Journal C'est à dire 313 - Février 2025

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ÉDITORIAL

Les lycéens de Morteau solidaires de Mayotte

L’association “Soutien aux époux Faivre” remet la pression

Dépendance On dit en général que quand le bâtiment va, tout va. Ici, l’adage vaut encore plus avec l’horlogerie. L’économie suisse tousse, et c’est tout un territoire voisin qui s’enrhume ou qui tremble… Confron tée à un sérieux coup d’arrêt depuis le second semestre 2024, la branche hor logère suisse n’entrevoit pas de vérita bles éclaircies avant la fin de cette année 2025 dans un ciel assombri par une conjoncture internationale morose, notamment en Chine, un des principaux débouchés habituels pour les garde temps suisses. De nombreuses entre prises horlogères ont ainsi déclenché en masse le dispositif de réduction des horaires de travail, autrement dit du chô mage partiel, libérant en partie leurs salariés. Parmi eux, un bon tiers de tra vailleurs frontaliers français. On raconte que certains d’entre eux, concernés par le chômage partiel ont tué le temps en repeignant les locaux de leur entreprise tandis que d’autres, mis à disposition par leur employeur, sont venus prêter main-forte aux soigneurs du Bois du Petit-Château à La Chaux-de-Fonds en attendant des jours meilleurs. Dans ce contexte, c’est tout un écosystème qui peut vaciller, tant la dépendance de nos territoires frontaliers envers l’horlogerie suisse est prégnante. Notre département du Doubs abrite en effet plus du tiers de tous les travailleurs frontaliers de Bourgogne-Franche-Comté. La bande frontalière représente à elle seule 11 % des actifs du Doubs, et dans certains territoires, comme la communauté de communes du Val de Morteau, la part des travailleurs frontaliers dans la popu lation active dépasse les 50 %. À ces milliers de salariés il faut ajouter les emplois des sous-traitants d’entreprises helvétiques installés sur la bande fron talière mais côté France, qui gonflent encore la proportion d’emplois liés à l’horlogerie et à la bijouterie. Cette ultra dépendance à la Suisse et une force quand l’horlogerie et plus largement l’in dustrie de nos voisins est florissante. C’était le cas jusqu’ici. Mais elle peut devenir une grande faiblesse en cas de turbulences, comme en ce moment. Il ne s’agit pas de tomber dans le catas trophisme car on sait l’horlogerie suisse particulièrement résiliente, mais il faut croiser les doigts pour que la branche horlogère rebondisse dans le courant de l’année 2025. Le contexte interna tional bouleversé par l’élection de Donald Trump ajoute encore un peu à l’incer titude ambiante. n Jean-François Hauser

C ette association basée à Villers-le-lac avait été créée pour soutenir Christine et Éric Faivre, dont le terrain de leur maison située au hameau des Bassots avait subi un affaissement suite au démarrage d’un chantier immobilier à proximité, en octo bre 2022. Depuis cette date, les deux époux se battent pour que les autorités leur trouvent une solution de relogement pérenne en attendant, espè rent-ils, de pouvoir regagner un jour leur maison. Deux ans

dossier. C’est un peu déses pérant.” À l’automne dernier, un troi sième expert avait été nommé pour tenter de déterminer enfin les responsabilités dans cet affaissement de terrain. “Nous craignons que ses conclusions ne soient pas rendues avant un an, c’est pourquoi nous avons refait ce courrier au juge, un courrier qu’une cinquantaine de personnes lui ont envoyé pour bien marquer notre déter mination.” L’association attend qu’un logement durable soit proposé aux époux Faivre en guise de dédommagement. En atten dant, le couple loge désormais dans un appartement loué sur les hauteurs du hameau de Chaillexon (et payé pour l’ins tant par une des entreprises en charge du chantier des Bas sots). Éric Faivre est entré dans sa 85 ème année. “Le combat juridique devra-t-il s’éteindre faute de combattant ?” s’in terroge M. Croissant. n L’affaissement du terrain s’est produit en octobre 2022, il y a deux ans et demi.

