Journal C'est à dire 294 - Mai 2023

VAL DE MORTEAU

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Péquignet par Émile Horlogerie La marque d’horlogerie Émile Péquignet fête ses 50 ans cette année. Qui pourrait mieux restituer l’histoire de cette très belle saga horlogère que son fondateur lui-même ? 50 ans plus tard, Émile Péquignet se souvient. Rencontre.

D ans le monde des affaires, on les appelle les self-made men (littéralement “les hommes qui se sont faits tout seuls”). Émile Péquignet en est sans doute un des plus parfaits exemples. Lui n’a pas hérité du prestige d’une marque pas plus qu’il n’est le des cendant d’une lignée d’horlogers comme il y en avait tant à l’époque dans le Haut Doubs, et dont il ne reste plus grand-chose d’ailleurs… Émile Péquignet n’était pas vrai ment destiné à cela, lui le fils de paysans qui a grandi à Haute rive-la-Fresse et qui était plus connu quand il était jeune pour ses prouesses à l’accordéon, écu mant tous les bals du Haut Doubs, que pour un destin d’entrepre neur. Il en avait pourtant la fibre, et n’a pas tardé à le démontrer. “J’avais été embau ché vers l’âge de 16 ans par l’entreprise Soborem, une entité appartenant à Camille Mercier, qui faisait des boîtes de montres. Je m’occupais des nouvelles machines pour la terminaison des boîtes, ils ont vu que je me débrouillais plutôt bien. À 18

ans, on m’a nommé chef d’atelier avec 7 personnes à diriger.” Et déjà, cette envie de créer. “Je faisais quelques essais sur des boîtes auxquelles je donnais des courbes différentes. À cette époque, tout le monde faisait ce qu’on appelait les mon tres de première communion : elles étaient fonctionnelles, mais pas très esthétiques.” Les débuts sont prometteurs, mais cette belle dynamique est brutalement inter

rompue par le service militaire : deux ans de service, dont 10 mois en Algérie. À son retour dans le Haut-Doubs, c’est la grande entreprise Cupillard-Rième qui appelle le jeune Émile. “Le direc teur commercial de Soborem Jacques Bourgeois m’avait mon tré les ficelles du métier de com

Sous le costume du commercial pointait déjà celui de l’en trepreneur.

mercial. Il a ensuite appris que Cupil lard-Rième cherchait un commercial, il m’a proposé d’y aller.” C’est donc au service commercial qu’il est affecté. En 1964, Émile Péquignet intègre cette célèbre entreprise mortuacienne, un des plus gros employeurs horlogers de l’époque. Il y restera un peu plus de huit ans, le temps de maîtriser sur le bout des doigts toutes les subtilités du métier.

de germer une idée : et pourquoi pas moi ?… “Je n’avais pas l’élocution et la culture d’un Marcel Rième. Je pensais qu’il me manquait quelque chose pour devenir chef d’entreprise.” Les talents du jeune Émile ont rapide ment fait le tour du Haut-Doubs. Il a été un temps débauché par l’entreprise Cofreco, pour un salaire deux fois plus

Au volant de sa Simca 1000, Émile Péqui gnet s’est mis à sillonner la France entière, avalant des milliers de kilomètres pour placer les montres Cupillard-Rième auprès des revendeurs. “Et très vite, on m’a confié aussi la gestion des fournis seurs, des livraisons, du S.A.V. Bref, un peu de tout !” sourit-il. Et dans l’esprit du dynamique commercial était en train

Sous le costume du commercial pointait déjà celui de l’entrepreneur… “J’étais à la fois commercial, et responsable des collections. Une fois les modèles créés et les collections sur pied, ils m’emmenaient dans les salons à Paris. Nous étions alors fournisseurs de la Guilde des orfèvres qui alimentait les plus beaux magasins de France.”

CONCEPTEUR DE MAISONS INDIVIDUELLES DEPUIS 1982

SÉDUIRE VOUS VA l’idée V

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