Journal C'est à dire 286 - Septembre 2022
P L A T E A U D E M A Î C H E
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Histoire
delà du prix de l’eau, de son trai tement et de sa distribution, il faut désormais prendre conscience de la valeur et de la rareté de cet or bleu. n Ph.D. passe par de multiples équipe ments. 28 sources et captages approvisionnent un réseau de plus de 500 kilomètres (hors linéaire des branchements indi viduels). 69 réservoirs sont en service. Pour assurer une qualité optimale, 25 stations de traite ment sont actives (14 en traite ment ultra-violet, 7 au chlore et 4 avec recours à la javellisation). La bonne qualité du réseau est le fruit du travail des collectivités depuis les années 1930. Le bud get d’investissement actuel de la C.C.P.M. est de 1,5 million d’euros par an. Celui du fonc tionnement à la charge de Véolia approche 1 million d’euros par an. Tout le réseau achemine chaque année 1,4 million de m³ chez ses clients. n L’eau sur le territoire de la C.C.P.M. L a sécurisation de l’alimen tation en eau potable des habitants de la C.C.P.M.
La conquête de l’or bleu, le combat de Gaston Mariotte Obtenir de l’eau potable au robinet semble naturel. Il fallut pourtant un projet pharaonique et quelques élus déterminés pour réussir cet exploit dans les années 1930.
Goule destinée aux pompiers et à l’alimentation du tacot. Les solutions trouvées et les sources disponibles s’avérèrent insuffi santes, alors même que sévissait une nouvelle période de séche resse en 1921. “C’est en 1928 que Gaston Mariotte, maire de Maîche, réunit ses collègues des villages voisins et qu’ils entre prirent la visite d’une station de pompage électrique dans les Alpes bernoises” , poursuit M. Cattin. Plusieurs sources le long du Doubs furent étudiées. Le syndicat des eaux, constitué en 1928, fit l’acquisition de la source de la Forge à Goumois. Outre GastonMariotte seul deux maires crurent en ce projet gigantesque (Paul Etevenard de Charquemont et Hippolyte Nap pey de Charmauvillers). Le pari était technique car il fallait refou ler l’eau de la station de pompage au réservoir créé à Urtière (de 508 mètres d’altitude à 963 mètres). Le coût total des travaux de 4 millions de francs correspondrait à
L e sous-sol calcaire de notre plateau laisse pas ser les eaux de pluie sans l’accumuler dans des réserves. Les sources sont peu nombreuses, ne recueillent que des eaux de surface et se tarissent vite en période de sécheresse. La récupération de l’eau de ruissellement en citernes était la seule solution. “La séche
resse de 1893 fut terrible, il n’y eut pas de pluie du 22 mars à la fin septembre et il fallut abattre du bétail” , note Claude Cattin, membre du G.H.E.T.E. (Grou pement d’échanges et d’études - Hommes et Terroirs du Clos du Doubs). Suite à un phénomène similaire en 1906, la Ville de Maîche se résolut à créer un étang à la
La station de pompage de Blanchefontaine.
fond de 170 mètres a été réalisé dans une nappe captive sans lien avec le Doubs” , ajoute Anthony Mérique, vice-président de la C.C.P.M. De gros investissements ont éga lement été réalisés ces dernières années pour le traitement de l’eau potable et les rendements des canalisations. “Nous attei gnons 82 %, bien au-delà de la norme de 60 % à 65 %, ce qui signifie que nous minimisons les pertes” , précise Cédric Thévenot, ingénieur de Véolia. Bien au
période de grande dépression économique” , ajoute Claude Cat tin. Dans le courant de l’été 1933, un an et demi après le début des
travaux, l’eau coulait au robinet des ménages raccordés. Le réseau n’a alors plus cessé d’évo luer. En 1956, la source
“À la pelle et à la pioche.”
200 millions d’euros aujourd’hui (conversion I.N.S.E.E.). “Tout le
de Blanchefontaine vient rem placer celle de la Forge au débit devenu insuffisant. “En 2014, pour sécuriser l’alimentation en eau du plateau, un forage pro
réseau de distribution fut creusé à la pelle et à la pioche par plus de 500 ouvriers, dont des horlo gers suisses au chômage et des Italiens sans travail dans cette
La nouvelle installation de traitement aux U.V.
Le “Rugby Club du Plateau Maîchois”, 21 ans d’ovalie Cernay-l’église
Après deux années perturbées, le plus petit club de France a repris l’entraînement sur sa pelouse fétiche. Rendez-vous le 4 octobre pour le premier match à domicile contre Morteau-Valdahon.
il faudra aller à Langres ouDijon et nos dimanches seront bien remplis” , anticipe-t-il. Leurs moyens sont limités, mais ils peuvent compter sur le soutien de la C.C.P.M. (Communauté de Communes du Pays de Maîche), des artisans et commerçants du plateau. “Beaucoup se reconnais sent dans les valeurs de notre sport : cohésion et esprit d’équipe,
P as facile de faire vivre le rugby dans une région où football et handball sont rois. “Nous avons des petits moyens et honnêtement, on recrute sur un vaste secteur pour composer l’équipe” , avoue Damien Tirole, le président du club. Les joueurs viennent du plateau mais aussi du secteur de Saint-Hippolyte. Damien pratique depuis 17 ans avec des copains qui en avaient assez de l’ambiance du foot. “Le rugby, c’est un sport où on se ren contre. La troisième mi-temps
permet de se connaître, d’échan ger et de savoir ce que chacun fait dans la vie” , plaide-t-il. La convivialité n’est pas un vain mot. Pendant les deux années
de crise sanitaire, tous les joueurs ont eu à cœur de continuer à se voir. L’équipe jouera la sai son 2022-2023 en 4 ème
respect de l’adversaire et combativité” , ajoute Damien. “La diversité est aussi primordiale. C’est un des rares sports collectifs qui a besoin
“La convivialité n’est pas un vain mot.”
série régionale (20 équipes). “La première phase nous permet de jouer contre des équipes proches (maximum 1 h 30 de route). En cas de qualification en play-off,
de gros, de petits, de grands et qui mélange toutes les origines sociales et professionnelles.” Depuis mi-août, la préparation physique et les entraînements
L’équipe millésime 2022-2023.
ront être aiguillés vers une autre structure. “La Coupe du Monde 2023 se déroulera en France. Ce sera une superbe occasion de faire parler de notre sport et d’at tirer de nouveaux pratiquants. En attendant, nous attendons le public nombreux à Cernay pour notre derby du 4 octobre” , conclut Damien Tirole. n Ph.D.
ont repris sous la houlette de Germain Miny, professeur de sport et préparateur physique. L’homme est connu sur le plateau de Maîche. Il a coaché pendant plusieurs années l’équipe fémi nine de handball de la Jeanne d’Arc. “Je suis probablement un des plus anciens licenciés. J’ai participé aux prémices du club il y a 20 ans” , confie-t-il. “Ici,
tout est facile. On a un fonction nement familial, et on est toujours content de se retrouver” , assure t-il. Tout le monde est le bien venu, même en cours d’année. Accueil, intégration et bonne humeur seront assurés par l’équipe. Le club ne compte qu’une équipe senior, mais les plus jeunes qui s’intéresseraient au rugby pour
Damien Tirole,
le président, et Germain Miny, l’entraîneur du club.
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