Journal C'est à dire 307 - Juillet-Août 2024
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Mamirolle-Le Gratteris Terres de Jim : le plus gros barnum de la rentrée Événement
Accueillir près de 100 000 visiteurs sur un week-end : rarement une manifestation dans le Grand Besançon n’aura mobilisé une telle préparation. Du 6 au 8 septembre, l’Europe agricole se donne rendez-vous sur les champs de Mamirolle et du Gratteris. Un territoire qui ne manque pas de références agricoles Les Terres de Jim se déroulent sur les communes de Mamirolle, du Gratteris et de La Chevillotte. On y trouve bien sûr des exploitations agricoles mais aussi l’E.N.I.L. de Mamirolle alors que La Chevillotte abrite les sièges des coopératives Franche-Comté Élevage et de Genia’test. Sans être directement impliquées dans l’organisation, les trois communes sont mobilisées. “On travaille avec les organisateurs pour les aider et les soutenir dans leurs démarches, notamment vis-à-vis de la sécurité. On leur met également à disposition des bâtiments publics” , explique Daniel Huot, le maire de Mamirolle. L’occasion de souligner, pour Jean-Louis Barbier, le maire de La Chevillotte, “le rôle primordial des huit agriculteurs qui avaient donné leurs accords pour mettre à disposition le terrain. Ils ont très bien joué le jeu . n
Les valeurs de la coopération au service de Terres de Jim La plus grande fête agricole en plein air d’Europe prend forme dans la plaine de Mamirolle où sont attendus 100 000 visiteurs du 6 au 8 septembre. Retour sur un défi éminemment collectif.
de l’événement. Un comité qui rassemble déjà à lui seul 120 J.A. répartis en neuf commissions. 30 à 40 bénévoles, essentiel lement des J.A. s’activent chaque jour dans la plaine de Mamirolle. L’effectif montera jusqu’à 1 000 pendant les Terres de Jim. Cette fête étant aussi le reflet de l’agri culture locale, les organisateurs ont décidé de décliner cette identité autour de trois grands thèmes: la coopération, l’emploi et le bois. “On met en avant les valeurs de la coopération qui ont largement contribué aux succès de nos filières et pas seulement le comté car on retrouve aussi ce savoir faire dans d’autres filières, je pense par
P artenaires institutionnels, collec tivités, syndicats, chambre d’agri culture, coopératives diverses et variées, banques, assurances… Au bas mot, les Terres de Jim mobilisent une trentaine de structures qui contribuent ou témoignent au quotidien de la vitalité de l’agriculture dans le Doubs. Les chiffres donnent le tournis. À cheval entre Le Gratteris et Mamirolle, le site de l’événement s'étend sur 140 hec tares et occupe le parcellaire de huit exploi
tations qui ont toutes accepté de mettre du terrain à disposition, un pré-requis sans quoi rien n’aurait pu se faire. Une partie de la surface servira à la matéria
exemple à la viande, à la race mont béliarde ou au cheval comtois. Le second axe s’articule autour de l’orientation et de l’emploi constitue aussi un enjeu important devant
lisation des deux parkings aména gés de part et d’autre de la R.N. 57 avec un passage souterrain à dis position des visiteurs venus de Pon tarlier qui stationneront de l’autre
45000 repas à préparer chaque jour.
les difficultés de recruter du personnel sur les exploitations comme dans la plupart des secteurs d’activité agricoles. On a aussi
côté de la route. “On a installé 12 km de barrières pour sécuriser le site” , rappelle Loïc Farey qui préside le comité de pilotage
Gonsans
“I l est appliqué, posé et à l’écoute des conseils” , apprécie Albert Viret venu spécialement de la Drôme pour superviser la préparation de Mickaël Delacroix. À l’entendre, on comprend très vite que le labour de compétition est d’abord une affaire de passionnés. Cet alerte septuagénaire, ancien technicien dans le machinisme agricole, est tombé dans la marmite du labour dans les années soixante dix. Il s’est tant et si bien investi qu’il est devenu entraîneur de l’association France Labours en charge d’organiser les épreuves qualificatives pour les finales européennes et mondiales. “On reste dans le registre du loisir, du bénévolat. C’est peut-être la seule com pétition planétaire où il n’y a rien à gagner.” Mickaël Delacroix a toujours cultivé si l’on peut dire cette passion du labour. En 15 ans de concours, il s’est constitué un joli palmarès. “J’ai commencé dans la catégorie du labour en planche qui se pratique avec une charrue simple” , explique celui qui a terminé 3ème aux championnats de France lors de l’édition 2009 organisée en Haute-Saône. L’agriculteur de Gonsans est ensuite passé dans la catégorie du labour à plat utilisant une charrue réver sible. Un changement lui aussi probant puisqu’il décroche le titre national en 2012 lors de la finale dis putée à Lautrec dans le Tarn. Deux ans plus tard, il la finale européenne Habitué des concours de labour, l’agriculteur du hameau des Chazeaux à Gonsans profite d’être moins pris par le travail à la ferme pour se préparer en compagnie d’Albert Viret, l’entraîneur de France Labours. Un travail d’experts. Mickaël Delacroix affine sa préparation pour
participe à sa première finale européenne en Belgique où il termine 7 ème sur 21 engagés. “Au niveau inter national, les pays nordiques dominent le labour de compétition” , précise Albert Viret. Mickaël Delacroix a décroché son ticket européen lors de la sélection organisée il y a deux ans à Outarville (Loiret) en terminant à la seconde place. “Le vainqueur est qualifié pour le championnat du monde. Le second et le troisième vont à la finale européenne qui aura lieu à Mamirolle, ce qui n’est pas pour me déplaire” , apprécie le régional de l’étape. Sachant que la concurrence s’annonce particulièrement rude, il s’est donné quinze jours d'entraînement pour se préparer au mieux. Associé avec son épouse Élise sur une exploitation de lait à comté, il a peu l’occasion de labourer si ce n’est pour cultiver les 15 hectares de céréales entrant dans l’alimentation du troupeau. “Après le 15 août, on a toujours un petit répit sur le travail à la ferme. On en profite habituellement pour partir quelques jours en vacances en famille mais ce ne sera pas le cas cette année”, admet l’agriculteur bien conscient des sacrifices qu’impose sa passion partagée heureusement par son épouse. La finale européenne comprend deux épreuves, l’une sur chaume, l’autre sur prairie. “Le labour de compé tition, c’est surtout de la précision. Sur chaume, on travaille par exemple au centimètre près. Il est pri
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