Journal C'est à dire 290 - Janvier 2023
P L A T E A U D E M A Î C H E
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“Le Patronage” s’offre une deuxième vie Vallon de Sancey
Charmoille. “Nous ajoutons sim plement une salle de spectacles complémentaire, dans un vrai schéma de cohérence territoriale” , poursuit le président. Le coût total de l’opération avoi sinera 1,9 million d’euros, sub ventionné à hauteur de 80 % par la Région, le Département, l’État, l’Europe, Avenir et Mon tagne et le S.Y.D.E.D. (Syndicat d’Énergies du Doubs). Les pan neaux photovoltaïques partiel lement subventionnés permet tront de revendre de l’électricité à hauteur de 1 500 euros par an. “Le faible montant de nos annuités actuelles nous permet de financer le reste de l’opération avec un emprunt de 425 000 euros sur 20 ans à un
(leds). Même les fauteuils ont été réalisés sur mesure pour optimiser la salle en gradins. “Nous avons particulièrement travaillé l’accès P.M.R. (Per sonnes à mobilité réduite), un ascenseur permet ainsi un accès direct à la scène pour les per sonnes et également le matériel” , ajoute Jean-François Cuenot, conseiller du projet. Des loges avec sanitaires et la machinerie pour les décors occu pent l’arrière-scène, isolée des planches par des rideaux à l’ita lienne. “On fait un vrai plaisir en réhabilitant ce lieu. Beaucoup d’anciens y ont joué au théâtre dans leurs plus jeunes années” , note Guy Defrasne, éga lement conseiller du projet. Un travail de concertation a eu lieu pour définir les attentes de la population. Les associations pourront aussi bénéficier d’une belle salle de rencontre parfai tement équipée. “Le fait de mutualiser les bâtiments et les parkings va nous permettre d’of frir un cadre professionnel idéal pour des Assemblées Générales ou des réunions d’entreprise” , ajoute Dominique Rouhier. Un comité de pilotage planche sur la prochaine programmation, il n’y aura pas de concurrence avec le cinéma associatif de
Fermé au milieu des années 1980, l’ancienne salle de spectacle va se muer en un outil moderne au service de la culture en milieu rural
C ette salle fut construite par la famille de Paul Girardet à Sancey-le Long, avant la pre mière guerre mondiale, pour le bien-être des citoyens. Son pro moteur, mort pendant le conflit, ne la vit jamais. Administrée par la paroisse pendant plu sieurs décennies, sa gestion est aujourd’hui assurée par le S.G.B.I. (Syndicat de Gestion des Bâtiments Intercommunaux de Sancey et Rahon). “Nous avons en charge un patrimoine assez vaste qui comprend l’église,
le presbytère, la Maison du Gar dien, la Salle des fêtes, le cime tière et les parkings” , déclare Dominique Rouhier, président du Syndicat. “Nous avions tous envie de faire vivre la culture sur le Vallon de Sancey et d’ame ner à nos habitants spectacles et concerts enmilieu rural” , pour suit-il. Cette réhabilitation est specta culaire. C’est un théâtre de 230 places qui ouvrira en mai pro chain, doté des plus récentes techniques en termes d’acous tique, sonorisation et éclairage
Jean-François Cuenot, Guy Defrasne (conseillers du projet) et Dominique Rouhier, président du S.G.B.I. (dans la future salle de spectacle).
communes du Doubs (5 500 habitants) prouve encore une fois son dynamisme et sa capa cité à fédérer élus et habitants pour développer de vrais projets structurants. n
taux d’intérêt d’1,07 %, particu lièrement avantageux dans le contexte actuel” , précise M. Rou hier, en gestionnaire avisé des fonds publics. La plus petite communauté de
Mylène Wieber, une artiste-peintre aux multiples facettes Bonnétage Les endroits qu’elle visite inspirent ses créations sur une palette de matériaux variés. Mais c’est avant tout le plaisir et le bonheur qui la guident.
Elle a pu présenter au marché de Noël de Charquemont une grande partie de ses productions, petits objets de décoration mais aussi peintures sur bois de grande taille. “Des amis et connaissances m’ont passé des commandes et fourni les sup ports. J’ai d’ailleurs peint en acrylique une porte ancienne qui décore la devanture de l’épi cerie “Lulu l’alouette” de mon amie Lise” , note Mylène. Cette œuvre, et le grand tableau sur bois, représentant une vache de Noël, à la fromagerie de Bon nétage ont donné une belle visi bilité à l’artiste. Le monde pay san l’attire et elle envisage d’utiliser les bouilles anciennes de lait comme nouveau support. Pour l’instant, elle finalise une “poya”, tableau traditionnel sur bois des Alpes suisses illustrant une montée à l’alpage. “Je ne cours pas après l’argent, je veux continuer à prendre du plaisir et à en donner” , confie Mylène Wieber. n Ph.D.
