Journal C'est à dire 316 - Mai 2025
VAL DE MORTEAU
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40 ans de coopération franco-suisse : et après ? Villers-le-Lac La salle des fêtes de Villers-le-Lac recevait le 19 mai dernier les acteurs français et suisses de la coopération transfrontalière pour donner un nouvel élan à ce partenariat.
journaux mais qui participent depuis 40 ans au bien vivre-ensemble sur l’Arc jurassien” comme l’observe Mireille Gasser, la secrétaire générale d’Arcju rassien.org, il reste aujourd’hui à ima giner la suite, alors que de nombreuses problématiques demeurent, notamment sur le plan des mobilités. “Sur les meil leurs horaires, un quart seulement des travailleurs frontaliers ont opté pour le covoiturage. Il y a encore beaucoup de progrès à faire” note par exemple Yannick Nancy, le directeur du Parc naturel régional du Doubs Horloger. La question des déplacements reste en effet au cœur des enjeux des prochaines années. “Il y a 25 ans, 18 000 frontaliers passaient la frontière pour aller tra vailler dans notre canton. Ils sont aujourd’hui 55000” illustre Pascal Broulis, élu du canton de Vaud. Malgré les innombrables actions de coopération menée en quarante ans - notamment à travers les actions finan cées dans le cadre du programme euro péen Interreg -, la frontière politique et administrative reste encore parfois un handicap. Sur ce sujet Interreg, la présidente de Région Marie-Guite Dufay n’a d’ailleurs pas manqué de
A près 40 ans de coopération à travers la structure Arcju rassien.org (ex-Conférence transjurassienne), les parte naires franco-suisses étaient reçus le 19 mai dernier par Dominique Mollier, maire de Villers-le-Lac, pour un grand raout destiné à dresser le bilan de ces
quatre décennies passées à discuter et coopérer à saute-frontière. Si chacun a salué l’entente cordiale qui continue à régner entre les autorités françaises et suisses en termes de pro jets déjà menés ensemble sur les plans politiques, ou économiques, et “qui ne font pas forcément les grands titres des
Un parterre d’autorités et d’acteurs français et suisses a tiré le bilan de 40 ans de coopération.
mobilités, M me Dufay insiste aussi sur la “nécessité de préserver la ligne à grande vitesse qui passe par le massif jurassien.” Élue régionale chargée de ces questions franco-suisses, et maire de Bonnétage, Valérie Pagnot estime quant à elle que pour que se poursuivre
la population de l’Arc jurassien franco suisse qui était de 688000 habitants en 1990, puis de 792000 en 2020, devrait peu progresser d’ici 2050. “Il faut s’attendre à une progression très limitée” confirme Reto Schumacher, chef de projet statistique du canton. C’est même à une stagnation de la population que l’on devrait assister dans notre secteur du Haut-Doubs et des montagnes neuchâteloises. Un ter ritoire qui comptait 143000 en 2020 et qui devrait en compter à peine 5 000 de plus d’ici 2050 à cause, essentielle ment, du vieillissement de la population et de la baisse de la natalité. La pro gression du nombre de seniors devrait donc inspirer une nouvelle feuille de route aux partenaires français et suisses pour continuer à coopérer efficacement au bénéfice de ce territoire. n J.-F.H.
souligner que “cette program mation Interreg entre la Suisse et l’Union européenne pose question entre ce qui concerne notre Arc jurassien franco-suisse. La prochaine
et se renforce ce dialogue franco-suisse, “il faut se dire qu’on ne travaille pas avec un pays étranger mais avec un voisin. C’est comme ça que les relations seront les plus fruc
On devrait assister à une stagnation de la population.
programmation financière est bien en deçà de la précédente et bien en deçà également de celle qui concerne la coo pération entre la Suisse et l’Allemagne ou entre la Suisse et l’Italie. Et nous avons encore beaucoup d’efforts à faire pour que ce programme Interreg soit mieux connu du monde économique local” estime-t-elle. Sur le plan des
tueuses.” Le renforcement du lien entre les par tenaires franco-suisses, amorcé il y a 40 ans, est d’autant plus capital que du point de vue de la démographie, notre territoire devrait être en recul d’ici quelques décennies. Une étude prospective menée par le département statistique du canton de Vaud note que
Des tables rondes et des échanges autour de l’avenir de la coopération ont émaillé cette journée anniversaire.
