Journal C'est à dire 314 - Mars 2025
PIERREFONTAINE - VALDAHON
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Mission et projet initial de l’E.P.A.G.E. Doubs-Dessoubre La Rêverotte prend sa source au lieu-dit Martinvaux, parcourt 14 km puis conflue avec le Dessoubre au lieu-dit Gigot. Située dans un bassin-versant en majorité fores tier très encaissé et relativement bien conservé, la Rêverotte est labellisée Rivière Sauvage sur environ 12 km. Mal gré ce bon état global, le cours d’eau subit chaque année des assecs (assè chement) sur environ 2,5 km. De nom breux seuils aujourd’hui sans usage entraînent une rupture nette de la conti nuité écologique du cours d’eau. À ces seuils s’ajoutent des busages (obstacles à l’écoulement de l’eau) qui sont désor mais inutilisés et bouchés, interrompant la continuité sédimentaire. La ripisylve (espace d’échanges entre les milieux terrestres et aquatiques) du cours d’eau, principalement composée d’épicéas, essence non adaptée, est de plus en plus sujette au scolyte, ravageur dont le développement est favorisé par les périodes chaudes et sèches. Dans le cadre du label Rivières Sauvages et de sa compétence G.E.M.A.P.I. (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), l’E.P.A.G.E. Doubs-Des soubre a engagé une étude de définition d’un programme pluriannuel de travaux de restauration de la continuité écologique et hydromorphologique sur les cours d’eau du bassin de la Rêverotte. Ce projet de renaturation sur environ 26 km permet de reconnecter les cours d’eau à leurs zones humides, favorisant la préservation de la ressource en eau. Il est accompagné d’une évacuation des épicéas de la ripisylve, remplacés par des essences adaptées aux milieux humides, atténuant la propagation du scolyte. n
Une association vent debout contre les travaux effectués sur la Rêverotte Environnement
Un chantier d’envergure a été lancé fin 2024 sur la Rêverotte et ses affluents. Certains pêcheurs et défenseurs de la nature en contestent l’utilité.
La rivière qui coulait en toute saison gardait une fraîcheur relative grâce à la présence d’une végétation abondante à l’ombre de la forêt. Elle possé dait de ce fait un peuplement de truites de souche autochtone d’une qualité rare. La pêche gérée par l’A.A.P.P.M.A. de Pierrefontaine-les-Varans constituait un loisir agréable et un atout touristique pour les communes environnantes. Quels sont les reproches adres sés aux commanditaires de ces travaux et peut-on réconcilier l’inconciliable ? “Les sources qui alimentent la rivière à par tir de Martinvaux sont inter mittentes. Elles tarissent
L’ E.P.A.G.E. Doubs Dessoubre, soutenu par les fonds “Nature 2050” et le fonds “M.A.I.F. pour le vivant” a lancé ce chantier en septem bre dernier. La Rêverotte est un affluent du Dessoubre. Longue de 12,3 kilomètres elle prend source sur la commune de Loray, et traverse les cinq communes suivantes, de l’amont vers l’aval : Loray, La Sommette, Plaimbois-Vennes, Pierrefontaine-les-Varans et
Bretonvillers (confluence). “L’Amicale des riverains et pêcheurs du Dessoubre et de ses affluents ne comprend pas la nécessité et les véritables raisons de ce chantier. La vallée de la Reverotte est depuis des temps immémoriaux un havre de paix et de tranquillité. Située à l’écart des grandes voies de communication, elle avait pu conserver jusqu’à ces derniers mois un aspect naturel privi légié” , confie un des membres du collectif.
La Rêverotte, labellisée “Rivière Sauvage” en 2022, au pont de la Sommette (photo S.O.S. Loue et rivières comtoises).
d’assèchement” , renchérit un sympathisant de l’association. Ces militants considèrent aujourd’hui que ces travaux coûteux ont des résultats néfastes: disparition de la faune piscicole (truites, ombres,
chaque année pendant de longues périodes estivales et mêmes hivernales mettant fin à toute circulation d’eau” , pour suit un des membres de l’as sociation. C’est la raison pour laquelle des petits seuils ont
chabots, lamproies et vairons), disparition de la faune benthique (mouches et inverté brés) et assèchement des zones humides
été aménagés au cours de l’histoire afin de réguler le cours de la rivière. “Des interven tions de grande ampleur ont eu lieu fin
Il s’agit de réconcilier l’inconciliable.
avec de nombreuses consé quences pour les animaux de la forêt, les oiseaux et les batra ciens. “Comment comprendre qu’un site touristique naturel comme cette vallée soit détérioré et dévalorisée? Le simple constat qu’une rivière soit déli bérément supprimée nous est incompréhensible” , concluent les membres du collectif. n Ph.D.