et demi après les faits, la situa tion est toujours embourbée. Si bien que l’association “Sou tien aux époux Faivre” animée notamment par Claude Crois sant, a encore récemment écrit aux autorités judiciaires pour tenter d’accélérer les démarches. “Rien n’avance déplore Claude Croissant. Nous avons juste reçu derniè rement un courrier du préfet du Doubs qui nous indique qu’il va diligenter une petite enquête pour en savoir plus sur l’état d’avancement de ce

En quelques semaines, élèves et équipes pédagogiques ont réussi à récolter plusieurs tonnes de vêtements pour les Mahorais.

déchets inertes, valorisés pour la création de places de parking? En l’occurrence ici de marne argi leuse et de calcaire compact. C’est la question dont s’est saisi le tri bunal administratif de Besançon le 18 février suite à la requête de la Commission de protection des eaux. Celle-ci souhaite que ce rem blai soit classé en I.C.P.E., instal lation classée pour l’environnement, soumise à une réglementation pré cise. En 2022, l’association alerte le préfet et lui demande de classer le site en I.C.P.E. En 2023, le préfet refuse car le site constitue une opération de valorisation de déchets en vue de la création de places de parking. La Commission des eaux a saisi le tribunal admi nistratif pour faire annuler cette décision du préfet. Selon la rap porteure publique, Fabienne Gui tard, lors de l’audience du 18 février, vêtements a quitté Morteau. Sa destination : l’île de Mayotte rava gée en décembre dernier par le cyclone Chido. La cargaison doit arriver le 7 avril prochain à desti nation après avoir traversé les océans. C’est à l’initiative du pro viseur du lycée de Morteau Thierry Finck que cette action de solidarité a été mise sur pied, avec l’appui précieux de son proviseur adjoint Zacharie Rochette qui a passé trois ans dans un lycée de la ban lieue de Mamoutzou, la capitale de Mayotte, particulièrement tou ché par le cyclone. “Les élèves ont tout perdu. Dans ce lycée, il y a beaucoup d’élèves qui habitent le bidonville voisin du lycée, le plus grand de l’Union européenne, dont les habitations précaires ont été entièrement ravagées” résume L e 21 février, un container remplit d’une trentaine de mètres cubes de cartons de

la traçabilité des déchets enfouis n’est pas assurée. Elle préconise donc le classement en I.C.P.E. et la régularisation de la situation administrative. La commission des eaux a fourni des photos montrant des tuiles ou des blocs de béton et autres gravats, plaques ou mor ceaux de matériaux non identifiés, voire de la sciure. “C’est plus qu'un simple dépôt sauvage, on est sur une I.C.P.E. sauvage” , argue l’as sociation. Pour la D.R.E.A.L., ce remblai “ne répond pas aux critères de classement d’I.C.P.E.” et consti tue plutôt un dépôt sauvage de déchets qui relève des compé tences de la maire Dominique Mol lier et non pas du préfet. La pre mière édile ne souhaite pas réagir à cette affaire qui a été mise en délibéré par le tribunal administratif. Reste que ces déchets de chantier, quelle que soit leur nature, sont dangereusement proches du lit du Doubs, à proximité de zones inon dables et naturelles. n À cet élan de solidarité, d’autres établissements se sont associés, notamment les deux collèges mor tuaciens Jeanne-d’Arc et Jean Claude Bouquet ainsi que le lycée professionnel Toussaint-Louverture de Pontarlier qui dispose comme celui de Mamoutzou, d’une section hôtellerie-restauration. “Ce lycée nous a donc donné des tenues de cuisine et de service à envoyer là-bas.” Des entreprises du Val de Morteau ont également apporté leur contribution (Cartonnages Pfahrer, Jacoulot primeurs, etc.) ainsi que le Lions club du Val de Morteau qui a aidé à réunir la somme nécessaire (5 000 euros) pour financer le convoyage du container. n le proviseur adjoint qui peut donc compter sur ses connaissances sur place pour la réception du container et la distribution efficace de son contenu.

Le remblai du Clos Rondot est-il un dépôt sauvage ? À Villers-le-Lac, le remblai du Clos Rondot qui surplombe le Doubs est-il constitué de

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