Les abeilles ne veulent pas le retour des pesticides Les Combes
En bref…
l Vue-des-Alpes Une installation artistique éphé mère a pris place sur le parking de la Vue-des-Alpes en Suisse voisine. Après plus de deux années de processus participatifs conjointement menés par la Commune de Val-de-Ruz et le Parc du Chasseral, les résultats de la démarche sont présentés dans le cadre d’une installation originale imaginée conjointement avec le graffeur Kesh et le concepteur François Jaques. Accessible à toutes et tous du 14 juin au 13 juillet à La Vue des-Alpes, cette installation éphé mère porte un regard artistique et prospectif sur l’évolution de ce site emblématique du Jura neuchâtelois. l Mademoiselle La première édition du concours Mademoiselle Franche-Comté 2025 qui doit avoir lieu cet automne sont lancées. Ce concours régional vise à mettre en lumière l’élégance, la per sonnalité et l’engagement des jeunes femmes de notre région. Conditions de participation : être âgée de 16 à 23 ans, résider en Franche-Comté et être célibataire (non mariée, non pacsée). Plus d’infos au 0761557678.
La proposition d’un sénateur L.R. prônant le retour de certains néonicotinoïdes dans l’agriculture sera soumise au vote en séance plénière fin mai à l’Assemblée. Les apiculteurs s’en offusquent.
grogne agricole.” Et même si le Haut-Doubs n’est pas concerné par les plaines céréalières ou les champs de betteraves, c’est une menace sur l’ensemble des pollinisateurs qui pèse avec l’éventuelle réintroduction de ces néonicotinoïdes. Anne-Émilie Sordel, qui vit en partie de l’apiculture et en partie du tourisme avec le gîte qu’elle notre ministre de l’Agriculture Annie Genevard à ne pas céder aux lobbies au détriment du maintien de l’agriculture pay sanne et des petits producteurs. Avec, en plus, les brusques chan gements de climat, la production des apiculteurs est de plus en plus aléatoire. Entre 2024 et 2025, la Miellerie des Combes a subi 35 % de pertes d’abeilles, notamment à cause des fortes pluies de l’automne. Et il est encore trop tôt pour elle de savoir si cette saison 2025 sera bonne. Depuis 5 ans, sa produc tion annuelle a varié de 4 tonnes pour la meilleure saison à tout juste 76 kg pour la pire… Sale temps pour les abeilles. n J.-F.H. a aménagé aux Combes estime que la France a sacrifié son agronomie au profit de la chimie. Appelant, indirectement
pour la diversité et la survie des pollinisateurs comme les abeilles, avaient été interdits en France en 2018. Face à cette proposition de loi qui acterait un retour en arrière, les apiculteurs se mobilisent. Le 7 mai, le syndicat apicole du Doubs (qui réunit 400 produc teurs de miel) organisait un ras semblement devant son siège riser à nouveau ces pesticides serait un non-sens écologique” prévient Michel Mesnier, le pré sident du syndicat apicole du Doubs. Dans le Haut-Doubs, le discours est évidemment à l’unisson chez les apiculteurs. À la tête de la Miellerie des Combes depuis 5 ans, Anne-Émilie Sordel se dresse également contre cette proposition de loi. “Pour répon dre à la demande d’une profes sion, les grands céréaliers et les producteurs de betterave à sucre, on sacrifie toute une filière, celle de l’apiculture. C’est désolant de voir ça” s’insurge l’apicultrice des Combes qui estime que cette proposition de loi a été prise par populisme, “pour calmer la bisontin. “Si les abeilles continuent à disparaître, c’est toute la biodiversité et au final l’humanité qui est menacée. Auto
cotinoïdes), le sénateur de la Haute-Loire Laurent Duplomb propose d’autoriser à nouveau leur utilisation, soutenant ainsi la demande des grands céréa liers et des producteurs de bet teraves qui se disent désavan tagés par rapport à certains de leurs collègues européens. Ces mêmes néonicotinoïdes, un fléau
A uteur d’une proposi tion de loi visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier
d’agriculteur” , doux euphé misme pour dire le retour de certains pesticides interdits depuis 2018 (les fameux néoni
Pour qu’Annie Genevard ne cède pas aux lobbies.
Le syndicat apicole du Doubs a manifesté sa colère début mai contre le projet de loi Duplomb.
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