Journal C'est à dire 281 - Mars 2022

P L A T E A U D E M A Î C H E

29

L’infirmière soigne ses trajectoires pour le mondial Le Mémont

En bref… l Endométriose À l’occasion de la récente semaine européenne de pré- vention et d’information sur l’en- dométriose mi-mars, les C.H.U. de Besançon et de Dijon ont annoncé la création d’En- doBFC : un réseau expert et une filière de soins pour lutter contre l’endométriose en Bour- gogne-Franche-Comté. L’en- dométriose est une pathologie gynécologique chronique qui se caractérise par la présence de muqueuse utérine en dehors de l’utérus. On estime qu’une femme sur dix en âge de pro- créer est atteinte d’endomé- triose : 30 à 40 % de ces femmes sont confrontées à des problèmes de fertilité. l Emploi En Bourgogne-Franche-Comté, un chef d’entreprise sur trois est une femme, l’une des propor- tions les plus basses de France. Elles sont cependant davantage présentes dans les postes à res- ponsabilités de la fonction publique et parmi les élues, sans pour autant atteindre la parité. Le taux de féminisation dans les fonctions de décision diminue lorsque le niveau de responsa- bilité et l’âge augmentent.

À 24 ans, Mauricette Brisebard est l’une des rares pilotes à cumuler le statut de sportive de haut niveau et un métier, celui d’infirmière au C.H.U. de Besançon. La pilote originaire du Mémont participe en 2022 au Championnat du monde d’Enduro.

I nfirmière à Besançon,Mau- ricette a du talent et du tempérament et se souvient qu’à ses débuts, sa présence en tant que fille n’a pas toujours très bien vue… surtout lorsqu’elle doublait les garçons lors de compétitions de moto- cross. Personne ne lui a fait de cadeau. La jeune femme a depuis fait sa place après une année 2021 plutôt réussie. Engagée pour la première fois au championnat dumonde d’en- duro, une compétition qui allie de l’endurance et de la rapidité en tout-terrain, la pilote licenciée au M.C. Les Fins a terminé à une honorable 11 ème place au général. “Ce fut une bonne sur- prise, admet Mauricette Brise- bard, 24 ans. Je me suis régalée parce que l’on découvre un autre univers, j’ai pu rouler en Suède, en Espagne, au Portugal…Entre ce niveau mondial et le cham- pionnat de France demeure un fossé !” témoigne Mauricette qui espère le franchir avec sa moto, une 250 Gas-gas 4-temps. La motarde en a les moyens.Aura- t-elle le temps ? Sportive de haut niveau depuis

fois les réparations mécaniques même si sa fille gère. Un travail d’équipe chez les Brisebard, et surtout une passion commune. La saison a plutôt bien démarré pour la championne qui a rem- porté enmars la première course du championnat de France de cross-country. À 24 ans, la Franc-Comtoise se donne encore une saison à fond. Elle pourra se tester le premier week-end de mai au Portugal, puis en Espagne.À la fin de sai- son, elle pourrait prendre une décision : passer la vitesse supé- rieure au vu de ses résultats sur ce championnat du monde ou rétrograder d’un échelon, pour se faire plaisir. La moto est une passion dévorante et coûteuse. Mauricette peut être applaudie à double titre. Comme l’infir- mière qui a affronté la pandémie, comme la sportive qui ne lâche rien. n E.Ch.

2019, elle est infirmière au C.H.U. à Besançon. Comme toutes ses collègues, elle a affronté la crise sanitaire, une période tout aussi éprouvante qu’une course moto pour les nerfs. Malgré ce statut de spor- tive de haut niveau qui lui per- met de réduire son temps de tra- vail, sa direction n’a pas pu lui proposer une adaptation dans son planning. Du coup, la jeune femme originaire du Mémont travaille à 100 % et jongle. Ses repos sont ses entraînements moto. Ses vacances sont calquées en fonction des compétitions. Pas facile, surtout à ce niveau. Avec la fatigue, elle a chuté en 2021 sur une épreuve. Verdict : une luxation du coude. “Accrocher un top 10 enmondial cette année, pourquoi pas ! Mais je me bats avec des concurrentes dont c’est le métier” nuance l’athlète qui admet avoir le soutien de ses collègues de l’hôpital. Cette année, elle n’a plus de team , mais toujours un sponsor qui la suit (Cap moto 25). Quant à son papa, Raphaël, il n’est jamais bien loin. Il assure les déplacements, la logistique, par-

Mauricette Brisebard, du moto-club des Fins, part pour une saison en mondial enduro.

Made with FlippingBook Online newsletter creator