Journal C'est à dire 298 - Octobre 2023
AGRICULTURE
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La jeune pousse du maraîchage Avoudrey Depuis le printemps dernier, Lydie Groslambert a ouvert son potager à Avoudrey. La jeune maraîchère de 27 ans cultive ses plants avant de les mettre en terre et de les faire pousser. Le tout sans aucun produit phytosanitaire et en respectant la saisonnalité.
A vec la douceur de cet automne, les tomates rougissent encore dans la serre de Lydie Gros lambert. Pour autant, le mois d’octobre est bien avancé et avec lui le froid du matin et du soir. Bientôt, la jeune maraîchère va arracher ses 700 pieds de tomates. Les végétaux partent nourrir le compost qui servira ensuite d’engrais pour les pro chains légumes. La saison des potimarrons, choux, épinards,
mâche est ouverte. De l’ail d’au tomne va bientôt être mis en terre pour être récolté en juin et juillet. Au Potager d’Avoudrey, une tren taine de sortes de légumes pous sent grâce au travail de Lydie Groslambert sur 3000 m 2 cul tivés. Tous sont issus de plants qu’elle a cultivés depuis janvier dernier à partir de graines. “J’es saie le plus possible de planter des variétés locales et anciennes comme la carotte jaune du
Lydie Groslambert a planté 700 pieds de tomates dans une de ses serres.
En attendant, après la grosse saison estivale, une période creuse commence à se dessiner de fin novembre à janvier. Un temps mis à profit pour le repos, tant pour la terre et le sol que pour la maraîchère qui pourra prendre quelques jours de vacances. Avant de repartir de plus belle pour une seconde année de récolte qui, Lydie l’es père, sera aussi bonne que la première. Mais comme dit l’adage, on récolte ce que l’on sème. L’avenir s’annonce donc radieux pour le Potager d’Avou drey. n L.P.
fruitiers, Lydie reste attentive au plus gros défi qui l’attend à l’avenir: la ressource en eau. L’irrigation de ses légumes se fait au goutte-à-goutte permet tant d’utiliser moins d’eau et d’arroser au mieux. “Les deux serres sont faites aussi pour récu pérer l’eau de pluie et on va ins taller une poche plus loin pour récupérer et stocker. Je recherche également des variétés qui s’adaptent et résistent au chan gement climatique.” Sur ce point, elle peut se fier au retour d’ex périence de ses clients qui lui confient volontiers leurs petits tuyaux.
la place, Lydie Groslambert n’utilise aucun produit phyto sanitaire. Son engrais est issu du compost auquel s’ajoutent plusieurs purins comme celui d’orties ou de prêle. Ses habi tudes, elle les tient de sa famille qui a toujours cultivé son jardin
Doubs, ou les tomates anciennes comme la Rose de Berne, la Noire de Crimée, la Cœur de bœuf, etc.” , explique la jeune femme. Autre caractéristique: Lydie utilise des graines reproductibles et non hybrides. Ces dernières sont généralement retravaillées
de cette manière. Il faut dire qu’au départ, la jeune femme se desti nait au métier d’ortho phoniste avant de se
en laboratoire pour don ner des légumes beaux, ronds et brillants tels qu’on peut les trouver en grande surface.
La ressource en eau, un défi majeur.
reconvertir et d’entamer une formation en maraîchage pen dant un an. Si elle fourmille de projets pour l’année prochaine, comme la vente de paniers de légumes, la construction d’un chalet afin d’avoir un abri pour la vente directe, ou encore la diversifi cation vers de petits fruits tels que les fraises et les framboises, couplée à la plantation d’arbres
Inconcevable pour Lydie qui pri vilégie le bon au beau. “Je trouve que les hybrides ont moins de goût.” Après cette première année de récolte et de vente directe indi viduelle, elle va récupérer une partie des graines de ces légumes pour faire repousser d’autres plants à partir de jan vier prochain. Dans cette même veine, où la nature prend toute qu’il exerce pendant deux ans chez son beau-père tout en cher chant une ferme à reprendre. “J’ai encore travaillé un an comme salarié dans l'agriculture en Suisse puis l’opportunité s’est présentée en 1992 de reprendre une exploitation à Boujailles” , explique celui qui est aujourd’hui associé avec son fils Loïc et son gendre Kevin au sein du G.A.E.C. de la Tour. Le trio soigne un troupeau de 80 vaches laitières en livrant le lait à la coopérative de Boujailles où Richard Ielsch était admi nistrateur jusqu’en 2022. Sitôt installé, il présente des bêtes au comice de Frasne en 1993. “Ce qui m’a toujours plu, c’est l’am
Les légumes du Potager d’Avoudrey qui respectent les saisons, poussent sans produits phy tosanitaires.
