Journal C'est à dire 306 - Juin 2024
ÉCONOM I E
L’“Apéro business”, un nouvel outil de réseautage Le Russey
Une vingtaine d’entreprises ont répondu présentes à cette invitation originale de la C.C.P.R. Ce deuxième “speed-meeting” a réuni 35 personnes pour une découverte mutuelle.
rencontres” , poursuit-il. Fortifier les relations entre acteurs économiques et initier des coopérations locales devient primordial. La chasse aux filières courtes n’est pas une mode mais une réalité primordiale. Mettre en avant les savoir-faire locaux tout en réduisant les distances de transport a un double impact positif sur les coûts et l’éco-developpement. “Nous souhai tons également qu’acteurs locaux et col lectivités territoriales identifient la C.C.I. comme un intervenant majeur du développement économique et qu’ils puissent travailler en commun avec nous, voire mettre sur pied, entre eux, des collaborations fructueuses” ,précise M. Zouabi. La C.C.I. joue également un rôle de
D epuis déjà 6 ans, la Chambre de Commerce et d’Industrie Saône-Doubs (C.C.I.) s’at tache à développer les rela tions entre entrepreneurs d’un même territoire. Dans le cadre d’une conven tion de partenariat avec la Commu nauté de Communes du Plateau du Russey (C.C.P.R.), cette deuxième édi tion s’est déroulée le 4 juin dernier. Une première avait eu lieu en 2022 et artisans, industriels, commerçants et élus locaux en avaient plébiscité le principe. “Bien souvent les sociétés ne
se connaissent pas entre elles, et il n’est pas rare qu’un entrepreneur aille chercher un fournisseur au bout de la région, voire plus loin, alors que les ressources existent localement”, constate Tarek Zouabi, directeur du Pôle Appui aux territoires de la C.C.I. Ces manifestations sont désormais organisées régulièrement, aussi bien en milieu urbain que dans les centres bourgs. “La semaine dernière, nous avons accueilli 70 professionnels à Pon tarlier. Globalement, nous avons un taux de satisfaction de 98 % pour ces
Damien Tournier (élu de la C.C.I.), Manuela Rambaud (maire du Russey qui accueillait la manifestation à la salle des fêtes de la commune) et Jean-Marc Lerat vice-président du développement économique à la C.C.P.R.
conseil au niveau des aides financières et techniques disponibles. Elle travaille aussi en parfaite symbiose avec les col lectivités territoriales compétentes dans la croissance économique. Dans cet objectif, élus et techniciens de la C.C.I. et de la C.C.P.R. participent acti vement à ces “Apéros business speed meeting”. L’idée de la soirée est de faire tourner l’ensemble des participants pour les amener à se connaître, échan ger des idées, bénéficier d’autres expé riences et, pourquoi pas, créer des opportunités de partenariats et de col laboration. “Bien sûr, il existe des clubs affaires sur certains de nos territoires, mais nous nous voulons complémen taires en offrant cet événement convivial
une fois par an” , poursuit Cédric Sirin, directeur général des Services de la C.C.P.R. “Ce partenariat avec la C.C.I. comporte d’autres projets importants comme des visites d’entreprises, l’amé lioration des performances de l’accueil client et sa fidélisation et le soutien à la digitalisation. Nous créerons égale ment un club Ressources Humaines et travaillerons sur des sujets qui préoc cupent aujourd’hui nos entrepreneurs : l’amélioration de la rentabilité des T.P.E. (Très Petites Entreprises), la sensibilisation aux marchés publics et l’accompagnement à la transmission” , concluent Cédric Sirin et Tarek Zouabi. n Ph.D.
Échanges animés
autour des tables entre entrepre neurs, élus locaux et techniciens de laC.C.I.
La douane a saisi plus de 600 kg de cannabis et 12 tonnes de tabac Frontière L’année dernière, la vigilance des douaniers a permis la saisie de plus de 600 kg de cannabis ou encore de près de 12 tonnes de tabac dans le Doubs. Ces prises, témoignent de l’activité de la contrebande à la frontière franco-suisse.
