailleurs revenu exprès dès décembre pour assurer cet accom pagnement. Tout le monde a donc quitté les lieux en juillet. L’intégralité des enseignants
-une quinzaine - a été reclassée dans d’autres établissements d’enseignement, et le reste du personnel (une dizaine entre les cuisines, l’administratif, l’en tretien) a également trouvé une solution, à Maîche ou dans d’autres communes proches. Les bâtiments d’enseignement reviennent à la congrégation religieuse voisine propriétaire des murs qui res teront pour l’instant vides. “La com munauté de communes du Plateau du Russey a inscrit dans son budget le financement d’une étude d’opportunité sur l’avenir du site” précise Gilles Robert, le président de l’intercommu
nalité. L’idée d’un partenariat avec le Département du Doubs pour requalifier le site autour du thème de l’inclusion numérique a commencé à être évoquée. Dans leur bâtiment voisin, la petite dizaine de religieuses encore présente continue l’accueil de groupes. La vocation éducative des Fontenelles remontait au XIX ème siècle avec une première école religieuse. Fermé un temps, l’établissement avait rouvert ses portes en 1928, les actuels bâtiments du lycée agricole avaient été construits en 1967. n J.-F.H.
“C’est difficile d’avoir à prendre ce genre de décision.”
Même si ces dernières années on avait réussi à redresser les comptes et limiter les pertes, les perspectives n’étaient pas encourageantes, nous avons donc pris la décision de fermer l’établissement d’enseignement. On s’y attendait, mais c’est toujours difficile d’avoir à prendre
plus viable pour un établissement de cette taille” ajoute Florian Gaiffe. Les élèves originaires du secteur se redé ploieront sur d’autres établissements proches, ceux venant d’autres régions ont regagné leurs pénates. C’était sou vent des jeunes en rupture familiale
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