Journal C'est à dire 300 - Décembre 2023

PLATEAU DE MAÎCHE

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Camille de Haas, la passion de la pole dance Le Bizot Dans son studio exploité depuis 2022, elle propose des cours individuels et collectifs ou des stages conviviaux qui séduisent de plus en plus d’amatrices.

A ffiliée à la Fédération Française de Danse, la discipline est sortie depuis plusieurs années de l’univers du strip

urbain, peut encore freiner cer taines femmes à la pratique de la pole dance. On compte à ce jour environ 40 000 adeptes en France, car même si les hommes commencent à s’y adonner, ils restent largement minoritaires. “J’ai un passé de gymnaste qui m’a physiquement bien aidé et j’ai appris sur le tas comme toutes. Il n’y a pas de formation reconnue par l’État” , confie Camille de Haas. Pour pratiquer à son niveau, une alchimie entre force et sou plesse s’avère nécessaire. Elle passe alors six ans à Paris pour y donner des cours et participer à des compétitions en France et en Europe, afin de se faire connaître dans ce milieu. “J’ai la chance aujourd’hui de vivre de ma passion. J’ai poursuivi pendant une année à Strasbourg, où j’ai entendu parler de cette école au Bizot” , se souvient Camille. Elle pose ses valises au village en 2022, bien décidée à démo cratiser ce sport dans ce Haut Doubs qu’elle apprécie. Son stu dio est ouvert à tous même sans passé sportif. “Je fais évoluer chacun à son rythme et je pra tique un mélange de pole dance et de danse contemporaine” , pré matières nécessaires et complé mentaires à l’enseignement qu’elle a choisi. “Il faut une bonne condition physique pour assurer au niveau des formations bi-qua lifiantes. Nous nous entraînons été comme hiver avec la Compa gnie des guides des Aravis” ajoute Chloé. L’apprentissage se fait en alter nance entre sessions à Thônes et stages pratiques sur le terrain. lectivité territoriale comme la nôtre de faciliter l’intégration de ces jeunes étudiants. Nous pou vons transmettre notre expérience et leur montrer le fonctionnement de l’institution” , se félicite Patrick Bruot, son maître de stage. Chloé a également effectué une semaine d’immersion à l’O.F.B. départemental de Vercel-Ville dieu-le-Camp. “La découverte des espèces sur le terrain est pas Les élèves se débrouil lent eux-mêmes pour trouver des structures les acceptant. “Je pense que c’est le rôle d’une col

tease et des clubs un peu glauques pour devenir une acti vité sportive à part entière. Le regard des autres à la campagne, moins anonyme que le milieu

Camille de Haas, dans une figure typique de la Pole Dance.

l’une des participantes au stage qu’elle organise ce prochain week-end nous rejoint pour une démonstration. “Pour arriver à un bon niveau, il faut être solide et avoir une grosse préparation” , avoue-t-elle. C’est Maureen qui vient d’arriver pour son cours hebdomadaire, qui aura le mot de la fin: “Je pratique depuis trois ans. Je cherche à me ren forcer au niveau musculaire et c’est tellement agréable de se retrouver dans un groupe où l’on se sent bien! C’est une activité que je conseille à toutes!” n Ph.D.

permet de créer des amitiés, de l’entraide et du bonheur de se retrouver pour partager un enthousiasme commun.” En plus de ses cours réguliers, Camille organise des week-ends

cise-t-elle. Entre 30 et 40 élèves fréquentent son studio. Elles ont entre 20 et 50 ans, l’une d’entre elles par ticulièrement douée est même âgée de 65 ans. “Après les inévi

de stage. Ses élèves peu vent venir de très loin et elle mobilise les gîtes du secteur pour les loger. “Je crois qu’elles apprécient le travail effectué mais aussi la convivialité de nos

tables exercices d’échauf fement et de gainage, je les fais travailler par deux à la barre en toute sécurité. Il s’agit quand même d’une discipline acrobatique où on se

“Je crois qu’elles apprécient le travail effectué.”

balades, de nos apéros à l’Éco’lette (café éco-citoyen voisin du studio) et des raclettes qui ponctuent nos soirées” , s’amuse Camille. Staffie,

retrouve très souvent la tête en bas” , note la jeune femme. “J’aime aussi cet environnement féminin proche de la sororité qui

Staffie, sécurisée par Camille dans une figure acrobatique.

Chloé Noirjean fait ses premiers pas à la Communauté de Communes Tourisme

En formation B.T.S. Gestion et protection de la Nature, elle a rejoint Patrick Bruot et son équipe pour un stage grandeur nature au service de l’aménagement touristique.

Q ue rêver de mieux que notre magnifique ter ritoire pour mettre en pratique les disciplines suivies à l’école? “J’étudie au Centre de formation des métiers de la montagne à Thônes en Haute-Savoie. C’est un établis sement qui propose une forma tion bi-qualifiante et nous permet en plus du B.T.S. d’obtenir un diplôme de secouriste, d’accom pagnateur en montagne ou d’es calade” , précise la jeune fille ori ginaire de Baume-les-Dames. C’est un cursus assez nouveau qui est également accessible à Montmorot dans le Jura. Le réchauffement climatique est un révélateur évident des enjeux qui nous attendent. De nouveaux métiers apparaissent au rythme des crises que nous vivons. Les pouvoirs publics semblent enfin s’émouvoir et, l’Office Français de la Bio-diversité (O.F.B.) pro pose de nombreux postes, sur concours, à cette nouvelle géné ration d’étudiants engagés dans

la protection de la nature. La gendarmerie d’Orchamps Vennes va même accueillir une brigade spécialisée intervenant en soutien de l’O.F.B. Issue d’une famille de sportifs, Chloé a pratiqué beaucoup de disciplines de la natation au V.T.T., en passant par l’athlé tisme et le football. “J’ai suivi un cycle général au lycée avant ce B.T.S. et cette période m’a saou sont pour l’instant accessibles qu’au niveau du B.T.S. et qu’il n’existe pas de Bac professionnel dédié. Les matières principales ensei gnées à Thônes sont l’expertise naturaliste et la gestion de l’en vironnement. En revanche, elle n’échappe pas aux maths, au français, à l’anglais et à l’infor matique, mais semble bien l’ac cepter tant qu’il s’agit de lée! Il faut que je sois dehors pour apprendre dans de bonnes condi tions” , confie-t-elle. Pré cisons que ces cursus ne

La découverte de nouveaux métiers.

Chloé Noirjean en compagnie de Patrick Bruot, son maître de stage.

nouveaux métiers évoluent beau coup et offrent une large diversité de missions. “Je suis dehors dans la nature et mon B.T.S. va m’ou

vrir les portes de métiers d’avenir super-intéressants” conclut Chloé Noirjean. n Ph.D.

sionnante. J’ai entre autres tra vaillé sur la progression de l’im plantation du castor dans nos régions” , se rappelle-t-elle. Ces

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