Journal C'est à dire 311 - Décembre 2024

PLATEAU DE MAÎCHE

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Goumois Enedis investit 1 million d’euros dans l’enfouissement du réseau

Face aux aléas climatiques, le gestionnaire entend assurer une meilleure qualité de fourniture électrique aux habitants de Goumois, Urtière, Charmauvillers et Fessevillers.

fort. Dix incidents majeurs de cou pure d’électricité ont été recensés depuis 2017 sur ce secteur. “Nous voulons aussi sensibiliser les élus, avec la collaboration de l’O.N.F. (Office National des Forêts) aux risques que la végé tation fait de plus en plus peser sur les installations aériennes” , poursuit-il. L’état de santé des forêts s’est considérablement dégradé (phénomènes météoro logiques, entretien parfois ina dapté, maladies chroniques et parasites). Entre 2022 et 2023 en Franche Comté, les incidents liés à des chutes d’arbres mal entretenus ont augmenté de 128 %. Au total, 50 % des coupures sur le réseau public sont dues à ce phénomène. “Le Code de l’énergie nous impose l’entretien de la végétation sous nos lignes, mais il assujettit les propriétaires publics ou privés à l’entretien ou à l’abattage des arbres dans le voisinage de nos installations” , précise Yoann Rossignol. Les travaux, en collaboration avec l’entreprise Tattu, ont débuté le 4 novembre sur la com mune de Goumois. Ce premier chantier consiste à enfouir 4,5 kilomètres de réseau aérien

E nedis est une entre prise de service public qui gère le réseau de distribution d’électri cité. Elle emploie 40 000 per sonnes, dessert 38,8 millions de clients avec son réseau d’1,4 mil lion de kilomètres. Le projet A.R.B.R.E. (Amélioration de la Résilience en zones Boisées des Réseaux Électriques) dispose

d’un budget annuel de 8,5 à 12 millions d’euros par an pour la seule région Alsace-Franche Comté. “Nous nous attelons ici à un véritable chantier d’enver gure pour enterrer 7,5 kilomètres de lignes électriques, remplaçant 5 kilomètres de réseau aérien” , constate Yoann Rossignol, direc teur territorial Enedis pour le Doubs et le Territoire de Bel

Yoann Rossignol (directeur territorial Enedis à droite) et Loïc Mesnier (chargé de projet Enedis) avec au fond à droite un des poteaux en ciment appelé à disparaître, et à gauche un nouveau poste électrique.

du nouveau réseau. Enfin, la dépose des 5 kilomètres de lignes aériennes et de 69 poteaux se déroulera fin 2025. Ces travaux sont souvent délicats, mais à Goumois l’intervention d’héli coptère ne sera pas nécessaire. “La disparition de ces lignes et poteaux aura un impact positif sur les paysages et les terrains rendus à la nature un effet signi ficatif sur la biodiversité” , conclut Yoann Rossignol. n Ph.D.

forage sous la départementale” , précise Loïc Mesnier, chargé de projet. “Nous essayons d’avoir un minimum d’impact sur l’en vironnement et toute la terre excavée est réutilisée à 90 % sur

haute tension (20 000 volts) et à installer deux nouveaux postes électriques. La deuxième phase est programmée au printemps 2025 pour la création de 3 kilo mètres de réseau souterrain

le secteur, évitant un transfert par camions” , ajoute-t-il. Les travaux d’enfouis sement achevés, une

complémentaire. “Afin d’éviter un impact trop important sur la circu lation, la majeure par tie de ces travaux est

“Un chantier d’envergure pour Enedis.”

équipe spécialisée dans les opé rations sous tension interviendra pour la mise en fonctionnement

réalisée par une trancheuse qui suit le G.R. 5 (sentier de grande randonnée) depuis Urtière et un

L’impressionnante trancheuse qui creuse et installe les câbles du réseau souterrain le long du G.R. 5.

