Journal C'est à dire 291 - Février 2023

V A L D E M O R T E A U

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La tourbière de la Seigne bientôt réhabilitée Le Narbief Cette tourbière fait partie d’une vaste zone humide de 330 hectares. Elle sera sans doute la première du secteur à bénéficier de travaux de réhabilitation réalisés dans le cadre du programme Life Climat tourbières du Jura qui se prolongera jusqu’en 2029.

C ette tourbière occupe une sur face d’environ 9 hectares pour une épaisseur de 2 mètres de tourbe environ. Comme la plu part des tourbières, elle a été exploitée pour sa tourbe, notamment au XIX ème siècle. Cette extraction a été particulièrement intense et le réseau de fossés de drai nage encore visibles a perturbé le fonctionnement hydrologique de la tourbière essentiel à sa préser vation. Depuis le 1 er septembre 2022, un nou veau programme Life Climat tourbières du Jura permet d’engager la réhabili tation fonctionnelle de ces milieux sen sibles. “La tourbière du Narbief peut

dans la tourbe et contribuent demanière non négligeable au dérèglement clima tique. En effet, si les tourbières repré sentent seulement 3 % des terres émer gées du globe, elles contiennent en revanche 30 % de tout le carbone mon dial piégé dans les sols. La commune du Narbief propriétaire de la tourbière est en phase de concer tation avec le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté, pour étu dier la possibilité de réaliser des travaux dès cette année sur le site. Plusieurs étapes sont nécessaires avant demettre en œuvre un tel projet, de la validation locale aux autorisations réglementaires. “La commune n’a pas encore délibéré sur le dossier” , confirme Jérôme Renaud, maire du Narbief. Il précise aussi que ce terrain ne fait l’objet d’aucune exploi tation agricole. En cas d’accord, l’intervention serait entièrement prise en charge dans le cadre du programme Life Climat. L’opé ration aurait aussi des effets bénéfiques pour la préservation de la ressource en eau et de la biodiversité. Ce chantier pourrait être le premier chapitre de la réhabilitation des tourbières du plateau du Russey. Des discussions pourront être engagées entre les propriétaires, publics ou privés, le Conservatoire ou l’E.P.A.G.E. Doubs-Dessoubre, bénéfi ciaire associé de la programme Life Climat. n F.C.

bénéficier de ce programme qui consiste à rehausser le niveau d’eau dans le sol pour éviter la dégradation de la tourbe et ainsi, le relargage de gaz à effet de serre dans l’atmosphère” explique Julien

Langlade, chargé de mission au Conservatoire d’Espaces Natu rels de Franche-Comté. Lequel conservatoire assurera la maî trise d’ouvrage pour la réhabi litation de cette tourbière. L’ob

Conserver l’eau et le carbone dans les tour bières.

On devine l’emplace ment de cet ancien fossé de drainage aujourd’hui recouvert par la végétation.

jectif du programme Life Climat est double : conserver l’eau et le carbone dans les tourbières jurassiennes. Les tourbières sont des puits de carbone quand elles fonctionnent bien mais, dès qu’on les draine, elles rejettent le carbone accumulé pendant des siècles

Life Climat tourbières du Jura Lancé le 2 février, ce nouveau programme européen mobilise d’importants moyens afin de réduire les émissions de gaz à effets de serre issus de la dégradation des tourbières du Jura franc-comtois. Pour atteindre cet objectif, un consortium de cinq structures* s’est constitué afin de conduire des opérations de réhabilitation sur 70 sites dégradés dans le Doubs et le Jura. Ce programme de 12,5 millions d’euros est financé à 60 % par l’Union Européenne, 27 % par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse et le reste par le ministère de la Transition écologique, la Région Bourgogne-Franche-Comté, les Départements du Doubs et du Jura, l’A.D.E.M.E. Bourgogne Franche-Comté et les bénéficiaires. n *Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté, E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue, Parc naturel régional du Haut-Jura, l’E.P.A.G.E. Doubs-Dessoubre et la Réserve naturelle du lac de Remoray

L’eau n’est plus captive dans le sol, elle circule dans les fossés de drainage pour être évacuée de la tourbière vers le réseau de dolines.

À fond vers la transition écologique Environnement Depuis de l’année, le “fonds vert” est effectif. Le préfet du Doubs, Jean-François Colombet souhaite aller vite et appelle les collectivités locales à se mobiliser afin de capter ce dispositif gouvernemental doté de 2 milliards d’euros au niveau national et destiné à accélérer la transition écologique.

