Journal C'est à dire 306 - Juin 2024
MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS
“Léa et Émilie mènent l’enquête” : un escape game dans le Saugeais La Longeville
de Bernard De Saxe Weimar en Franche-Comté, dont la stèle, érigée à La Longeville il y a près de 400 ans, est un douloureux souvenir, forme ainsi la base du scénario de cet escape game sau get. “J’ai imaginé que les enva hisseurs, après avoir pillé la région, ont abandonné derrière eux un butin. Jusqu’à six joueurs peuvent mener l’enquête pour découvrir où il a été caché.” Les détectives en herbe, âgés d’au moins 12 ans, assisteront deux personnages fictifs, durant une heure, dans une quête pal pitante. “Ces deux jeunes filles, Léa et Émilie, sont inspirées de mes deux nièces, qui sont âgées de 2 et 5 ans. Elles sont accom pagnées par leur petite chienne Nazca” , précise Marion. Les deux aventurières ont découvert fortuitement une lettre pous siéreuse, écrite par leur grand père et mentionnant un trésor caché. L’escape game peut com mencer. Des images à décrypter et des énigmes à résoudre permettront aux joueurs de déverrouiller des cadenas, qui scellent une double boîte, et, peut-être, de mettre la main sur l’or des Suédois… Pour une histoire intrigante comme celle-là, il faut des décors majes tueux : la conceptrice de ce jeu a fait la part belle aux sites natu
bénéficié du soutien d’une amie rencontrée sur les bancs de la fac, à Grenoble : “C’est Fanny Le Bagousse, avec qui j’ai fait une partie de mes études en envi ronnement, qui a réalisé les illus trations.” Malgré tous ces soutiens, la jeune femme doit encore recueil lir des financements pour concré tiser son projet. “Je prévois d’im primer 500 j’ai lancé un financement par ticipatif pour récolter environ la moitié du budget nécessaire. Le jeu devrait sortir en fin d’an née.” Pour l’heure, son jeu de société n’a pas encore atteint la barre des 1 000 euros de dons sur la plateforme de crowdfun ding Ulule. Mais Marion a déjà en tête d’autres aventures pour Léa et Émilie, ses deux héroïnes : “Le théâtre de mon prochain escape game sera sans doute ma terre d’adoption, la Camargue.” n R.G. exemplaires de mon escape game. Au total, l’impression des boîtes coûte 10 000 euros, signale-t-elle. C’est pour cette raison que
rels et bâtiments remarquables du Saugeais. On retrouve l’au thentique Tuyé du Papy Gaby, la majestueuse abbaye de Mont benoît et le formidable défilé d’Entreroches. Si on s’en tient à la légende qui entoure ce lieu, c’est sans doute là que se trouve le magot… “Les joueurs doivent ouvrir un cade nas pour accéder à la grotte du
Marion Jan-Goff, ornithologue de profession, conçoit depuis près d’un an un jeu de société ayant pour toile de fond la micronation doubienne. Les détectives en herbe pourront bientôt se lancer à la recherche du trésor des Suédois.
U ne mystérieuse boîte cadenassée, un livret contenant des énigmes et une his toire digne d’un roman : “Léa et Émilie mènent l’enquête” a toutes les qualités d’un bon escape game. Reste la touche personnelle de son autrice,
Marion Jan-Goff, “une fan de jeux d’enquête” , qui le démarque franchement de ses semblables. L’ornithologue et conceptrice de bijoux, originaire de La Chaux, a décidé de situer l’intrigue de son jeu de société dans son “pays decœur” , la République du Sau geais. “Ce jeu n’est pas seulement
ludique, il est aussi conçu pour se cultiver, découvrir le Saugeais et l’histoire de ce territoire” , expose-t-elle. La trentenaire, aujourd’hui installée en Camargue, n’a jamais oublié les légendes et récits que lui contait son père lorsqu’elle était enfant. Le passage sanglant des Suédois
Trésor, qui abriterait, dit-on, une créature gardant jalousement son butin” , explique Marion. L’élaboration de ce jeu n’aurait pas été pos
Un financement participatif a été lancé pour soutenir le projet.
sible sans l’aide bienvenue de quelques acteurs du Saugeais. “L’office de tourisme du Pays du Haut-Doubs et la République du Saugeais m’ont fourni beau coup d’informations et d’images de paysages, note Marion Jan Goff. Je remercie aussi l’asso ciation “Les amis de l’abbaye”, qui m’ont fourni de belles photos de l’abbaye de Montbenoît. Enfin, j’ai la chance d’être en partena riat avec le Tuyé du Papy Gaby, qui s’est engagé à vendre dans sa boutique l’escape game.” L’ornithologue a également
Avec “Léa et Émilie mènent l’enquête”, Marion Jan Goff réalise son premier escape game.