contrôles dans les commerces, tels que les supérettes, pour com battre principalement la revente illégale de tabac sans licence et de contrefaçons. Enfin, avec l’es sor du commerce en ligne, sur tout après la crise sanitaire, la douane surveille davantage le fret postal. Il faut constamment s’adapter aux pratiques des tra fiquants, qui changent réguliè rement d’itinéraire et qui peuvent s’avérer imprévisibles.” Les bureaux de douane situés en amont de la frontière com plètent efficacement le maillage du territoire. Ils doivent notam ment s’assurer que les produits entrant en France respectent les normes en vigueur dans l’U.E. et perçoivent les droits de douane, des taxes qui s’appli quent uniquement si une per sonne effectue des achats en dehors de l’Union européenne dépassant les “seuils de fran chises”. “Imaginons une per sonne qui achète en Suisse des Airpods dont la valeur dépasse 300 euros. Lorsqu’elle repassera la frontière, elle devra déclarer son achat et s’acquitter de droits de douane, expose Thomas Lamy. Les “seuils de franchises” s’appliquent bien évidemment sur les alcools et le tabac. Un individu revenant d’un pays tiers de l’U.E., comme la Suisse, ne peut avoir avec lui que 250 g de tabac ou une cartouche de ciga rettes.” Les fraudes ont un coût pour
U n van bigarré, imma triculé dans le canton de Neuchâtel, s’élance sur la route de Vallorbe. Il dépasse sans encombre les locaux vides de la douane suisse, avant de piler en face du drapeau tricolore. “Stop ! Mettez-vous sur le côté” , ordonne un jeune sous-officier. Le septuagénaire à l’intérieur du véhicule s’exécute sans regimber. Un trio de douaniers s’approche de lui et procède à la fouille minutieuse de son minibus. Matelas, plafond, boîte à gants, roues… Tout est passé au peigne fin. Rien à signaler. L’Helvète, qui est resté placide, peut poursuivre sa route. “Pour cette personne, les douaniers n’ont rien trouvé de répréhensi ble. Mais les contrôles aléatoires demeurent pertinents, car il y a potentiellement un trafiquant derrière tout citoyen lambda. Ils permettent de dissuader effica cement” , explique Thomas Lamy, chef divisionnaire au sein de la Direction des douanes et droits indirects de Franche-Comté, qui
lourds par semaine. Autant dire que le site proche de Vallorbe requiert la vigilance de nom breux effectifs. “La douane seule ne pourrait pas démanteler tous les réseaux de trafiquants. Nous coopérons régulièrement avec l’O.F.D.F. (Office fédéral de la douane et de la sécurité des fron tières) et la D.R.E.A.L. (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du loge
est venu admirer le travail de ses troupes à la Ferrière-sous Jougne. En 2023, celles-ci ont saisi pas moins de 3 850 produits contre faits ou ne respectant pas les normes françaises, dont des jouets, des produits textiles ou des médicaments, dans le Doubs. Surtout, les douaniers se sont montrés impitoyables avec les trafiquants de tabac et de stu
ment), qui s’occupe des trafics de déchets. Il faut noter la qualité des relations entre les partenaires institution nels suisses et français” , insiste le chef de divi
péfiants : 12,2 tonnes de tabac, soit l’équiva lent de près de 650 000 cigarettes, et 626 kg de cannabis ont été sai sis dans le départe ment.
“Il faut constamment s’adapter aux pratiques des trafiquants.”
Thomas Lamy, chef de division de la direction régionale des douanes et droits directs, en visite à la Ferrière-sous-Jougne.
sion. Si les brigades de Morteau et de Pontarlier sont chargées de lutter contre les trafics en tous genres à la frontière, elles agissent aussi en retrait : “Vous pouvez rencontrer des douaniers en contrôle mobiles sur les grands axes routiers, comme la R.N. 57 ou l’A 39. En contrôle embarqué sur la ligne des Hor logers, la ligne T.G.V. Paris Lausanne. De plus, il y a des
La douane de la Ferrière-sous Jougne est, indique Thomas Lamy, “le premier point de pas sage frontalier de Franche Comté.” Il n’y a qu’à regarder les chiffres : 12 000 véhicules légers et 700 poids lourds, en moyenne, franchissent quoti diennement la frontière franco suisse. À côté, la douane de Col France, à Villers-le-Lac, ne voit passer que 300 à 400 poids
l’État et la société. En 2023, pour la fraude fiscale, la douane est parvenue à saisir près de 850 000 euros dans le Doubs. “Les fraudes représentent des pertes de fiscalité pour l’État. Elles ont un impact négatif sur l’image des entreprises et peuvent nuire à la sécurité et à la santé
des citoyens. D’après l’E.U.I.P.O. (l’Office de l’U.E. pour la pro priété intellectuelle), 6 % des produits arrivant dans l’espace européen sont des contrefaçons” , détaille le chef de division de la Direction des douanes et droits directs de Franche-Comté. n R.G.
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