Le Potager d’Avoudrey - 7, rue du Tremblot 06 35 16 10 41 Facebook Le potager d’Avoudrey. Vente directe jusqu’à fin octobre, le mardi de 16 heures à 19 heures, le samedi de 10 heures à 12 heures
Richard Ielsch, gardien de l’identité des comices Présidence Producteur de lait à comté, Richard Ielsch, 55 ans, a remplacé Philippe Schaller à la tête de la Fédération des Comices du Doubs. Un vrai défi à relever dans un univers de passionnés où il faut savoir raison gardée.
Richard Ielsch avec le prix de grande
championne mis en place cette année pour célébrer les 70 ans de la Fédération des comices du Doubs.
L e téléphone de Richard Ielsch est en surchauffe quand la saison des comices bat son plein. D’autant plus que l’engouement pour ces fêtes de la ruralité ne faiblit pas. “Le nombre d’éleveurs qui ont inscrit des bêtes augmente de 10 % par rapport à l’année dernière. Cela illustre la forte adhésion autour des comices qui sont à mon sens la plus belle vitrine de l’agriculture locale” , note celui qui était déjà vice président de la Fédération des Comices du Doubs depuis onze ans. Rien d’étonnant donc de le voir prendre la succession de Philippe Schaller, retraité des stabulations depuis ce prin temps. Le nouveau boss des comices du Doubs s’inscrit dans la continuité du sillon tracé par son prédé
cesseur. “On partage la même vision sur une fonction qui réclame beaucoup d’ouverture d’esprit et de diplomatie. Quand on est président de comice, il faut faire attention que la passion ne dépasse pas la raison.” Originaire du secteur de Trévil
s’adapter aux réalités clima tiques, agricoles, sociétales. “Comme l’évolution du schéma de sélection de la race est plus axé sur la longévité, on va tester le Prix senior sur quatre comices avec l’idée peut être de le géné raliser en 2024. On sait que c’est la sélection et les modes d’élevage qui favorisent la longévité. Ce critère va aussi dans le sens du bien-être animal.” 2023 marque les 70 ans de la Fédération des comices qui lance un prix de grande championne pour célébrer l’événement. n
point les jeunes s’impliquent dans l’organisation, qu’ils soient issus du monde agricole ou pas. Il y voit un événement fédérateur à tous points de vue. À la différence des concours offi ciels, le comice ne repose pas sur des critères de production mais uniquement sur la morphologie des bêtes. Si la Fédération a défini un règlement commun, chaque comité d'organisation reste maître chez lui. “On tra vaille toujours avec le soutien de Montbéliard Association, du syn dicat des éleveurs Montbéliard,
du contrôle laitier, de Géniatest, sans oublier les Organismes de Sélection.” Trois nouveaux administrateurs ont été élus lors du renouvelle ment du bureau de la fédération : Arnaud Malfroy du canton de Pontarlier, Thomas Groshenry à Ornans et Pascal Bonvalot à Saint-Hippolyte. S’il tient à conserver les fondations histo riques du comice : rendez-vous automnal, formule itinérante en restant fidèle au découpage des anciens cantons, le président de la Fédération veut également
biance” , explique l’éle veur qui ne tardera pas à prendre des res ponsabilités jusqu’à devenir président du comice de Levier en 2010.
lers, Richard Ielsch n’a pas grandi à la ferme, ce qui ne l’a pas empê ché de côtoyer très sou vent cet univers chez ses oncles agriculteurs sur le plateau de
“Il faut faire attention que la passion ne dépasse pas la raison.”
En quinze années, les comices du Doubs ont bien évolué pour devenir au fil du temps des fêtes villageoises à part entière. “On garde à l’esprit que la montbé liarde reste la reine des comices en y associant tous les acteurs du monde rural” , note Richard Ielsch, heureux de voir à quel
Maîche voire chez son grand père fromager à Courtefontaine. Suffisamment en tout cas pour qu’il décide d’en faire son métier. Après son B.T.A. décroché à Byans-sur-Doubs, il révise ses gammes au service remplace ment de Maîche, dépense son énergie dans le bûcheronnage
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