Pour soutenir le projet de Marion Jan-Goff, rendez-vous sur ce site : https://fr.ulule.com/mene-l-enquete-dans-le-haut-doubs/
VALDAHON - PIERREFONTAINE
Germéfontaine
“Cette fontaine a toujours été un lieu de convivialité”
Construite il y a plus de deux siècles, la fontaine-lavoir du village bénéficie d’aides financières, accordées notamment par le Conseil départemental, pour sa réfection. Elle en a bien besoin au vu des travaux à effectuer.
L es broussailles enva hissent l’esplanade pavée d’antan. Les pierres de l’abreuvoir sont inexorablement dévorées par les grandes tiges folles. La fontaine-lavoir du haut de Ger méfontaine est en piètre état plus de 200 ans après son édi fication. Il faut dire que la petite commune de 120 âmes n’a guère de moyens pour rendre son lus tre à cet édifice autrefois fré
prendre deux mois. Le village, situé entre Vercel et Pierrefon taine-les-Varans, abrite en fait trois fontaines, dont une circu laire qui comporte un calvaire classé aux monuments histo riques depuis 1992. La fontaine du haut, construite sous le Pre mier Empire, avait été rénovée en 1849, avant de recevoir, un siècle après, un réservoir de 250 m³. Les Trente Glorieuses et la pendant quelque temps de “congélateur collectif” , des pierres du lavoir, dessinant autrefois un demi-cercle, ayant été retirées pour accueillir des appareils électroménagers. C’est sans doute parce que c’est un lieu riche en histoires, prisé des Germelots et Germelottes, que la fontaine du haut a le droit à une seconde vie. “C’est un genre de salle des fêtes, mais société de consomma tion ont ensuite remisé au placard le lavoir et ses usagers. Le bâti ment, explique Béa trice Trouillot, a servi
Béatrice Trouillot etMichel Faivre,
actuelle maire et ancien édile de Germéfon taine, devant le joyau du village.
quenté par les lavan dières et le bétail. “Nous n’avons pas d’agents communaux. Ici, les travaux sont effectués le plus sou
“Ce bâtiment doit rester dans son jus.”
vent par des volontaires” , note Béatrice Trouillot, la maire de Germéfontaine. Des travaux de restauration, dont le coût avoisine 30 000 euros, ont toutefois pu débuter, début juin, grâce aux soutiens financiers du Conseil départemental (30 %) et de l’État (30 %). La réfection du toit, de la charpente en sapin et des pierres de taille devrait
les tuiles ne s’envolent” ,détaille le septuagénaire. Pour faire venir l’eau jusqu’à Germéfon taine, c’est une autre histoire : “Depuis 1949, les tuyaux sont en fonte. Mais avant, il y avait des tuyaux en tuile qui devaient apporter l’eau depuis la source du tronc, à 1 km d’ici. Je vous laisse imaginer les fuites !” n R.G.
cela, le C.A.U.E. (Conseil d’ar chitecture, d’urbanisme et de l’environnement) a mené une étude sur la fontaine. Il nous a proposé d’installer des bancs, des chaises… Des choses qui n’étaient pas là avant. En plus, il faut penser à l’entretien. Je ne compte pas dénaturer ce bâti ment” , insiste-t-elle. Michel Fai vre, l’ancien maire du village
et véritable mémoire vivante de ce dernier, partage l’avis de sa successeure. Il sait à peu près tout ce qu’il y a à savoir sur la construction de la fon taine du haut. “Un seul pan du toit est doté de lambris. Les bâtisseurs ont pensé qu’il serait plus judicieux de placer ce lam bris à l’opposé du côté où s’en gouffre le vent pour éviter que
en plus campagnard, s’amuse Béatrice Trouillot. En décembre, le Père Noël vient donner des cadeaux aux enfants ici. L’été, on installe des tables et on fait un barbecue. Elle a toujours été un lieu de convivialité.” Néan moins, l’édile prévient : s’il y a des travaux de rénovation, “le bâtiment doit rester dans son jus.” “Il y a quelques années de
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