2024 : nombreux arbres abat tus, interventions de pelleteuses pour recalibrer les berges et niveler le lit de la rivière. Le but, nous a-t-on dit était de per mettre un écoulement plus rapide des eaux ? Et de ce point de vue, c’est une réussite! La Reverotte ne contient plus d’eau, hormis quelques petites flaques, et les hectares de zone humide situés en amont sont en voie
Vue aérienne des travaux sur la Reverotte (photo E.P.A.G.E. Doubs Dessoubre).
Portes du Haut-Doubs
Le transport à la demande Libertàd à l’arrêt forcé Depuis le 1er mars, le transport à la demande solidaire Libertàd ne circule plus sur le territoire de la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs. En cause, un changement d’opérateur chargé de ce marché public qui s’est enrayé.
des véhicules non entretenus, des contrôles techniques pas à jour, des for mations non assurées, etc. Cela posait des questions de sécurité pour les usa gers.” Si pour l’heure, le nouveau marché public est caduc, la com’com a lancé trois pistes pour relancer ce service: relancer un nouveau marché public, se tourner vers l’association Re Bon à Maîche qui exerce peu ou prou le même service, ou le développer en régie inter communale. “On embaucherait les chauffeurs, achèterait les véhicules, illustre l'élu. Cette hypothèse est la plus lourde en investissement mais nous sommes prêts à la prendre pour que le service reprenne.” Les élus espèrent une reprise du trans port à la demande à l’été, après avoir exploré ces trois pistes. Jusqu’à présent, le budget alloué était de 170 000 euros par an. Avec le marché public qui est caduc, le budget devait monter à 230000 euros environ afin de gagner en qualité. Libertàd assure environ 700 trajets par mois pour 270 usagers. Une bonne part est constituée de personnes qui sont à l’accueil de jour de l’E.H.P.A.D. de Flangebouche et utilisent le transport à la demande pour le trajet domicile E.H.P.A.D. La solution pour ces per
L e timing, indépendant de la volonté des élus de la commu nauté de communes, a entraîné une ambiguïté autour des ser vices de mobilité des Portes du Haut Doubs. Alors que la collectivité vient de lancer un nouveau service de mobi
en charge des solidarités à la C.C.P.H.D., tient à clarifier la situation: “Nous avons bien conscience du rôle social du transport à la demande solidaire. Nous faisons tout pour que la suspension de ce service ne dure pas trop longtemps.” Au 1 er mars, un changement de marché
Le transport à la demande Libertàd est pour l’heure suspendu. La collectivité espère une reprise à l’été (photo archive Càd).
public devait s’opérer. En rai son d’un problème de procé dure, le nouvel opérateur choisi par la communauté de com munes n’a pu être retenu. “Le marché arrivait à son terme,
lité, la navette Y’lico, un trans port collectif qui dessert plu sieurs points du territoire, le transport à la demande Liber tàd est suspendu. Ce service solidaire véhicule des per
700 trajets par mois pour 270 usagers.
et nous souhaitions relancer un nouveau marché, reprend Martial Hirtzel. Nous n’étions pas satisfaits de la qualité de prestation de l’opérateur. Ce n’étaient pas les chauffeurs, qui étaient très pro fessionnels, mais nous avions des dif ficultés récurrentes depuis un an sur
sonnes à la mobilité restreinte, per sonnes âgées, en situation de handicap, etc. Il assure le déplacement individuel de personnes isolées. Certains usagers se sont émus de sa suspension et crai gnent sa disparition complète au profit d’Y’lico. Martial Hirtzel, vice-président
En comparaison, le billet Libertàd est de 4 euros. n L.P.
sonnes reste le taxi, très onéreuse. À titre d’exemple, les frais de taxi peuvent s’élever entre 50 et 100 euros par trajet.
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