La nature reprend ses droits dans les cours d’école L’enrobé disparaît au profit de sols qui favorisent l’infiltration de l’eau. Plantations et installations naturelles y trouvent une place de choix. Saint-Hippolyte et Chamesol

Zoom Qui assume la compétence scolaire sur le territoire ? “Suite à la loi N.O.T.R.E., les services de l’État ont rendu obligatoire le rap prochement entre les ex-communautés de communes de Maîche (C.C.P.M.) et Saint-Hippolyte (C.C.S.H.)” , note Franck Villemain. Les écoles étaient alors gérées directement par les communes sur le territoire de Maîche et par la C.C.S.H. sur celui de Saint-Hippolyte. “Cette situation a créé une forme d’iniquité que nous cherchons ce jour à effacer. Nous étudions la possibilité d’uniformiser cette gestion sur les 42 communes de la C.C.P.M.” , poursuit-il. “Au vu du nombre d’écoles et d’agents dédiés, la C.C.P.M. n’a pas la volonté de reprendre l’intégralité de la compé tence scolaire. Toutefois, dans le but d’harmoniser le territoire, nous étudions la possibilité de la redonner aux com munes de l’ex-C.C.S.H., en leur rever sant bien sûr les coûts inhérents à cette gestion de la compétence scolaire” , précise en concluant Franck Villemain. n

L es élus étaient partants pour ces travaux d’aménagement dans l’air du temps. “L’accom pagnement financier de l’Agence de l’eau, du Département du Doubs et de l’État n’est pas anodin à leur engouement pour ces désimper méabilisations à 100 %” , constate Franck Villemain, le président de la Communauté de Communes du Pays de Maîche (C.C.P.M.). Le budget de ces travaux pour l’école maternelle de Saint-Hippolyte s’est élevé à 113 000 euros subventionnés à hauteur de 79 %. Le reste à charge raisonnable de 23 730 euros sera par tagé entre la commune et la C.C.P.M. Le scénario est identique pour Chamesol avec un coût un peu plus élevé de 120 000 euros. À l’heure ou les catastrophes climatiques se multiplient, l’intérêt environnemental de ce type de travaux est évident. L’en robé classique a été remplacé par des pavés drainants, du gazon et des copeaux de bois. Sept arbres fruitiers, un hôtel à insectes, des nichoirs, un potager surélevé et une unité de com post complètent l’ambitieux projet. Deux cuves de récupération d’eau de pluie servent à l’arrosage des arbres et jardinets par un système de drains.

Début des plantations dans la cour de l’école élé mentaire de Chamesol.

la possibilité de désimperméabiliser leurs cours d’écoles respectives” , confirme Franck Villemain. Il s’agit d’un phénomène de prise de conscience déterminant et non pas d’un effet de mode. Les cours d’école en France (et d’ailleurs celles de tous les établissements éducatifs) représentent un potentiel considérable, menant à un meilleur respect du cycle de l’eau, à la lutte contre le réchauffement, tout en offrant aux enfants des espaces pen sés pour le jeu, le partage et l’appren tissage. n

Les deux cours ont été réalisées sur le même schéma par l’entreprise spécia lisée N.G.E. “Les écoles sont des espaces de mixité et de cohésion sociale. Leurs cours de récréation représentent un espace où les enjeux sociaux et environ nementaux ont une place grandissante, d’où l’importance d’agir” , constate le président de la C.C.P.M. Les enfants bénéficieront désormais d’îlots de fraîcheur plantés d’arbres, de fleurs et de gazon en lieu et place de surfaces bétonnées, très peu ombra gées. “Les enfants peuvent pleinement

profiter de ces nouvelles installations et le retour que nous donnent les ensei gnants est également très bon” , pour suit-il. Ces derniers peuvent largement enrichir leur projet pédagogique en multipliant les activités scolaires liées à l’environnement et au développement durable. Au vu du résultat de ces premières expériences, d’autres communes du territoire ont sollicité la C.C.P.M. “Une étude a été lancée pour réaliser ces tra vaux à l’école de Montécheroux et les élus des Bréseux et des Écorces étudient

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