Journal C'est à dire 318 - Juillet-Août 2025

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VERS UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION DE L’ISLAM

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h-12h30 et 14h-19h

Sécurité des lieux de culte, lutte contre les actes anti-musulmans, gestion des associations exerçant le culte musulman, pro fessionnalisation et recrutement des imams, financement des associations cultuelles musulmanes… Autant de sujets qui font l’objet d’une étroite collaboration avec les services de l’État dans le Doubs. Le point sur un sujet qui cristallise trop souvent les tensions.

L’islam du Doubs prend ses marques Religions La 5 ème édition des Assises Territoriales de l’Islam de France qui s’est tenue au début de l’été à la préfecture du Doubs a été l’occasion d’apporter des éclairages sur la pratique de l’islam dans notre département et de lever quelques difficultés persistantes.

D ialoguer, c’est sans doute le maître-mot dans les rapports qu’entretient l’État laïc avec les religions présentes sur son territoire, et notamment l’islam, deuxième religion de France avec plus de 4 millions de pratiquants estimés. Ces Assises Territoriales de l’Islam de France (ou A.T.I.F.) s’inscri vaient ainsi dans un cycle annuel de dialogue entre l’État et le culte musulman, ayant pour objectif de “renforcer la repré sentation des acteurs locaux et d’alimenter les échanges natio naux par les préoccupations locales. Ces assises s’inscrivaient en outre cette année dans les 120 ans de la loi de 1905” indique le préfet du Doubs Rémi Bastille. Cette cinquième édition des A.T.I.F. visait donc à poursuivre et approfondir le dialogue. Et elles arrivaient dans un contexte où “trois actes anti musulmans ont été perpétrés dans le Doubs depuis le début de l’année, des actes particuliè rement violents” ajoute le repré sentant de l’État. Dont un à Vil

lers-le-Lac (voir notre article en page précédente). À l’échelle du Doubs, trois groupes de travail se sont réunis autour des six thèmes retenus au plan national : la sécurité des lieux de cultes et la lutte contre les actes anti-musulmans, le droit et la gestion des associa tions exerçant le culte musul man, la professionnalisation et le recrutement des imams, l’or ganisation et la gestion des aumôneries, les ressources et le financement des associations cultuelles, et enfin la structura tion territoriale et inter-asso ciative des acteurs du culte musulman. Ces trois groupes de travail locaux ont concerné les droits, la gestion et le financement des associations musulmanes, le recrutement des imams dans le Doubs et la sécurité des lieux de culte. “L’islam est bien évi demment compatible avec la République française, ajoute Rémi Bastille, cette question n’est pas à discuter. Mais il est néces saire de toujours dialoguer” note t-il en présence de Massine Taleb,

du bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur présent ce jour-là à la préfecture du Doubs. “Les assises territoriales de l’islam ont été lancées en 2018 dans le but de refonder les rap ports entre l’État et les acteurs du culte en partant du local et en s’appuyant sur les initiatives dans les territoires” complète M. Taleb. Les règles évoluent pro gressivement. Ainsi depuis 2020, il est interdit aux mosquées de recruter des imams “détachés” en provenance d’un pays étran ger, et payés par ce dernier. “Tous les imams doivent être membres d’une association française dont ils sont salariés. Ils ont une autre obligation : la maîtrise du fran çais et être titulaire du D.U. Laï cité et République” ajoute un participant aux assises (voir ci contre sur ce dernier point). “Pour clarifier encore mieux les choses, peut-être que le Coran devrait être traduit en français et les prêches se faire en français, comme le français a remplacé le latin dans le culte catho lique ?” avance un autre parti cipant à ces rencontres. Le

Parmi les intervenants, Hambli Badreddine,

acteur et militant associatif

musulman. “Je remercie Dieu” a-t-il dit à la tribune.

métier d’imam a désormais un code R.O.M.E. (répertoire opé rationnel des métiers et des emplois) à France Travail. Mais il reste encore des lacunes. “L’offre de formation des imams en France est encore insuffisante. C’est pour ça que les associations continuaient de recruter à l’étranger” juge Mohammed Khormri, aumônier hospitalier régional musulman. La France compte à ce jour près de 2600 mosquées. Dont une trentaine dans le Doubs.

D’autres projets émergent des discussions entre l’État et le culte musulman dans le Doubs, comme la création d’un annuaire des aumôniers musulmans pour les personnes hospitalisées, les pratiquants militaires ou encore les prisonniers de confession musulmane. La question du financement des associations cultuelles reste encore au cœur des discussions. Un représentant du culte musul man regrettait que “certaines associations se soient vues refu

ser des prêts par des banques au nom du principe de laïcité ! Alors que c’est totalement illé gal…” Si le dialogue avance pour une meilleure intégration du culte musulman et la bonne marche d’un islam de France, il reste encore des points d’accord à trouver et des réglages à effec tuer pour que cette question ne cristallise plus les débats comme cela a été trop souvent le cas ces dernières années. n J.-F.H.

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