Journal C'est à dire 297 - Septembre 2023

DOSS I ER

Banques

Chantiers

L’écroulement du nombre de permis de construire Dans notre département, le nombre d’autorisations de construire a chuté de 26 % en un an. La vente de logements neufs a subi une dégringolade encore plus forte.

“Les crédits immobiliers ont chuté de 40% par rapport à l’année dernière”

Le ralentissement du marché de l’immobilier est largement confirmé par les banques régionales. L’éclairage de Sylvie Rodier, la directrice des crédits et de l’immobilier au Crédit Agricole Franche-Comté.

C’ e st à dire : Comment se porte le marché du crédit immobilier dans notre région ? Sylvie Rodier : Comme dans de nombreuses régions, le marché de l’immobilier a fortement ralenti sur les derniers mois. La hausse des taux d’intérêt, les contraintes H.C.S.F. (encadre ment des normes d’endettement par le Haut Conseil à la Stabilité Financière) toujours restrictives, le pouvoir d’achat affecté par l’inflation, et les contraintes envi ronnementales pesant sur les transactions et la location, ont

grammes neufs sur les zones frontalières du Haut-Doubs se vendent rapidement et restent en nombre insuffisants à la demande. Càd : Quelle a été l’évolution des crédits immobiliers depuis un an ? S.R. : Les crédits immobiliers ont chuté de 40 % par rapport à l’année dernière qui était une année record. Le premier facteur de ralentissement a été la remon tée des taux, qui ont triplé, même si par rapport à l’inflation ils restent cohérents et mesurés,

L es dernières statistiques de la D.R.E.A.L. Bourgogne Franche-Comté ont de quoi effrayer les acteurs de l’im mobilier neuf. De juillet 2022 à fin juin 2023, 10 440 logements ont été autorisés en B.F.C. C’est une baisse de - 27 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ces

importante pour l’instant à cause du décalage temporel entre les per mis de construire et le lancement des travaux, mais qui devrait natu rellement s’aggraver dans les mois à venir. 9 800 logements ont été com mencés en Bourgogne-Franche Comté entre juillet 2022 et fin juin 2023, la baisse est de 5 %. Moins

chiffres sont encore plus marqués qu’au niveau national où le recul, égale ment élevé, n’est cependant “que” de - 20 %. Au sein de la région, la

mauvais qu’au niveau national où elle est de 12 %. Là encore, de fortes dispa rités existent entre les départements de la région : elle est de - 29 % en Haute

- 26,1%de logements autorisés dans leDoubs.

Càd : Peut-on dès lors parler de crise de l’immobilier ? S.R. : Pour l’heure, on ne peut pas parler de crise de l’immobilier car même si les prix baissent légèrement, la demande sur le territoire national et franc-com tois reste très soutenue avec tou jours des niveaux d’offres de loge ment inférieurs aux demandes. Ce phénomène s’amplifiera encore avec l’interdiction à la location puis à la vente de pas soires thermiques et progressi vement des logements avec D.P.E. G, F, et E. Càd : Comment se présente la fin d’année 2023 ? S.R. : Le marché restera très baisse est variable d’un département à l’autre. Avec - 26,1 %, le Doubs se situe dans la moyenne régionale. D’autres départements de la région font bien pire encore avec une dégrin golade de - 40 % dans l’Yonne et en Côted’Or. Les mises en chantier, elles, sont également orientées à la baisse, mais une baisse forcément moins

Saône et de - 24 % en Saône-et-Loire, tandis que le Doubs limite encore la casse avec un “petit” - 4,4 %. On constate aussi que le recul des autorisations de mise en chantier dans la région B.F.C. est plus impor tant pour la maison individuelle (- 30 %) que pour le collectif (- 22 %). Dans le Doubs, la tendance est la même : - 30 % pour l’individuel et -

mais sa brutalité a surpris et la capacité d’emprunt en ressort fortement affectée. L’encadrement du cré dit par les normes H.C.S.F. oblige à plus d’apport sur les pro jets, excluant une par tie des acquéreurs et

conduit les acquéreurs à revoir leur projet, ou à les reporter. Paral lèlement, les vendeurs, encouragés par la raréfaction des biens à louer et à vendre, tardent à revoir à la baisse le prix de leur bien. On estime la

“Les taux d’intérêt devraient encore monter, mais plus lentement.”

La spécialiste estime qu’on “ne peut pas parler de crise de l’immobilier car la demande reste très soutenue.” (photo C.A.F.C.).

baisse des prix sur les derniers mois de l’ordre de 7 %, mais avec une forte disparité sur le terri toire franc-comtois, et selon la qualité des biens. Selon nos sources nationales, le marché progresserait sur un an de 3,3 %, mais le marché franc-comtois, toujours en retrait par rapport au niveau national, ne progres serait en 2023 que d’1,3 %. Càd : Des secteurs (peut-être le Haut-Doubs) résistent-ils un peu mieux ? S.R. : Oui, dans notre région, la zone frontalière et les secteurs du Haut-Doubs restent très pri sés et attractifs, et les transac tions se poursuivent à valeur équivalente même si on constate une durée plus longue de concré tisation. À noter que les pro

notamment primo-accédants qui démarrent dans la vie. Enfin, l’accompagnement de la transi tion énergétique, et la respon sabilité du banquier dans cette démarche, accroissent les coûts d’acquisition, mais de nom breuses mesures d’accompagne ment existent et le Crédit Agri cole Franche-Comté se mobilise fortement pour être un acteur majeur de cette transformation. Càd : Quel est le volume glo bal des prêts accordés par le Crédit Agricole Franche Comté. S.R. : Nous avons conservé notre part contributive de l’ordre de 30 % dans les montants accor dés.

il encore possible pour les primo-demandeurs ou pour les personnes sans apport ? S.R. : L’accès est toujours possible pour les primo-demandeurs et est encouragé par l’État même, mais la condition d’apport est un incontournable aujourd’hui. Des dérogations existent et sont autorisées à la marge par la réglementation. Càd : Les taux d’intérêt ont ils atteint leur point haut selon vous ? S.R. : L’inflation reste à des niveaux qui ne satisfont pas la B.C.E., la liquidité restera encore tendue, et en conséquence les taux d’intérêt devraient encore poursuivre leur remontée mais de façon très mesurée et beau

coup plus lente.

attentiste et donc les crédits habitat resteront en retrait. Néanmoins, le financement des travaux de rénovations énergé tiques augmentera, mais les montants sont nettement infé rieurs aux acquisitions et constructions. Càd : Entrevoyez-vous des signes positifs ? S.R. : Le ralentissement de la hausse des taux, la pénurie de biens, le zéro artificialisation des sols raréfiant le foncier et les exigences en matière d’accom pagnement à la transition éner gétique sont des facteurs bien réels d’un avenir certain et por teur pour l’immobilier. n Propos recueillis par J.-F.H. EXCEPTIONNNELLES ROMOTIONS UR LES PORTES P P O S & LES FENETRES

Càd : Avec la hausse des taux, devenir propriétaire est-il toujours un “bon plan” ? S.R. : Le patrimoine immobilier tient toujours une place impor tante Dans le patrimoine des Français et reste sur la durée l’un des deux premiers place ments les plus rentables. Le ren dement moyen de l’immobilier sur 10 ans est de l’ordre de 7 % annuel, tout immobilier confondu (professionnel, locatif…). Par ail leurs, même si les prix au m² peuvent paraître élevés compte tenu de leur croissance depuis deux ans, ils restent cohérents compte tenu des surcoûts liés aux exigences environnemen tales et climatiques.

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