Journal C'est à dire 301 - Janvier 2024

POLITIQUE - ÉCONOMIE

“On attend de l’opposition qu’elle fasse des propositions plus sérieuses” Département

À l’aube de cette année 2024, la présidente du Conseil départemental du Doubs défend les orientations de sa majorité dans un contexte qui s’annonce tendu, et répond aux critiques de son opposition. Interview de rentrée.

C.B. : Il faut se souvenir que nous avons déjà connu des périodes avec des taux d’intérêt beaucoup plus élevés. Par ailleurs, dans une période de forte inflation, des taux élevés ne sont pas aussi probléma tiques en soi. De plus, comme nous le fai sons régulièrement, ces emprunts pourront faire l’objet de renégociations en période de baisse des taux. Concernant l’épargne, elle est le fruit des efforts de gestion menés sur nos dépenses de fonctionnement ces dernières années, conjugués avec une dynamique des recettes de fonctionnement. La croissance écono

C’ est à dire : Vous avez évo qué l’année 2024 comme “une traversée qui ne sera pas de tout repos” pour la collectivité que vous présidez. Dans ce contexte, comment envisagez-vous d’éviter des hausses d’impôt à l’ave nir? Christine Bouquin : J’ai effectivement mis en avant les vents contraires auxquels nous devrons faire face et qui vont rendre la traversée de l’année 2024 plus difficile. Entre le ralentissement économique annoncé, l’accroissement de la pauvreté et de la demande sociale ou le question nement sur la décentralisation et des moyens dévolus aux collectivités, les vents seront moins favorables. En marins avisés, nous ajustons la voilure mais nous gardons notre cap ! Nous continuons nos actions au bénéfice des Doubiens. Nous augmen

tons par exemple les moyens alloués à la protection de l’enfance et nous confirmons notre haut niveau d’investissement pour que le Doubs reste un département attrac tif. Pour ce qui est de la hausse d’impôt, je rappelle que les Départements n’ont plus aucun pouvoir de taux sur la fiscalité

mique post-Covid a ainsi généré plus de T.V.A., dont l’État nous reverse une partie. De même, la bonne santé du marché immobilier a favorisé la forte progression des droits de muta tion à titres onéreux (D.M.T.O.)

qu’ils perçoivent. Nous ne serons donc à l’origine d’au cune hausse d’impôts. D’ail leurs, même quand nous en avions encore la possibilité, notre majorité n’a pas aug menté les taux durant toute la dernière décennie.

“Nous ajustons lavoilure mais nous gar dons notre cap !”

fameuse D.M.T.O. pour les années 2024 et 2025? C.B. : Le montant des D.M.T.O. prévu en 2024 est de 71 millions d’euros, ce qui signifie 20 millions de moins dans nos recettes par rapport à 2021 et 2022. Pour 2025, il est encore trop tôt pour faire des

jusqu’en 2022. Depuis 2023, nous devons faire face à un effet ciseaux entre nos recettes et nos dépenses. Nous sommes confrontés à une évolution plus rapide de dépenses sur les quelles nous n’avons pas prise, puisque décidées par l’État, comme la revalorisation

du R.S.A. par exemple, et une chute des recettes comme pour les D.M.T.O. Cela conduit inéluctablement à la contraction de notre épargne. Càd : Pouvez-vous nous fournir des détails sur le montant prévu de cette

Càd : Le recours à l’emprunt n’est-il pas risqué avec les taux actuels ? Pour quoi ne faites-vous pas appel à plus d’autofinancement alors que vous avez toujours privilégié l’épargne ?

Les Fins

L’innovation et l’entrepreneuriat dans la peau Steven Kauffmann a créé Armink Tattoo Body Art et inventé un stylo innovant qui fait le bonheur des tatoueurs. Cette année, il compte recruter plusieurs personnes pour étoffer son équipe et prépare une levée de fonds pour atteindre ses objectifs.

I l a le tatouage et l’innovation comme passions. Et le goût du défi, aussi. Il y a quelques années, le tatoueur de Steven Kauffmann, Erwan, alias Octopode, le grand gagnant de l’International Tattoo show de Besan çon, lui propose de relever un défi, celui de créer un réservoir d’encre sur une cartouche d’aiguille pour faciliter les gestes du quotidien du tatoueur. Défi accepté et engagé par celui dont le pre mier tatouage avait changé la vie. Le stylo innovant pour tatoueurs était né. Cinq mois plus tard, un premier pro totype fonctionnel voyait le jour. Depuis

assurant une hygiène parfaite grâce au bouchon hermétique qui recouvre le réservoir.” Le tatoueur s’évite les gestes parasites, les risques de troubles mus culo-squelettiques et travaille plus vite. Pour Steven Kauffmann, depuis qu’il a lancé le projet, tout va aussi plus vite. Il a intégré le pôle microtechniques santé d’excellence de Besançon depuis six mois et a donc développé un par tenariat prometteur avec V.P. MedTech, entreprise des Fins. “Nous ne sommes qu’au début d’une belle aventure” espère Frédéric Lamendin, son dirigeant. “J’ai rencontré Steven en 2021, après le Covid, pour travailler sur l’indus trialisation de son produit. Son enthousiasme, la qualité de son projet et sa person nalité d’autodidacte m’ont séduit. Je l’ai aidé à pour suivre son aventure à travers mon réseau.” De son côté, Steven Kauffmann a réussi à débloquer 620 000 euros, entre autres grâce au réseau Entreprendre, au C.I.C., à B.P.I. et à la Région Bourgogne Franche-Comté. Un soutien financier qui invite à l’optimisme. “Nous avons aussi développé deux brevets à l’inter national dans 44 pays” poursuit Steven

Steven Kauffmann a pu compter sur le soutien

décembre dernier, l’inno vation de Steven Kauff mann, le président de la société Armink Tattoo Body Art entreprise créée en 2022, est en phase d’in

de Frédéric Lamendin,

Les distributeurs français sont aux aguets.

le dirigeant de V.P. MedTech auxFins.

dustrialisation chez V.P. MedTech, l’en treprise des Fins gérée par Frédéric Lamendin qui fabrique du matériel médico-chirurgical et dentaire. “La révolution Armink propose un produit où le réservoir d’encre est directement intégré à la cartouche aiguille” détaille Steven Kauffmann, le natif de Mulhouse âgé de 33 ans. “Elle permet de réduire de 30 % le temps de tatouage tout en

Kauffmann, lauréat 2022 du réseau Entreprendre Franche-Comté. “Et au niveau national, ma stratégie sera de proposer mon produit aux distributeurs de produits de tatouage. Ils sont cinq ou six en France. Le numéro un français, I.T.C. Tattoo, s’est déjà montré intéressé et m’a fait une première commande en ce début d’année. Mon objectif sera de

capter a minima 8 % du marché mon dial à partir de la deuxième ou de la troisième année. Mais aussi de faire rentrer Armink Tattoo Body Art, qui fait déjà partie des 15 principaux fabri cants dans le monde, dans le Livre Guinness des records. C’est jouable car aujourd’hui aucun produit ne fait plus de 5 ou 6 traits avec une cartouche.

Donc nous comme on en fait plus d’une centaine avec une seule recharge, nous pouvons être confiants.” Au cœur d’un marché mondial qui pèse 400 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’enthousiasme qui se développe autour de son innovation peut lui faire rêver à de très belles ambitions. n A.A.

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