“Le Patronage”, en cours de rénovation.
Maîche Bienvenue à “L’Air du Temps”, le salon de thé de l’E.H.P.A.D.
O riginaire de Charque mont, MylèneWieber a fait des études de sport et travaillé une dizaine d’années en Suisse.
dant un an, un tour de France en camping-car, l’occasion pour elle de trouver de nouvelles sources d’inspiration. “J’aime m’imprégner des régions que je parcours et me laisser porter par les pay sages. J’apprécie par ticulièrement la Bre tagne et la beauté de ses phares qui m’ont beaucoup inspirée” , poursuit Mylène. Depuis quelques mois, sa pas sion est devenue une activité professionnelle à part entière.
Beaucoup la connais sent pour sa contri bution à l’association Zumbalatina de Maîche. “Parallèle
“J’aime partager avec les gens.”
Des codes domiciliaires ont été retenus : rideaux et doubles rideaux, petit coin cuisine, tableaux aumur, éclairage d’am biance, couleurs apaisantes et nouveau mobilier confortable. Chaque jour, des bénévoles accueillent les visiteurs et pro posent une carte de boissons chaudes et froides ainsi que la pâtisserie du jour. Rencontres avec les résidents, lecture tran quille de journaux ou partie acharnée de cartes seront au programme de 14 h 30 à 17 h 30. “Nous voulons prouver qu’il se passe aussi de belles choses dans nos établissements et je souhaite que “L’Air du Temps” devienne l’identité et l’A.D.N. de notre E.H.P.A.D. Franche-Montagne” , conclut Phi lippe Régenass. n
L’ouverture de l’établissement médicalisé vers l’extérieur semblait une évidence à Philippe Régenass, son directeur. Ce nouveau lieu y contribue pleinement.
ment à mes activités sportives, j’ai toujours pratiqué le dessin et la peinture avant de prendre des cours pendant 4 ou 5 ans avec Dominique Segal” , précise t-elle. Elle peaufine alors les techniques d’aquarelle, d’huile et d’acrylique sur bois. Un des grands tournants de sa vie restera les quatre années passées en Nouvelle-Calédonie avec son mari muté au bout du monde. “Nous étions dans une des petites îles de la Loyauté, où il m’était impossible de trouver un travail. Beaucoup de loisir et une curiosité naturelle m’ont permis de partager avec les gens et d’apprendre de nouvelles choses” , se souvient-elle. Elle commence à ramasser des maté riaux improbables, bois flotté, palettes inutilisées, coquillages et grosses graines végétales pour les peindre en s’inspirant des motifs de l’art local. “Mon mari, Alain, s’est même initié à la sculpture kanak, qu’il pratique toujours en pur amateur” , s’amuse-t-elle. Loin d’elle l’idée d’en faire un commerce, ses objets feront le bonheur de proches. De retour au pays, le couple s’offre, pen
B eaucoup d’arguments plaidaient pour l’ou verture de ce qu’il est convenu d’appeler un tiers lieu. “Ce type d’endroit per met de provoquer des rencontres entre des gens qui ne se croisent pas naturellement” , commence Philippe Régenass. “Ici à Maîche, il y a quelque chose de riche qu’il fallait exploiter dans ce cœur de ville où nous sommes implantés” , poursuit-il. M.A.R.P.A., A.D.A.P.E.I., familles, voisins et de nom breuses associations représen tent un réel capital pour la ville. “Avec “L’air du Temps”, nous
avons la volonté de créer du pas sage et de faire vivre cet écosys tème” , anticipe le directeur. Le nom de l’établissement s’est assez vite imposé. Il fait bien sûr référence à l’importance “du temps” dans notre pays de cul ture horlogère, mais aussi au temps qu’il fait et à celui consa cré aux loisirs et aux relations sociales. “L’air” fait référence à la respiration, au vent et à cette petite musique agréable qui trotte dans la tête. “De gros tra vaux étaient nécessaires pour transformer une salle polyva lente en endroit confortable et modulable” , ajoute M. Régenass.
Mylène Wieber et
Inauguration de “L’Air du
une “poya” en cours de réalisation.
Temps”, le 10 janvier dernier.
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