Journal C'est à dire 293 - Avril 2023

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Les Fins

La sobriété au menu du haut Plateau du Russey Le syndicat des eaux du haut Plateau

A vec une longue expérience, ce syndicat des eaux créé en 1933 a fait de la sobriété et de la bonne gestion des valeurs cardinales. Ce syn du Russey couvre une quinzaine de communes entre Villers-le-Lac et Les Fontenelles. La consommation d’eau est en baisse régulière.

dicat regroupe 15 communes (voir plus bas) réparties sur trois communautés de communes différentes. Pour les alimenter, il compte sur trois ressources : la source de Sobey, le puits de captage du Moulin Bournez et un autre puits, situé au Cul de la Lune à Morteau. Et d’un réseau de 27 réservoirs

totalisant 10 000 m³ de stockage. Dont les réservoirs principaux situés au lieu dit les Fermes Laillets sur les hauteurs des Fins. C’est à la société Gaz et Eaux que le syndicat a confié la gestion de la distribution d’eau sur les 15 communes du syndicat. “Le syndicat programme les travaux de renouvellement des conduites.

Nous investissons en moyenne entre 400 000 et 700 000 euros par an dans ces travaux” indique Jean-Noël Cuenot, président du syndicat depuis 2014. Ajou tés à cela environ 50 000 euros par an pour l’entretien (et la sécurisation) des réservoirs. Dans ce contexte de pénuries récurrentes d’eau et de sobriété, la chasse aux fuites d’eau est un combat permanent le long des 303 km de conduites que le syndicat gère (hors branchements). “Ces travaux réguliers de remplacement de conduites nous ont permis d’atteindre un rendement de 82 % alors qu’on était en dessous de

70 % il y a une quin zaine d’années. Nous remplaçons environ 3 km de conduites par an” précise Jean-Noël Cuenot. Malgré des res sources toujours

“L’état de nos nappes est bon, mais nous restons vigilants.”

derniers étés qu’on a eus” confirme le président. Le syndicat prélève chaque année 1,63 million de m³ d’eau pour les distribuer à ses abonnés. “Mais avec les efforts qu’on fait sur le plan des travaux, et le comportement responsable des usa gers, la consommation d’eau est en baisse depuis plusieurs années.” Cette consom mation est en moyenne de 128,3 m³ par abonnement. Vendue 3,29 euros le mètre

abondantes qui permettent même au syndicat de vendre régulièrement de l’eau à d’autres : par exemple Noël-Cer neux, Morteau ou le secteur des Prieurés (Laval, Montbéliardot, Plaimbois), les questions de sécheresse et de changement climatique préoccupent également le syndicat. “L’état de nos nappes est très bon, mais nous restons très vigilants tout de même, ça se tend forcément au vu des

Jean-Noël Cuenot, le maire du Bélieu, pré side ce syndi cat depuis 2014.

Les nappes ne sont pas assez remplies Malgré les pluies abondantes tombées depuis mars, le déficit d’eau est bien réel en ce printemps. La Communauté de communes du Val de Morteau s’apprête à envoyer un message de vigilance. Morteau

L’ apparence du Doubs peut être trompeuse. En ce début de printemps, la rivière semble avoir pris ses aises dans son lit. Mais cette situation d’apparente abon dance ne doit pas masquer la réa lité non visible : le niveau des nappes est bas, trop bas. “Le niveau de fin mars était équivalent

Morteau s’apprête à réagir, d’abord par des messages de prévention. Tous les foyers de la communauté de communes du Val de Morteau recevront dans les prochaines semaines un courrier appelant les consommateurs à la sobriété. “On veut attirer l’attention de tous sur la nécessaire sobriété à avoir à l’esprit toute l’année” observe le

président de la com’com. La solidarité intercommunale et inter-secteurs jouera également à fond. Elle est déjà l’œuvre depuis longtemps entre Morteau et le secteur des Combes. Sur les 1 600 m³ pompés chaque jour par Mor teau - 60 % en provenance de la source de Derrière-le-Mont, ache tés à la commune de Montlebon, et 40 % pompés en régie dans le puits du Bois Robert derrière l’usine Morteau Saucisse -, 600 m³ sont revendus au syndicat du plateau des Combes regroupant Les Combes, Fournets-Luisans et Fuans. “Pour l’instant et bien que la nappe de Derrière-le-Mont se fragilise, nous n’avons pas trop de problèmes pour servir ces autres

à un niveau de mai-début juin habituel. À cause du manque de neige cette année, la recharge hiver nale des nappes ne s’est pas faite correctement” résume Cédric Bôle, le maire de Morteau. Et les pluies de mars-avril ont d’abord servi à alimenter la nature qui se réveil lait. Face à ce constat, le secteur de

Pour pallier les éventuelles pénuries, Morteau a installé une pompe qui puise l’eau dans le Doubs.

notre capacité.” La partie haute de Morteau pourrait être reliée elle aussi à cette interconnexion avec le syndicat de la Haute-Loue. En parallèle, avant la prise de compétence eau par la C.C.V.M. prévue au plus tard début 2026, les élus communautaires travail lent sur l’idée d’interconnecter aux mêmes réseaux les huit com munes de son périmètre. “Le grand principe est de diversifier les ressources pour prévenir tout risque de pénurie” résume Cédric Bôle. Pour la C.C.V.M., comme pour les autres secteurs, l’eau est égale ment un enjeu pour le dévelop pement et la dynamique de tout un territoire. n J.-F.H.

l’eau pompée dans le Doubs jusqu’à 300 m³. Les derniers forages entrepris par Morteau à différents points de la commune ne se sont pas avérés satisfaisants pour compter sur une ressource complémentaire. Pour anticiper de futures pénuries,

une autre solution a été engagée récem ment : la création d’in terconnexions du syn dicat du plateau des Combes avec celui de

communes, mais nous réfléchissons à d’autres solutions complémen taires” poursuit M. Bôle. Depuis 2018, année de

Le secteur des Combes bientôt connecté à la Haute-Loue.

Les 40 % restants

proviennent du puits de

la Haute Loue. Les travaux sont en cours, cette option sera opéra tionnelle courant 2024 et “nous permettra en cas de nécessité de ne pas à devoir distribuer les 600 m³ quotidiens au syndicat des Combes et de conserver 40 % de

forte sécheresse, Morteau actionne d’autres leviers pour pallier les pénuries. En option, la ville peut solliciter à hauteur de 200 m³ par jour le syndicat des eaux du haut Plateau du Russey, et utiliser une usine d’ultra-filtration avec de

captage du Bois

Robert (photo C.C.V.M.).

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