En bref…

Zoom Quels projets dans le

l Population Si les tendances démogra phiques se poursuivaient, la population du Doubs pourrait atteindre 496 000 habitants en 2070, soit une diminution de 9 % par rapport à 2018. Cette baisse s’expliquerait par des décès qui deviendraient plus nombreux que les nais sances et un solde migratoire toujours déficitaire. Malgré une hausse importante du nombre de personnes de 65 ans ou plus et une diminution de la population en âge de travailler, le Doubs resterait le départe ment le plus jeune de la région. Selon le scénario central écha faudé par l’I.N.S.E.E. Bour gogne-Franche-Comté dans sa dernière étude, la part des habitants âgés de 65 ans ou plus passerait de 19 % en 2018 à 25 % en 2040. Sur cette période, le Doubs gagnerait ainsi 32 000 seniors. Il y aurait alors plus de seniors que de jeunes puisque le département compterait 118 seniors pour 100 jeunes de moins de 20 ans en 2040, contre 77 pour 100 en 2018. Ce vieillissement s’accentuerait encore d’ici 2070.

Val de Morteau ? P our le Val de Morteau, le fonds vert arrive au bon moment, notamment avec le Plan Climat mis en œuvre au niveau de la com’com. La Ville de Morteau a sollicité le fonds vert et déposé un dossier pour le changement de l’éclairage public. Prévu sur plusieurs années, le passage en Led pourra être concentré sur une seule année. “Le fonds vert permettra d’accélérer ce changement” , observe Cédric Bôle, le maire. D’autres projets de programmes concernant la renaturation de la ville ont également été déposés. Cela concerne entre autres l’amé nagement de la plaine des sports et loisirs en un parc urbain et de la nautique sur 2024 2025. Enfin, le fonds vert sera utile dans le projet intercommunal du pôle de réemploi. Bien qu’heureux de ces financements qui facilitent la transition énergétique des terri toires, Cédric Bôle reste vigilant, notamment quant à un effet d’annonce. “On espère que ça va perdurer dans le temps et que la contri bution sera à la hauteur de ce qui a été annoncé.” n

LE FONDS VERT, C’EST QUOI ?

COMMENT ? Entre 20 et 30 E.P.C.I. (éta blissement public de coopé ration intercommunale) sont éligibles en 2023. Chaque dossier déposé est instruit, selon la nature, par la Pré fecture, la Direction dépar tementale des territoires, l’Agence de l’eau ou l’A.D.E.M.E. “Nous voulons un effet levier, et non un effet d’aubaine, a insisté Jean François Colombet. Avec ces 30 %de financement en plus, on déclenche l’opération.” Le fonds vert est en effet annoncé comme une force de frappe supplémentaire à la D.E.T.R. (dotation d’équipe ments des territoires ruraux) qui double quasiment son montant (environ 10millions d’euros sont alloués pour la D.E.T.R.). Permettant de faire gagner un an ou deux à cer tains projets. Reste à voir sur le terrain si le financement sera effecti vement bien à la hauteur de l’annonce. n L.P.

énergétique afin de pouvoir prétendre au fonds vert. 5millions d’euros sont consa crés à la performance éner gétique. Le second axe correspond au renouvellement de l’éclai

gétaires.” Jean-François Colombet a par ailleurs insisté sur la volonté de consommer rapi dement l’enveloppe 2023. “Il faut aider les collectivités qui n’ont pas de projets

Le préfet du Doubs, Jean François Colombet, n’a pas caché sa motivation en évo quant le fonds vert : “Ça va aller très fort pour le Doubs.” Doté d’une enveloppe dépar tementale de 10 millions d’euros - voire plus, le préfet ne s’interdisant pas de demander des rallonges à la préfecture de Région - le fonds vert est destiné à sou tenir les projets des terri toires pour la transition éco logique à hauteur de 30 % du financement total. Accélérateur de projet, ou encore élément déclencheur pour Jean-Claude Grenier, vice-président de l’associa tion des maires du Doubs. “Le fonds vert arrive au bon moment, où l’investissement en 2023 s’annonce compli qué. Il permet de faire démar rer tout de suite des dossiers mis peut-être en stand-by pour différentes raisons bud

rage public, subven tionné à près d’1 mil lion d’euros. Enfin, le soutien au tri et à la valorisation des biodéchets constitue le dernier axe.

finançables pour l’instant à en avoir pour 2024.” En outre, il a souligné deux axes - la rénovation énergétique et le renouvellement de

Environ dix millions d’euros pour le Doubs.

La deuxième priorité est des tinée à l’adaptation au chan gement climatique qui com prend entre autres la renaturation des villes, telle que la désimperméabilisa tion des cours d’école ou la lutte contre les îlots de cha leur. Cela comprend égale ment la prévention des inon dations et des incendies. La troisième priorité vise l’amélioration du cadre de vie avec le soutien au covoi turage et le fonds friche, des tiné à recycler les friches.

l’éclairage public - où les tra vaux pourraient être com mencés rapidement, dès l’été pour certains. POUR QUOI ? Le fonds vert se concentre sur trois priorités. La première concerne la per formance environnementale et notamment énergétique avec la rénovation de bâti ments communaux et inter communaux. Sur ce point, l’objectif doit atteindre une baisse de 40 % de la facture