Journal C'est à dire 287 - Octobre 2022
D O S S I E R
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Association Jalmalv
“Il ne faut peut-être pas risquer d’entrouvrir une porte qui pourrait aller trop loin” Depuis 2022, l’antenne mortuacienne de Jalmalv (Jusqu’à la mort accompagner la vie) sensibilise et accompagne sur la fin de vie. Pour Serge Humbert, fondateur de l’antenne et membre actif, bien qu’il reconnaisse les limites de l’actuelle loi, il faut rester vigilant sur son évolution.
C’ es t à dire : Quelle est la position de l’association sur l’évolution de la loi sur la fin de vie ? Serge Humbert : L’association Jalmalv repose sur plusieurs valeurs : dignité, respect de la personne, respect de la vie, et
leure loi, la loi Léonetti perfec tionnée en 2016. Nous sommes le seul pays au monde à donner la parole à ceux qui ne l’ont plus dans la mesure où ils peuvent choisir des directives anticipées et une personne de confiance. L’acharnement thérapeutique est interdit et il y a l’obligation de moyens pour les médecins de traiter la souffrance physique. Malgré tout, cette loi ne corres pond pas à certaines situations. La sédation profonde n’est pos sible que si le pronostic vital est à court terme. Dans le cas de la maladie de Charcot, où la fin de vie est difficile à pronostiquer, la loi montre ses limites. Pousser la loi plus loin, d’accord, mais on rencontrera d’autres limites. Càd : Quelles solutions pri vilégiez-vous ?
solidarité. La France compte en moyenne 500 000 morts par an. C’est 500 000 histoires diffé rentes, 500 000 individualités. Comment faire rentrer ces 500 000 individualités diffé rentes dans un seul et même texte de loi ? Nous avons en France, probablement la meil
Selon la Jalmalv, la loi sur la fin de vie n’a pas forcément besoin d’évoluer.
S.H. : La loi n’a pas forcément besoin d’évoluer. Il vaudrait mieux que les équipes de soins palliatifs aient plus de moyens
sur le pour ou contre, sans autre réflexion que celle du populisme. Càd : Jalmalv accompagne également les personnes dans le deuil. Comment réagissent les personnes confrontées au choix d’un proche sur sa fin de vie ? S.H. : Souvent les gens sont mis devant le fait accompli. Même s’ils comprennent le choix, ils ont souvent des deuils très com pliqués. n Propos recueillis par L.P.
Est-ce qu’en France, on pourrait envisager une sorte de droit au suicide assisté ? Oui,mais quelle ambiguïté dans le message on
Des groupes de parole pour le deuil Les deux grandes missions de Jalmalv sont la sensibilisation de la société aux problématiques de la fin de vie et l’accompagnement de la fin de vie et du deuil. Sur ce dernier point, des groupes de parole se réunissent une fois par mois à Pontarlier et à Morteau. Il existe aussi un groupe spécifique au deuil périnatal à Valdahon. Depuis plusieurs années, Jalmalv proposait des ateliers pour les enfants endeuillés. Faute de bénévoles, l’association a dû arrêter ces ateliers mais espère pouvoir les relancer. Avis donc à ceux qui voudraient s’investir dans la structure et rejoindre ainsi la qua rantaine de bénévoles actifs sur le terrain. n
envoie à des gens qui pensent au suicide, notamment les adoles cents et les personnes âgées ? La fin de vie, ce n’est pas noir et blanc,
pour être plus efficaces. Il ne faudrait pas que la notion économique s’invite dans le débat. Les soins palliatifs coû tent plus cher qu’une piqûre…
“Des deuils très compli qués à gérer.”
oui ou non, pour ou contre. L’évo lution d’une loi sur la fin de vie ne peut pas se faire sur un réfé rendum. Et j’espère que l’évolu tion de la loi ne se fera pas que
Jusqu’où faire évoluer la loi ? Ouvrir le droit à l’euthanasie, c’est risquer d’entrouvrir une porte qui peut aller trop loin.
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