Journal C'est à dire 306 - Juin 2024

PLATEAU DE MAÎCHE

La belle leçon de vie de Marie-Thérèse et Fulbert Mougin Maîche Âgés de 90 ans, ils consacrent une grande partie de leur temps libre au milieu associatif. Fulbert, avec la complicité de son épouse répare et révise des machines à coudre.

F ulbert Mougin entre comme V.R.P. chez Sin ger en 1957, après deux ans de service militaire en Algérie. Il épouse Marie-Thé rèse en 1958. Ils ont d’ailleurs fêté en 2023 leurs noces de palis sandre (65 ans de vie commune). Le slogan de la marque Singer à l’époque était “L’ami sincère”. “On sillonnait les foyers de la région, il y avait peu de magasins dans ces années. Notre clientèle était gâtée, on vendait, on livrait, on faisait des démonstrations… mais on révisait et réparait aussi les machines” , se souvient Ful bert. À l’heure de la retraite ses tenelles. Sa réputation sur le plateau de Maîche lui amène aussi nombre de particuliers qu’il dépanne. Dès l’ouverture de la recyclerie Rebon à Maîche, ils participent à l’aventure. “C’est super d’être bénévole et d’aider à la fin de sa vie” , confie Marie-Thérèse, qui entre autres activités chante pour les résidents de l’E.H.P.A.D. La crise sanitaire a remis en avant la couture avec la produc tion de masques et de blouses. De nombreux cours ont repris un peu partout sur le territoire, faisant ressortir des placards les vieilles machines à coudre. “La couture, c’est un plaisir. Et quelle fierté de dire que l’on a réalisé un vêtement toute seule !” , se félicite Marie-Thérèse. En deux ans, ils en ont vu passer connaissances sont mises au service de particuliers ou d’associations. Il a notamment recondi tionné des machines à destination du Cameroun pour les sœurs des Fon

Marie-Thérèse et Fulbert Mougin dans leur véranda-atelier deMaîche.

300 dans l’atelier improvisé dans la véranda de leur maison. “Cer taines sont rouillées, il faut les dégripper. Parfois on ne peut rien faire, mais c’est rare” ,note Fulbert. Les machines anciennes sont solides et les pièces déta chées se trouvent encore facile ment. Ils préconisent d’ailleurs l’achat d’une machine ancienne révisée en acier, plutôt que celles fabriquées au Vietnam de la grande distribution. Celles qui sont irréparables sont démontées et alimentent son stock. “J’aime le travail bien fait, je n’ai jamais eu de retour. De toute façon, je laisse mon nom et mon numéro de téléphone et les gens peuvent sans excès, mais on ne se prive de rien. Une petite coupe de champagne de temps à autre avec la famille ou les amis cela fait du bien” , avoue Fulbert, même s’il confesse avoir connu des ennuis de santé comme tout un chacun. “Nous ne nous ennuyons jamais, tous les jours nous avons de quoi nous occuper. Comme cela, on ne vieillit pas” , ajoute Marie-Thérèse. Les deux complices pensent à l’avenir et souhaitent transmet tre leurs connaissances. Ils for ment un jeune couple de béné voles, Évelyne et Pascal Jeunot de Saint-Hippolyte qui leur suc céderont dans cette belle mission. Continuer à profiter de la vie en apportant du bonheur aux autres reste leur philosophie. n Ph.D. revenir vers moi en cas de problème” , poursuit il. “Je suis son second, j’aide. Il est mécanique, il sait tout faire” s’amuse son épouse. “On vit normalement

“Comme ça, onne vieillit pas” avouent-ils.

Une ancienne machine à coudre professionnelle à restaurer dans l’attente d’une pièce détachée.

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