Journal C'est à dire 284 - Juin 2022

V A L D E M O R T E A U

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“Je ne veux pas que les personnes handicapées soient dans un ghetto” Morteau À 75 ans, le président de l’association de sport adapté PluSport, Claude Ricard, anticipe l’avenir : il recherche un successeur ainsi que de nouveaux bénévoles. Son objectif reste le même : faciliter l’intégration des personnes handicapées dans la société grâce au sport.

Le monde agricole encore trop insouciant face aux dangers du soleil Santé C’est en tout cas ce que tend à démontrer le docteur Mathieu Longet dans sa thèse consacrée aux comportements des agriculteurs francs-comtois face aux risques de l’exposition solaire.

S i les maladies respiratoires ou les conséquences des pesticides ont déjà fait l’objet d’études diverses et variées, force est de constater qu’il n’y a pas grand chose sur les cancers de la peau chez les agriculteurs même si on subodore qu’ils sont plus exposés à ces risques que d’autres professions. Quelques projets alimentaient les échanges entre différents acteurs de santé habi tués à collaborer : M.S.A.,Association de Santé d’Éducation et de Prévention

sur les territoires en Bourgogne Franche-Comté et le service de der matologie du professeur François Aubin au C.H.U. de Besançon. “C’est un peu une opportunité, indique Mathieu Longet. Je suis venu me pré senter et François Aubin m’a proposé de travailler sur les cancers de la peau dans le monde agricole. On manque d’informations notamment sur les car cinomes qui représentent une de deux formes de cancers de la peau, la moins grave mais pas la moins développée

C’ est à dire : Pourquoi aujourd’hui ressen tez-vous le besoin de trouver un successeur ? Claude Ricard : Depuis 2011, je me suis occupé de PluSport. Ayant adopté des enfants han dicapés psychiques et intellec tuels, je suis confronté quoti diennement aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer. Aujourd’hui, j’ai 75 ans, j’ai relancé il y a un an l’association après la crise sanitaire. Mais il y a besoin de renouveler le bureau, de trouver de nouveaux bénévoles qui aient d’autres idées. En tant que président de la structure, je dois prévoir la succession et le renouveau de l’association. Càd : Quelle est la différence entre le sport adapté et le handisport ?

Le club PluSport du Val de Morteau propose des compéti tions de sport adapté, comme entre autres la pétanque.

C.R. : Le handisport implique les handicaps moteurs tandis que le sport adapté s’adresse aux handicaps mentaux - c’est à-dire la déficience intellectuelle lorsque le Q.I. est inférieur à 70 - et/ou psychiques. Ce dernier concerne par exemple les autistes, les schizophrènes, les traumatisés crâniens, etc. Càd : En quoi le sport adapté est-il important pour les per sonnes handicapées ? C.R. : Le handicap mental empêche de s’adapter pleine ment à la vie courante. Notre mission est d’offrir aux adhé rents la possibilité de s’épanouir dans un sport, de leur choix, en affirmant leur citoyenneté. Le sport permet d’être en forme au niveau physique mais aussi intellectuel. À la pétanque, il faut compter. À la natation, le

le handicap soit source de fan tasmes. Certains de nos animateurs sont qualifiés mais ce n’est pas obligatoire. Nous pouvons si nécessaire réaliser des forma tions. Étant dans un milieu rural, nous avons surtout besoin de chauffeurs pour emmener les adhérents aux activités. Actuellement, nous faisons du football, de la pétanque, du ten nis et de la natation.Augmenter le nombre de bénévoles per mettra de diversifier les acti vités et de participer à plus de manifestations de la ville, tou jours dans l’objectif d’une inté gration sociale. n Propos recueillis par L.P.

bassin fait 25 mètres, on leur demande combien de longueurs ils doivent faire pour nager 200 mètres. Nos adhérents ont appris à perdre et à gagner. L’objectif est unemeilleure inté gration sociale et une inclusion potentielle. Càd : Vous recherchez des nouveaux bénévoles : faut il avoir des pré-requis, notamment dans le monde du handicap ? C.R. : PluSport est ouvert à tous, bénévoles comme joueurs, handicapés ou ordinaires. Je ne veux pas que les gens han dicapés soient dans un ghetto au fin fond de la vallée et que

83 % des agriculteurs ayant répondu au question naire portent régulièrement un chapeau ou une casquette pour se protéger du soleil (photo C.C.M.S.A.).

Association PluSport, Claude Ricard : 07 85 85 36 49 ou claude.ricard5@wanadoo.fr

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