Journal C'est à dire 311 - Décembre 2024

VAL DE MORTEAU

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Parler de l’endométriose pour sortir la maladie de l’ombre Villers-le-Lac

À 24 ans, Astrée est touchée par l’endométriose. Elle a accepté de témoigner sur son quotidien et son parcours médical, pas toujours semé de bienveillance. La Villérière est suivie dans l’hôpital de jour Santé de la femme du C.H.U. de Besançon qui a ouvert en octobre dernier.

Et pourtant, à cause de la mala die, les rapports sexuels peuvent être douloureux et cela reste trop tabou. Douleurs physiques mais également mentales, les autres patientes, comme Astrée, font écho de réflexions malveil lantes. “Moi, un médecin m’a dit : Si tu veux garder ton copain, il va falloir se forcer, intervient une autre patiente. Ce sont des mots pas entendables, c’est de l’apologie du viol. J’ai aussi entendu tout un tas d’idées fausses, de représentations. “Tu ne peux pas avoir d’endométriose, tu es jeune, tu n’es pas grosse… ” Un autre médecin m’a sorti : Tu veux une qualité de vie ou un enfant, il faut choisir. L’en dométriose, c’est une toile d’arai gnée physique et psychique. On est atteint dans son psychique féminin. On est confronté à des questions profondes comme être mère ou pas. Ça peut détruire certaines femmes.” Astrée sou ligne : “Je ne veux pas d’enfants donc j’ai plus accepté la mala die.” Lors du parcours endométriose, les patientes ont droit à des entretiens avec une infirmière en éducation thérapeutique, avec une infirmière de la douleur, avec une sexologue et psycho logue, une séance collective de kinésithérapie et de patiente experte en alimentation. n L.P.

faire les avances de frais médi caux. Il est également devenu possible de déposer un dossier M.D.P.H. pour obtenir des postes adaptés ou une reconnaissance de travailleur handicapé. “Ça avance dans le bon sens, reprend Marion Diaz. Mais qu’au moins, les femmes soient entendues et prises au sérieux. Il n’est pas normal d’avoir mal pendant ses règles.” Paradoxalement, Astrée a été soulagée du diagnostic : “Ce n’est pas dans ma tête, je ne suis pas folle.” La jeune femme suit un traitement hormonal pour limi ter ses règles, les menstruations faisant flamber à chaque fois l’endométriose. Car l’endomé triose est une maladie qui déve loppe des tissus semblables à la muqueuse utérine qui vont coloniser les organes alentour (vessie, ovaires, etc.) et les figer, générant d’importantes dou leurs. “C’est une maladie incu rable, souligne Marion Diaz. Mais on peut soulager la souf france. On ne sait pas comment elle peut évoluer.” Des nodules peuvent se re-développer, néces sitant d’autres opérations. À l’hôpital de jour, Astrée se sent accompagnée, elle apprécie notamment les séances avec une psychologue et une sexologue. “Seule, je ne serai jamais allée voir un sexologue, jamais je n’au rais pensé en voir un, un jour.”

die” , intervient Marion Diaz. La Bisontine est ce qu’on appelle une patiente experte, elle-même traverse la maladie et apporte un soutien, un accompagnement, une écoute aux autres patientes de l’hôpital de jour avec son asso ciation Endofahm. Même si elle constate une évolution depuis 5-6 ans dans la prise en compte de l’endométriose, son objectif est de sortir la maladie de l’om bre. Reconnue comme une Affec tion longue durée (A.L.D. 31), soit une maladie grave mais qui ne fait pas partie des A.L.D. 30, les patientes doivent notamment

mation de son intuition, “pour moi, tout concordait” , soutenue par sa famille, la jeune femme s’entête et se rend en consulta tion avec un gynécologue. Il fau dra qu’elle subisse une cœlio scopie de diagnostic pour que le corps médical reconnaisse l’en dométriose. Elle a dû être cau térisée à 4 endroits du corps. “En salle de réveil, j’étais perdue, j’ai vu 4 cicatrices au lieu des trois prévues. Effectivement, l’en dométriose était plus étendue que ce que pensaient les méde cins.” “Il y a encore des médecins qui ne connaissent pas la mala

A ssise à côté des autres patientes de l’hôpital de jour, partageant un repas entre elles et une patiente experte Marion Diaz, Astrée prend facilement la parole. Posée, volontaire, elle raconte sa vie avec l’endomé triose. Elle se souvient qu’après

avoir passé un examen d’ima geries, qui n’a rien dévoilé (l’en dométriose ne se voit pas aux imageries), le radiologue lui assène : “Vous n’allez pas emmer der un spécialiste pour ça !” Convaincue de souffrir d’endo métriose, du moins elle voulait une confirmation ou une infir

Marion Diaz (en robe noire), avec une partie de l’équipe de l’hôpital du jour

Le Val de Morteau prêt à chausser les skis Sports d’hiver Remontées mécaniques révisées, pistes sécurisées, domaines nordiques prêts à accueillir les fondeurs, recrutement des saisonniers bouclé: on n’attend plus que la neige sur les hauteurs du Val de Morteau pour vivre, une fois encore et le plus longtemps possible, le grand frisson de la neige.

A vec ou sans neige, le bâtiment d’accueil du Gardot donne envie de skier, de rouler à V.T.T., de croquer la nature du Haut-Doubs à pleins poumons. Une réussite incontestable et sans doute le lieu le plus approprié pour lancer la saison hivernale sur la com’com du Val de Morteau. “L’effectif de saisonniers est en cours de recrutement. Il nous manque seulement deux ou trois personnes. On les trouve assez facilement car la plupart des saisonniers sont des locaux : retraités, doubles actifs. Tous ont en commun le goût du ski, de la neige” , explique Thomas Goguillot, responsable tourisme et patrimoine à la com’com du Val de Morteau. Pas de changement notable à annoncer en nordique comme en alpin. Le premier se concentre toujours sur deux sites: le Gardot et Les Combes. Seule nou veauté : les itinéraires raquettes seront

désormais balisés en violet. Un choix qui procède d’une volonté d’harmoni sation à l’échelle nationale. Pour l’alpin, toujours trois sites avec le Meic Musy et ses frégates du Chauf faud et de la Bonade. “Soit 5 remontées mécaniques, 10 pistes, une location. On a effectué en novembre la traditionnelle inspection des téléskis” , résume Félicien

Techniciens, saisonniers, élus de la C.C.V.M. étaient présents le 2 décembre au Gardot pour la réunion qui marque le lancement officiel de la saison de ski.

Aujourd’hui, la neige n’est plus une priorité. On essaie de travailler davan tage sur le 4 saisons et de développer une offre plus élargie dans l’outdoor.” À noter quelques grands événements comme le Défi du Gardot où les parti cipants doivent effectuer en ski le plus grand nombre de tours dans un temps donné. Cette année, la fête du Nordique se tiendra également au Gardot le 2 février. “On peut annoncer les ani mations et possibilités d’utiliser les pistes dans un cadre sécurisé chaque jeudi soir” , suggère Maxime Faivre. Y’a plus qu’à… neiger. n F.C.

Rolot, le monsieur ski alpin du Val de Morteau. Au Gardot, Maxime Faivre et son équipe nordique ont encore démontré qu’on pouvait compter sur eux pour être prêt le jour J. 400 skieurs peuvent en témoigner, venus le 23 novembre profiter des pistes tracées dès l’aube

tout pour des sites alpins comme ceux du Val de Morteau. “L’an dernier, le site du Meix Musy a fonctionné seule ment pendant 15 jours. On reste une station familiale où les enfants et les familles viennent découvrir le ski. La saison a été un peu plus longue en nor dique grâce notamment à cette capacité de damer sur très peu de neige” , note Cédric Bôle, le président de la C.C.V.M. La collectivité perd chaque année entre 160 000 et 180 000 euros sur le budget ski. Un déficit récurrent mais nécessaire si on souhaite pouvoir encore skier quelques années. “C’est surtout le ski alpin qui pèse dans ce déficit.

Pour s’adapter avec ces conditions varia bles, la com’com du Val de Morteau a investi en 2022 dans du matériel adapté au faible enneigement avec des chenilles en caoutchouc et des rouleaux de damage qui évitent de trop marquer la neige et son substrat. Félicien Rolot comme Maxime Faivre peuvent compter sur deux autres salariés particulière ment polyvalents avec Jean-Luc Bobil lier et Dominique Joly. Politiquement, la com’com reste fidèle à sa stratégie touristique axée sur le tourisme 4 saisons. Plus question d’ima giner investir dans l’enneigement arti ficiel. Le contexte ne s’y prête plus, sur

“On a été le premier domaine nordique

ouvert sur le Haut-Doubs.”

pour une journée de ski où il ne fallait pas s’oublier. “Avec le site de la Perdrix, on a été le premier domaine nordique ouvert sur le Haut-Doubs. Le contexte climatique avec des changements de temps très variables impose d’être très réactif.”

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